PARIS, 14 août (Xinhua) -- La France a rendu vendredi un hommage national aux six humanitaires français tués dans une attaque au Niger dimanche dernier. Dans un discours émouvant, le Premier ministre français Jean Castex a fait un lien entre cette attaque et les attentats perpétrés en France, et a invité les ONG et associations humanitaires à ne pas céder le terrain aux ennemis de la liberté.

"La France toute entière porte le deuil de vos enfants", a déclaré M. Castex devant les familles des victimes. Le Premier ministre qui a présidé la cérémonie nationale d'hommage à l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne) s'est incliné devant les six cercueils alignés, et exprimant au nom de la France "la peine, la douleur, l'incompréhension et la colère" face à ce crime "odieux".

"Chacun de nos compatriotes a instinctivement compris (...) que les victimes de cet attentat étaient venues au Niger pour y faire le bien, et qu'elles y ont rencontré le mal", a-t-il indiqué. Car pour M. Castex, seul le mal peut tendre un guet-apens à des innocents, tirer de "sang-froid et à bout portant" sur gens qui viennent en aide à des populations en détresse.

Cette incarnation du mal, la France ne la connaît malheureusement que trop, car elle l'a déjà vue de près, a affirmé le chef du gouvernement français, faisant ainsi référence aux différents attentats qu'a connu son pays.

M. Castex fait d'ailleurs le lien entre cette attaque non encore revendiquée avec les attentats perpétrés antérieurement en France. Le mal qui a frappé "nos six compatriotes et leur deux accompagnateurs nigériens n'a pas encore de signature. C'est vraisemblablement la même haine, la même lâcheté, la même inhumanité qui était à l'œuvre au Niger et au Bataclan", a-t-il dit.

Selon lui, ce crime "odieux" a tout d'une attaque terroriste, au regard de la zone concernée et du mode opératoire. Car "il est peu probable que nous ayons ici affaire à autre chose", a expliqué M. Castex, tout en rappelant que le parquet national antiterroriste avait été saisi de l'enquête pour "assassinat et association de malfaiteurs terroristes".

Il a promis aux familles des familles, la justice pour leurs enfants. "Le gouvernement nigérien comme celui de la France s'y engagent avec la plus absolue des déterminations", a-t-dit M. Castex, ajoutant que tout ceux qui étaient à l'origine du drame seraient traqués sans répit.

Outre les familles des victimes, le Premier ministre français s'est également adressé aux ONG et l'ensemble des associations humanitaires, les invitants à continuer leur travail sur place.

La France s'engage en échange à poursuivre son action pour le renforcement de la protection des organisations humanitaires partout dans le monde, et pour la consolidation du droit international humanitaire. "Là-bas, ici comme ailleurs, pas question de céder un pouce de terrain au fanatisme criminel et aux ennemis de la liberté d'agir, de penser et de s'engager", a dit M. Castex.

Les six Français, un chauffeur nigérien, tous membres d'association humanitaire, et leur guide nigérien ont été tués dimanche dernier au Niger dans le parc de Kouré. Plusieurs médias français ont révélé vendredi que les premiers éléments de l'enquête antiterroriste convergeaient vers une attaque "préméditée" qui avait pour cible "des occidentaux".