(Xinhua/Gao Jing)

PARIS, 29 mai (Xinhua) -- Le constructeur automobile Renault va supprimer 15.000 postes dans le monde dont 4.600 en France, comme annoncé ce vendredi par communiqué à l'occasion de la présentation de son projet de plan de transformation.

L'objectif de ce plan est "de réaliser une économie de plus de 2 milliards d'euros sur 3 ans et de constituer les bases d'une nouvelle compétitivité", a indiqué le groupe, précisant qu'il n'y aurait pas de licenciements mais plutôt "des mesures de reconversion, de mobilité interne et des départs volontaires".

Ce plan s'appuie "sur une approche plus efficace des activités opérationnelles et une gestion rigoureuse des ressources (...) et tend à poser les bases d'un développement pérenne du groupe Renault. En France, celui-ci s'organiserait autour de pôles d'activités stratégiques d'avenir : les véhicules électriques, les véhicules utilitaires, l'économie circulaire et l'innovation à forte valeur ajouté", a indiqué le groupe.

Le plan prévoit notamment des capacités mondiales de production revues de 4 millions de véhicules en 2019 à 3,3 millions d'ici à 2024 ainsi que la suspension des projets d'augmentation de capacités prévus au Maroc et en Roumanie, l'étude de l'adaptation des capacités de production du groupe en Russie. L'objectif de ce "redimensionnement des capacités industrielles" est d'économiser 650 millions d'euros.

Le développement des technologies stratégiques à forte valeur ajoutée va être concentré dans les sites d'ingénierie d'Ile-de-France avec optimisation de l'utilisation des centres de R&D à l'étranger et de la sous-traitance, l'objectif étant d'économiser 800 millions d'euros dans l'ingénierie.

En France, l'usine de Choisy-le-Roi va être fermée et l'usine de Dieppe fera l'objet d'une reconversion à la fin de production de l'Alpine 110. Un pôle d'excellence dans l'électrique et l'utilitaire sera créé à partir des deux usines de Douai et Maubeuge dans le Nord de la France.

Renault souhaite également recentrer ses activités avec notamment, le transfert de la participation du groupe Renault dans Dongfeng Renault Automotive Company Ltd (DRAC) en Chine à Dongfeng Motor Corporation et l'arrêt des activités de véhicules particuliers thermiques sous marque Renault sur le marché chinois.

Une optimisation des frais généraux et marketing du groupe est prévue, permettant d'économiser 700 millions d'euros.

"Les évolutions projetées sont fondamentales pour assurer la pérennité de l'entreprise et son développement sur le long terme. C'est collectivement et avec le soutien de nos partenaires de l'Alliance que nous serons capables d'atteindre nos objectifs et de faire du Groupe Renault un acteur majeur de l'industrie automobile des prochaines années", a déclaré Jean-Dominique Senard, Président du Conseil d'Administration de Renault.

"Dans un contexte fait d'incertitudes et de complexité, ce projet est vital pour garantir une performance solide et durable, avec comme priorité la satisfaction de nos clients", a pour sa part affirmé Clotilde Delbos, directrice générale de Renault par intérim.

L'un des principaux syndicats, la CFDT, a dénoncé ce vendredi "un projet de casse sociale et de désindustrialisation" déclarant vouloir se faire entendre "par tous les moyens possibles pour aboutir à trouver des solutions compatibles avec le respect des salariés et l'avenir de tous les sites de Renault en France".