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French.xinhuanet.com | Publié le 2020-04-18 à 12:24
NEW YORK (Nations Unies), 17 avril (Xinhua) -- La pandémie du nouveau coronavirus pourrait déclencher le pire ralentissement de l'économie mondiale depuis la Grande Dépression, a estimé vendredi le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.
Dans une note de politique générale, il estime ainsi que la contraction économique induite par cette pandémie a "des conséquences désastreuses", notamment sur la capacité des pays, et pas seulement ceux à faible revenu, à supporter durablement leur dette.
Selon cette note, les pays à revenu intermédiaire, qui représentent 75% de la population mondiale et 62% des pauvres, sont très vulnérables à une crise de la dette, à une perte d'accès aux marchés et aux sorties de capitaux.
Si, dans le meilleur des cas, la reprise économique chez les pays développés pourrait commencer d'ici la fin 2020 et se répercuter ensuite auprès des pays en développement, il est également possible que ce soit le début de la pire récession économique depuis la Grande Dépression qui a éclaté en 1929, s'alarme M. Guterres.
S'exprimant lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international sur le thème "Se mobiliser avec l'Afrique", organisées par visioconférence, il a déclaré que pendant cette crise, l'Union africaine (UA) et le continent africain avaient fait preuve d'unité et de leadership, deux ressources parmi les plus rares.
Le secrétaire général a averti que, comme pour la crise climatique, le continent africain pourrait finir par être celui qui souffrira le plus de cette crise.
La vice-secrétaire générale de l'ONU, Amina Mohammed, s'adressant par vidéo au Groupe des amis sur la sécurité alimentaire et la nutrition, a jugé que face à la pandémie actuelle, il ne faudra pas grand-chose pour faire basculer des millions de personnes supplémentaires dans l'insécurité alimentaire. Un choc économique de cette ampleur prévue représente à ses yeux un danger réel et actuel.
L'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'UA et les partenaires internationaux ont publié une déclaration commune dans laquelle ils soutiennent l'accès à la nourriture et à la nutrition pour les plus vulnérables en Afrique pendant la pandémie. Ils y qualifient le système alimentaire et agricole de service essentiel qui doit continuer à fonctionner pendant les périodes de confinement, de couvre-feu et autres mesures.
"Nous avons lancé un plan de préparation et de réponse qui a nécessité 38 millions de dollars pour les besoins humanitaires, ainsi que pour la relance sociale et économique", a indiqué le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. Il a été présenté aux partenaires nationaux et internationaux et "sera mis à jour prochainement pour inclure les besoins gouvernementaux", a-t-il noté.