WASHINGTON, 23 juin (Xinhua) -- Un éditorial dans le quotidien The New York Times qualifie la politique américaine d'expulsions massives d'immigrants au nom de la lutte anti-COVID-19 de "danger de santé publique".

"Il est d'autant plus cruellement ironique que les Etats-Unis, avec le plus grand nombre de cas de nouveau coronavirus dans le monde, propagent sciemment la pandémie au-delà de leurs frontières en expulsant des milliers d'immigrants, la plupart infectés, vers des pays pauvres mal équipés pour gérer la maladie", lit-on dans cet éditorial paru la semaine dernière.

Relevant que la Maison Blanche avait invoqué une loi fédérale de santé publique fin mars pour fermer les frontières aux migrants, le texte juge ces expulsions de masse "non seulement cruelles, mais aussi dangereuses pour la santé publique tant domestique qu'à l'extérieur". Et de juger que cette politique ne fera que prolonger la lutte contre ce fléau.

Le Service de l'immigration et des douanes (ICE) a reconnu, selon l'éditorial, que s'il testait les immigrants en détention et avant leur expulsion, il ne recevait chaque mois qu'environ 2.000 kits de dépistage du ministère de la Santé, soit un "fragment" de la population impliquée.

Parallèlement, des dizaines de vols d'expulsion gérés par l'ICE se déroulent tous les mois, se rendant au Brésil, en Colombie, en République dominicaine, en Equateur, au Guatemala, à Haïti, au Honduras, en Jamaïque, au Nicaragua et au Salvador, a détaillé le Centre pour la recherche politique et économique, un think tank basé à Washington, cité par le New York Times.

Appelant à l'arrêt de ces expulsions, le Réseau des Nations Unies sur les migrations avait indiqué à la mi-mai qu'elles mettaient en danger la santé des gens, citant les immigrants en premier chef, mais aussi les responsables publics, les personnels de santé et les communautés d'accueil et d'origine.