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French.xinhuanet.com | Publié le 2020-07-22 à 20:18
PARIS, 22 juillet (Xinhua) -- Le taux de mortalité général en France a excédé 16,6% entre le 2 mars et le 31 mai dernier par rapport aux estimations annuelles, avec un pic de +60% fin mars, selon un rapport de Santé Publique France publié mercredi.
Le nombre de décès toutes causes confondues décomptés dans cette période s'élève ainsi à plus de 175.800 décès sur l'ensemble du territoire, un nombre supérieur "de 25.030" par rapport au nombre attendu de décès estimé à partir des observations des années précédentes, a indiqué SPF.
L'excès de mortalité directement lié à l'épidémie de COVID-19 se situerait entre 25.000 et 30.000 personnes à l'échelle nationale entre le 2 mars et le 31 mai dernier, a indiqué l'agence nationale de santé publique, expliquant toutefois ne pas encore être en mesure d'évaluer avec exactitude le taux de mortalité directement dû au COVID-19.
L'écart de 5.000 cas s'explique par "la survenue concomitante d'une surmortalité, directement et indirectement associée à l'épidémie et d'une sous-mortalité liée à l'effet protecteur du confinement sur les causes de décès hors COVID-19", a précisé SPF.
Sur cette période, le nombre de décès officiellement liés au COVID-19 est de 18.861 dans les hôpitaux et de 10.335 dans les Ehpad et les établissements médicaux sociaux, soit 29.186 à date de rédaction du rapport, le seuil ayant depuis dépassé les 30.000 décès (30.177 au 20 juillet).
Concernant les décès comptabilisés en maisons de retraite, Santé Publique France a mis en garde contre une possible surestimation des cas liés au COVID-19. Pour elle, "en l'absence de tests PCR systématiques, certains décès déclarés ont probablement été à tort associés" à l'épidémie.
"Seules les données exhaustives des causes médicales de décès, collectées à partir de l'ensemble des certificats de décès, électroniques et papier, permettront de quantifier précisément l'excès de mortalité associé à l'épidémie", a indiqué Santé publique France.
Or, la collecte et le traitement des certificats de décès au format papier, qui représentent actuellement 80% des certificats, "nécessitent plusieurs mois" et "ne pourront pas être analysés avant fin 2020", a expliqué l'institution, soulignant "l'urgence de généraliser l'utilisation de la certification électronique des décès".
Les épidémiologistes de SPF ont pu analyser les 20% de certificats électroniques. La moyenne d'âge des personnes décédées est de 81,3 ans. Pour deux tiers d'entre eux, une seconde cause de décès était spécifiée.