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Les sanctions américaines pèsent sur les efforts médicaux en période de pandémie

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2020-06-02 à 16:00

BEIJING, 2 juin (Xinhua) -- Iraida Hernandez, 87 ans, ne s'attendait pas à retourner à sa vieille machine à coudre à son âge, mais le besoin de protéger sa famille l'a remise à nouveau devant les bobines de fil et les tissus. Cette femme au foyer qui vit dans la banlieue de La Havane fabrique des masques pour protéger ses proches et ses voisins du COVID-19.

"J'avais fait les premiers masques pour mes petits-enfants et ma famille, mais les gens du quartier m'ont demandé de l'aide plus tard. Dans la situation actuelle, je ne pouvais pas la leur refuser", a-t-elle expliqué à Xinhua.

Mme Hernandez n'est pas seule. Son fils, Ruben Ruiz, technicien en construction civile, fabrique actuellement des protections faciales pour le personnel médical de l'hôpital universitaire Miguel Enriquez en utilisant des matériaux recyclés. Leur but : aider leur pays à atténuer les effets du blocus américain, qui entrave l'importation de fournitures médicales essentielles à la lutte contre la pandémie.

Il y a quelques semaines, la fondation chinoise Alibaba n'a pas pu livrer un lot de masques de protection et de kits de tests rapides sur l'île, étant donné que l'entreprise de fret américaine engagée pour transporter la cargaison a refusé de l'acheminer.

"En ce qui concerne les fournitures médicales, les sanctions américaines sont très strictes. Les laboratoires pharmaceutiques sont soumis à des menaces de rétorsion. Elles préfèrent donc ne pas s'engager dans des affaires liées à l'île", a déclaré à Xinhua le commentateur politique cubain Anisley Torres.

A l'autre bout de la planète, l'Iran, un autre pays qui souffre de sévères sanctions américaines depuis des années, a vu ses moyens de réponse à la crise sanitaire être restreints à un niveau inquiétant.

"En raison du retrait unilatéral des Etats-Unis du traité international (sur le nucléaire) et des sanctions cruelles ciblant de longue date le système sanitaire et économique de notre pays, qui reposent sur une politique inhumaine et coloniale, les patients atteints du coronavirus sont confrontés à une immense difficulté pour accéder aux médicaments ainsi qu'à d'autres équipements nécessaires", a fustigé un groupe d'étudiants dans une lettre adressée à la directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay, soulignant qu'"il est humainement nécessaire de lever les sanctions au-delà de la compétition politique".

Les Etats-Unis et leurs alliés continuent d'attiser la confrontation et utilisent la pandémie de COVID-19 pour imposer leur propre vision du futur ordre mondial, a dénoncé pour sa part le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

"Ils appellent ça un ordre mondial fondé sur des règles et, comme vous le savez, ils inventent les règles eux-mêmes", a indiqué M. Lavrov lors d'une réunion par vidéo des chefs de la diplomatie des pays membres de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS).

Alors que la pandémie progresse, la haute commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, craint que ces sanctions puissent également avoir un impact sur les efforts médicaux dans d'autres pays visés par les sanctions américaines tels que le Venezuela et le Zimbabwe.

"En cette période cruciale, tant pour des raisons de santé publique mondiale que pour soutenir les droits et la vie de millions de personnes dans ces pays, les sanctions sectorielles devraient être assouplies ou suspendues. Dans un contexte de pandémie mondiale, entraver les efforts médicaux dans un pays intensifie un risque pour nous tous", a-t-elle souligné.

"Les populations de ces pays ne sont en aucun cas responsables des politiques visées par les sanctions et, à des degrés divers, vivent déjà dans une situation précaire depuis longtemps", a ajouté Mme Bachelet.

 
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Les sanctions américaines pèsent sur les efforts médicaux en période de pandémie

French.xinhuanet.com | Publié le 2020-06-02 à 16:00

BEIJING, 2 juin (Xinhua) -- Iraida Hernandez, 87 ans, ne s'attendait pas à retourner à sa vieille machine à coudre à son âge, mais le besoin de protéger sa famille l'a remise à nouveau devant les bobines de fil et les tissus. Cette femme au foyer qui vit dans la banlieue de La Havane fabrique des masques pour protéger ses proches et ses voisins du COVID-19.

"J'avais fait les premiers masques pour mes petits-enfants et ma famille, mais les gens du quartier m'ont demandé de l'aide plus tard. Dans la situation actuelle, je ne pouvais pas la leur refuser", a-t-elle expliqué à Xinhua.

Mme Hernandez n'est pas seule. Son fils, Ruben Ruiz, technicien en construction civile, fabrique actuellement des protections faciales pour le personnel médical de l'hôpital universitaire Miguel Enriquez en utilisant des matériaux recyclés. Leur but : aider leur pays à atténuer les effets du blocus américain, qui entrave l'importation de fournitures médicales essentielles à la lutte contre la pandémie.

Il y a quelques semaines, la fondation chinoise Alibaba n'a pas pu livrer un lot de masques de protection et de kits de tests rapides sur l'île, étant donné que l'entreprise de fret américaine engagée pour transporter la cargaison a refusé de l'acheminer.

"En ce qui concerne les fournitures médicales, les sanctions américaines sont très strictes. Les laboratoires pharmaceutiques sont soumis à des menaces de rétorsion. Elles préfèrent donc ne pas s'engager dans des affaires liées à l'île", a déclaré à Xinhua le commentateur politique cubain Anisley Torres.

A l'autre bout de la planète, l'Iran, un autre pays qui souffre de sévères sanctions américaines depuis des années, a vu ses moyens de réponse à la crise sanitaire être restreints à un niveau inquiétant.

"En raison du retrait unilatéral des Etats-Unis du traité international (sur le nucléaire) et des sanctions cruelles ciblant de longue date le système sanitaire et économique de notre pays, qui reposent sur une politique inhumaine et coloniale, les patients atteints du coronavirus sont confrontés à une immense difficulté pour accéder aux médicaments ainsi qu'à d'autres équipements nécessaires", a fustigé un groupe d'étudiants dans une lettre adressée à la directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay, soulignant qu'"il est humainement nécessaire de lever les sanctions au-delà de la compétition politique".

Les Etats-Unis et leurs alliés continuent d'attiser la confrontation et utilisent la pandémie de COVID-19 pour imposer leur propre vision du futur ordre mondial, a dénoncé pour sa part le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

"Ils appellent ça un ordre mondial fondé sur des règles et, comme vous le savez, ils inventent les règles eux-mêmes", a indiqué M. Lavrov lors d'une réunion par vidéo des chefs de la diplomatie des pays membres de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS).

Alors que la pandémie progresse, la haute commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, craint que ces sanctions puissent également avoir un impact sur les efforts médicaux dans d'autres pays visés par les sanctions américaines tels que le Venezuela et le Zimbabwe.

"En cette période cruciale, tant pour des raisons de santé publique mondiale que pour soutenir les droits et la vie de millions de personnes dans ces pays, les sanctions sectorielles devraient être assouplies ou suspendues. Dans un contexte de pandémie mondiale, entraver les efforts médicaux dans un pays intensifie un risque pour nous tous", a-t-elle souligné.

"Les populations de ces pays ne sont en aucun cas responsables des politiques visées par les sanctions et, à des degrés divers, vivent déjà dans une situation précaire depuis longtemps", a ajouté Mme Bachelet.

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