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French.xinhuanet.com | Publié le 2020-09-21 à 23:41
BEIJING, 21 septembre (Xinhua) -- Il y a 75 ans, tourmentés par le fléau de la guerre qui a apporté deux fois des souffrances indicibles à l'humanité, des pays du monde entier se sont unis et ont construit un ordre et un système internationaux avec les Nations Unies en leur coeur.
En tant qu'organisation internationale la plus universelle, la plus représentative et faisant le plus autorité, l'Organisation des Nations Unies est devenue l'espace multilatéral le plus important pour promouvoir la paix et régler les problèmes régionaux et mondiaux.
Lorsque la communauté internationale célèbre le 75e anniversaire des Nations Unies, la pandémie de COVID-19 fait rage dans le monde entier et les dirigeants mondiaux ont choisi d'organiser des événements commémoratifs via un lien vidéo. Outre la façon dont les dirigeants se rassemblent, la frappe soudaine de la pandémie a changé le monde à bien des égards, de sorte que les transformations qui se déroulent une fois dans un siècle dans le monde s'accélèrent.
Une ère d'incertitudes s'ouvre. Le protectionnisme et l'unilatéralisme font leur retour tandis que les sentiments d'antimondialisation augmentent. Il est encore plus inquiétant que le comportement d'intimidation de certaine superpuissance pose un grave défi au système multilatéral mondial incarné par les Nations Unies.
Et lorsque l'humanité a du mal à vaincre l'épidémie de nouveau coronavirus en tant qu'ennemi commun, l'esprit de solidarité et de coopération court le risque d'être mis de côté, alors que le spectre de la confrontation idéologique plane.
Dans de telles circonstances, le thème des commémorations de l'anniversaire de l'ONU de cette année - "L'avenir que nous voulons, l'ONU dont nous avons besoin : réaffirmer notre engagement collectif en faveur du multilatéralisme" - revêt une importance capitale.
Partout dans le monde, la courbe de la pandémie ravageuse n'a pas encore été aplatie. Les infections et les décès continuent d'augmenter. La crise mondiale de la santé publique a une fois de plus mis en évidence le fait que la race humaine appartient à une communauté de destin et que ce n'est qu'en s'associant que tous les pays peuvent se sortir de la situation difficile.
Le président chinois Xi Jinping a souligné à plusieurs reprises que la solidarité et la coopération sont l'arme la plus puissante face au COVID-19. Et il est particulièrement urgent de réaffirmer l'engagement au multilatéralisme en cette heure sombre de l'histoire de l'humanité.
Pour défendre le multilatéralisme, le monde doit sauvegarder l'autorité de l'ONU. Au cours des 75 dernières années, le rôle positif de l'ONU a été trop évident pour être nié, laissant des inspirations profondes ainsi qu'un héritage précieux à la société humaine.
Au fil des décennies, les Nations Unies ont mis en place et géré un mécanisme de sécurité collective et déployé plus de 70 opérations de maintien de la paix impliquant près de 130 pays. Son rôle déterminant dans le règlement efficace des conflits locaux, la prévention de nouvelles guerres mondiales et la préservation de la paix et de la stabilité globales dans le monde ont contribué à jeter les bases solides pour le développement socio-économique dans le monde.
Avec le système multilatéral centré autour des Nations Unies, les pays ont maintenu des liens plus étroits et une coopération plus approfondie, et le développement socio-économique mondial a fait un grand pas en avant.
Selon les chiffres de la Banque mondiale, au cours de la période 1960-2019, le produit intérieur brut (PIB) mondial combiné est passé de 1.370 milliards de dollars à 87.700 milliards de dollars (en valeur actuelle). Au cours de la même période, le PIB par habitant est passé de 452 dollars à 11.428 dollars, et la part du commerce mondial dans le PIB est passée de 26,72% à 60,4%.
En outre, les agences spécialisées des Nations Unies telles que l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), le Fonds monétaire international (FMI) et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont apporté leurs contributions respectives à la résolution des problèmes mondiaux et au progrès de l'humanité.
En particulier, l'OMS a joué un rôle irremplaçable face à la pandémie en fournissant au monde des informations précises et opportunes, en renforçant la coordination mondiale de la réponse à la pandémie et en promouvant la coopération internationale dans la recherche et le développement de vaccins.
En ce moment critique, le monde doit s'opposer à toute action unilatérale qui pourrait affaiblir l'OMS, car de telles actions ne feront que faire payer un lourd tribut à la solidarité et à la coopération mondiales et retarder la victoire sur le virus.
