NEW YORK (Nations Unies), 24 juin (Xinhua) -- Le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a appelé mercredi Israël à abandonner ses plans d'annexion de certaines parties de la Cisjordanie occupée, des plans sur lesquels le gouvernement israélien pourrait se prononcer dès la semaine prochaine.

"Nous nous trouvons à un tournant historique", a indiqué le secrétaire général de l'ONU au cours d'une réunion par visioconférence du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient.

"Si elle est mise en œuvre, cette annexion constituerait une des plus graves violations du droit international, nuirait gravement à la perspective d'une solution à deux Etats, et compromettrait toute possibilité de reprise des négociations. J'appelle le gouvernement israélien à abandonner ses plans d'annexion", a-t-il déclaré.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a fait de l'annexion de certaines parties de la Cisjordanie un des engagements majeurs de sa campagne électorale, juste avant le dernier tour des élections de mars.

Cette proposition permettrait à Israël d'étendre sa souveraineté sur environ 30 % de la Cisjordanie, dont la majeure partie de la vallée du Jourdain et plusieurs centaines de colonies israéliennes illégales.

En réponse à ces plans, les dirigeants palestiniens ont rompu leurs liens avec Israël et les Etats-Unis.

L'envoyé des Nations Unies pour le Moyen-Orient, Nikolaï Mladenov, a averti le Conseil de sécurité que trois décennies d'efforts de paix internationaux étaient en jeu.

"Il y a 27 ans, les dirigeants israéliens et palestiniens sont convenus d'emprunter une voie noble mais difficile, en s'efforçant de résoudre le conflit par la négociation, sans décision unilatérale (...) Aujourd'hui, nous sommes cependant plus loin que jamais de cet objectif", a-t-il déclaré depuis Jérusalem.

Soutenant l'appel du secrétaire général à Israël, M. Mladenov a exprimé sa crainte de voir une éventuelle annexion entraîner une grave instabilité dans les territoires palestiniens occupés, voire au-delà.

Il a exhorté la communauté internationale à tout faire pour que les parties concernées prennent du recul et poursuivent leur dialogue.

"Dans les semaines à venir, les décisions qui seront prises pourraient causer des dommages irréparables aux sociétés palestinienne et israélienne, ainsi qu'à la sécurité et au bien-être économique des deux peuples", a-t-il averti, tout en déclarant qu'il était "encore temps d'éviter le chaos".