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Les relations commerciales sino-suisses porteront davantage sur des "produits plus avancés et plus sophistiqués", selon un expert (INTERVIEW)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2020-12-12 à 12:31

GENEVE, 11 décembre (Xinhua) -- L'économiste suisse et ancien négociateur commercial Philippe Nell estime que les relations commerciales sino-suisses devraient se concentrer davantage sur des "produits plus avancés et plus sophistiqués" et que les deux les pays jouiront à l'avenir de davantage d'échanges intra-branches.

Actuellement, les deux économies sont complémentaires dans les chaînes de valeur, a-t-il dit dans un récent entretien accordé à Xinhua

"La Suisse importe non seulement de la Chine des biens de consommation, mais également des intrants pour plusieurs industries, en particulier l'horlogerie, les machines, ainsi que les appareils électroniques", observe M. Nell, ajoutant qu'"à l'avenir, la relation sino-suisse va évoluer avec des produits avancés et sophistiqués provenant de Chine".

Celui qui a récemment effectué des recherches approfondies sur les relations bilatérales dans le commerce et les investissements pense que les deux pays vont bénéficier d'un commerce intra-branches plus important "où les consommateurs choisiront entre des produits différenciés sur la base des marques, de l'innovation, de la réputation et de la qualité".

Ambassadeur honoraire et membre du comité exécutif de la Chambre de commerce Suisse-Amérique latine, membre du conseil de l'Association Suisse en Europe et enseignant en université, il souligne que l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001 ainsi que l'accord de libre-échange qu'elle a signé avec la Suisse en 2013 ont donné une forte impulsion à leurs échanges.

"Les exportations de montres suisses vers la Chine sont passées de 36 millions de francs suisses en 2001 à 1,88 milliard de CHF en 2019 après l'adhésion de la Chine à l'OMC. La Chine a été un moteur de croissance pour plusieurs industries et secteurs économiques à travers le monde", assure Philippe Nell.

"Depuis des années, la Suisse est classée parmi les pays les plus compétitifs et les plus innovants du monde", rappelle-t-il, citant des facteurs tels que la stabilité politique et macroéconomique, une forte protection des droits de propriété intellectuelle, une population bénéficiant d'un niveau de formation élevé, ainsi qu'un fort accent sur la recherche et développement (R&D).

Quant au Partenariat économique régional global (RCEP) signé par 15 pays en novembre dernier, l'économiste suisse est convaincu qu'il fait naître le plus grand bloc de libre-échange du monde, ce qui pourrait ouvrir la porte à plus d'interactions économiques et notamment d'investissements entre la Chine et la région asiatique dans son ensemble.

"La mondialisation au niveau régional augmentera, car tous les produits satisfaisant des règles d'origine libérales sur les ouvraisons (transformations, NDLR) effectuées bénéficieront d'un accès préférentiel sur l'ensemble du marché", poursuit M. Nell.

La Suisse a déjà des relations de libre-échange avec la Chine, le Japon, la Corée du Sud, Singapour et les Philippines, tandis que des négociations sont en cours avec la Malaisie et le Vietnam, ajoute-t-il.

Pour lui, la classe moyenne chinoise en essor et le passage de ce pays d'une économie axée sur les investissements et sur l'exportation à une société de consommation stimuleront le commerce entre les deux pays à l'avenir.

"Les exportations suisses vers la Chine continueront de croître vigoureusement ainsi que les investissements suisses en Chine", prédit-il.

En 2019, la Suisse et la Chine ont signé un protocole d'accord pour l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) afin d'intensifier la coopération en matière de commerce, d'investissement et de financement de projets. Le pays alpin est également membre fondateur de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII).

 
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Les relations commerciales sino-suisses porteront davantage sur des "produits plus avancés et plus sophistiqués", selon un expert (INTERVIEW)

French.xinhuanet.com | Publié le 2020-12-12 à 12:31

GENEVE, 11 décembre (Xinhua) -- L'économiste suisse et ancien négociateur commercial Philippe Nell estime que les relations commerciales sino-suisses devraient se concentrer davantage sur des "produits plus avancés et plus sophistiqués" et que les deux les pays jouiront à l'avenir de davantage d'échanges intra-branches.

Actuellement, les deux économies sont complémentaires dans les chaînes de valeur, a-t-il dit dans un récent entretien accordé à Xinhua

"La Suisse importe non seulement de la Chine des biens de consommation, mais également des intrants pour plusieurs industries, en particulier l'horlogerie, les machines, ainsi que les appareils électroniques", observe M. Nell, ajoutant qu'"à l'avenir, la relation sino-suisse va évoluer avec des produits avancés et sophistiqués provenant de Chine".

Celui qui a récemment effectué des recherches approfondies sur les relations bilatérales dans le commerce et les investissements pense que les deux pays vont bénéficier d'un commerce intra-branches plus important "où les consommateurs choisiront entre des produits différenciés sur la base des marques, de l'innovation, de la réputation et de la qualité".

Ambassadeur honoraire et membre du comité exécutif de la Chambre de commerce Suisse-Amérique latine, membre du conseil de l'Association Suisse en Europe et enseignant en université, il souligne que l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001 ainsi que l'accord de libre-échange qu'elle a signé avec la Suisse en 2013 ont donné une forte impulsion à leurs échanges.

"Les exportations de montres suisses vers la Chine sont passées de 36 millions de francs suisses en 2001 à 1,88 milliard de CHF en 2019 après l'adhésion de la Chine à l'OMC. La Chine a été un moteur de croissance pour plusieurs industries et secteurs économiques à travers le monde", assure Philippe Nell.

"Depuis des années, la Suisse est classée parmi les pays les plus compétitifs et les plus innovants du monde", rappelle-t-il, citant des facteurs tels que la stabilité politique et macroéconomique, une forte protection des droits de propriété intellectuelle, une population bénéficiant d'un niveau de formation élevé, ainsi qu'un fort accent sur la recherche et développement (R&D).

Quant au Partenariat économique régional global (RCEP) signé par 15 pays en novembre dernier, l'économiste suisse est convaincu qu'il fait naître le plus grand bloc de libre-échange du monde, ce qui pourrait ouvrir la porte à plus d'interactions économiques et notamment d'investissements entre la Chine et la région asiatique dans son ensemble.

"La mondialisation au niveau régional augmentera, car tous les produits satisfaisant des règles d'origine libérales sur les ouvraisons (transformations, NDLR) effectuées bénéficieront d'un accès préférentiel sur l'ensemble du marché", poursuit M. Nell.

La Suisse a déjà des relations de libre-échange avec la Chine, le Japon, la Corée du Sud, Singapour et les Philippines, tandis que des négociations sont en cours avec la Malaisie et le Vietnam, ajoute-t-il.

Pour lui, la classe moyenne chinoise en essor et le passage de ce pays d'une économie axée sur les investissements et sur l'exportation à une société de consommation stimuleront le commerce entre les deux pays à l'avenir.

"Les exportations suisses vers la Chine continueront de croître vigoureusement ainsi que les investissements suisses en Chine", prédit-il.

En 2019, la Suisse et la Chine ont signé un protocole d'accord pour l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) afin d'intensifier la coopération en matière de commerce, d'investissement et de financement de projets. Le pays alpin est également membre fondateur de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII).

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