La résolution des problèmes mondiaux nécessite une approche globale. Et il n'y a pas de meilleur endroit que les Nations Unies pour que la communauté internationale trouve de telles solutions. Qu'il s'agisse de lutter contre la pandémie ou de s'en remettre, l'autorité de l'ONU doit être fermement préservée, et l'ordre et le système internationaux doivent être maintenus avec l'ONU en leur coeur.
Pour défendre le multilatéralisme, le monde doit également reconnaître et mettre en pratique le concept de gouvernance mondiale fondé sur le principe d'une large consultation, de contributions communes et d'avantages partagés.
L'essence du multilatéralisme, a déclaré le président Xi lors du sommet des BRICS à Brasilia en 2019, est que les questions internationales doivent être abordées dans le cadre de larges consultations, plutôt que d'être décidées par un pays ou un groupe de pays. Ses affirmations sont plus vraies aujourd'hui que jamais.
Ces dernières années, la communauté internationale a fait face à une montée de l'intimidation commerciale, à un abus des sanctions unilatérales et à une maximisation de la sécurité nationale, ce qui a encore érodé la base multilatérale de la gouvernance mondiale.
Défendre le multilatéralisme signifie que le sort du monde doit être entre les mains de tous, le livre des règles internationales doit être écrit par tous, les questions mondiales doivent être négociées par tous, et les dividendes du développement doivent être partagés par tous, plutôt que de permettre à certains pays de gouverner en exerçant leur suprématie.
Le COVID-19 nous enseigne que face aux défis mondiaux, les pays doivent marcher main dans la main dans un esprit de consultation, démocratiser les relations internationales et faire davantage entendre la voix des pays en développement dans les grandes institutions mondiales afin de forger un système de gouvernance mondiale plus efficace pour répondre aux besoins de ce monde en rapide évolution.
Pour soutenir le multilatéralisme, le monde doit considérer le développement comme la clé pour résoudre les problèmes les plus urgents du monde et construire conjointement une communauté de destin pour l'humanité.
Les pays sont de plus en plus interconnectés et interdépendants, et leur avenir est étroitement lié. Cependant, l'écart de développement qui sépare le Nord et le Sud continue de se creuser, et la mondialisation n'a pas été en mesure de transférer ses avantages pour les différentes couches sociales.
Même dans certaines des grandes économies développées, la pauvreté, l'inégalité entre les sexes et la discrimination raciale ont alimenté les divisions sociales. Tout cela a contribué à engendrer des éléments anti-mondialisation.
"Nous devons garder le développement comme notre pièce maîtresse, car ce n'est que par le développement que nous pourrons résoudre la cause profonde des conflits, sauvegarder les droits fondamentaux des peuples et satisfaire les fervents espoirs des gens pour un avenir meilleur", a déclaré le président Xi Jinping au Sommet des Nations Unies sur le développement durable de 2015 au siège de l'ONU à New York.
La pandémie, qui continue de ravager le monde, pose des défis essentiels au développement mondial. Cette année marque le début de la Décennie d'action pour atteindre les objectifs de développement durable à l'horizon 2030.
Tous les pays devraient en profiter pour promouvoir un développement économique et social équilibré du monde et réduire la pauvreté et les inégalités, afin d'éliminer les facteurs qui favorisent le protectionnisme, l'isolationnisme et le nationalisme économique, et de rendre la mondialisation économique plus efficace, ouverte, inclusive et équilibrée.
La mondialisation est imparable et la race humaine partage un avenir commun. La défense du multilatéralisme et l'édification d'une communauté de destin pour l'humanité doivent être l'objectif de tous les membres de la communauté internationale. Il s'agit non seulement d'une révélation significative des 75 ans des Nations Unies, mais aussi de la seule voie correcte pour le développement dans l'ère postpandémique.
La Chine a été le premier pays à signer la Charte des Nations Unies. Que ce soit dans le développement des Nations Unies ou dans la lutte contre le coronavirus, la Chine a toujours été un bâtisseur, un défenseur et un partisan du multilatéralisme. Dans l'avenir, comme toujours, elle restera un bâtisseur de la paix mondiale, un contributeur au développement mondial et un défenseur de l'ordre international.
A l'occasion du 75e anniversaire des Nations Unies, l'un des cadeaux que le monde peut présenter est de réaffirmer le multilatéralisme et la coopération, qui aideront les pays du monde entier à surmonter les difficultés, à rechercher un développement commun et à construire "l'avenir que nous voulons".