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(COVID-19) La France annonce une aide importante en faveur de l'Afrique et appelle à l'annulation de la dette (SYNTHESE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2020-04-17 à 20:56

PARIS, 17 avril (Xinhua) -- Alors que l'Europe est devenue l'épicentre de l'épidémie du COVID-19, avec des milliers de morts, les appels à soutenir les pays africains, aux systèmes de santé et aux économies fragiles, se multiplient.

"Nous devons aussi savoir aider nos voisins d'Afrique à lutter contre ce virus plus efficacement, à les aider aussi sur le plan économique en annulant massivement leurs dettes. Oui, nous ne gagnerons jamais seuls", a déclaré le président français Emmanuel Macron le 13 avril dans son discours télévisé.

La France a annoncé une aide de plus d'un milliard d'euros pour lutter contre la propagation du COVID-19 en Afrique. "Au niveau bilatéral, nous prendrons part à cet effort en réorientant une partie substantielle de notre aide au développement sur les enjeux de santé et les enjeux alimentaires pour près de 1,2 milliard d'euros", a expliqué le 8 avril dernier, le ministre français des Affaire étrangères, Jean-Yves Le Drian, devant la Commission des Affaires étrangères.

Cette contribution française lancée dans le cadre de "l'initiative COVID-19 santé en commun pour soutenir les pays d'Afrique", pilotée par l'Agence française de développement (AFD) est une première réponse face à la crise selon les autorités. 150 millions d'euros seront ainsi remis "sous forme de dons" et un milliard "sous forme de prêts", a précisé l'AFD dans un communiqué publié sur son site.

Cet apport de la France à la lutte contre le COVID-19 en Afrique est pourtant jugé "insuffisant" par les associations et ONG expertes en santé qui déplorent dans la foulée "un détournement des budgets d'aide existants" et l'absence "d'aide additionnelle".

"En tant que 6e économie mondiale, la France est très loin d'être au rendez-vous avec cette initiative qui ignore l'ampleur des enjeux de cette pandémie. Nous attendons donc urgemment de la part du gouvernement français qu'il débloque des financements supplémentaires conséquents sous forme de dons", a réagi dans un communiqué la directrice du plaidoyer d'Action Santé Mondiale, Elise Rodriguez.

"Il n'est pas cohérent de répondre avec des prêts alors que l'ONU et les gouvernements africains appellent en urgence à des annulations de dette. La part de subventions consentie paraît dérisoire au regard des enjeux sanitaires et sociaux", a indiqué Najat Vallaud-Belkacem, directrice France de l'ONG One fondé par le chanteur Bono.

Outre les associations et ONG, plusieurs leaders africains ont plaidé en faveur d'une annulation de la dette pour permettre au continent africain de faire face aux conséquences économiques, sociales et sanitaires de la pandémie.

Parmi eux, le président sénégalais Macky Sall : "l'Afrique, à l'image du monde, est gravement atteinte par la pandémie du COVID-19 qui va durablement impacter son économie. Je demande à nos partenaires bilatéraux et multilatéraux d'accompagner la résilience du continent africain en annulant sa dette", a écrit en fin mars sur son compte Twitter le chef de l'Etat sénégalais.

Le président français s'est à nouveau déclaré favorable à long terme à cette initiative d'annulation de la dette africaine à hauteur de 365 milliards de dollars, dans une interview accordée à RFI, et publiée mercredi. "Chaque année, un tiers de ce que l'Afrique exporte sur le plan commercial sert à servir sa dette. Je souhaite qu'on apporte une réponse la plus forte possible sur ce sujet", a-t-il expliqué.

Face à l'urgence, le G20 a accordé mercredi 15 avril un moratoire d'un an sur le service de la dette africaine. Ce moratoire va apporter aux États africains, au moins dans un premier temps, les moyens d'agir rapidement et efficacement, contre la pandémie, a déclaré Tidjane Thiam, l'un des négociateurs mandaté par l'Union africaine.

Sans ce moratoire sur le remboursement des intérêts, l'Afrique aurait dû payer cette année autour de 44 milliards de dollars d'intérêts. "Avant que le coronavirus n'augmente, on était à un ratio de dette sur PIB d'environ 108%. Avec le coronavirus, les recettes baissent, donc on va arriver rapidement à 150%", a expliqué M. Thiam. Une rapide augmentation de la dette qui pourrait avoir un fort impact sur l'économie de certains pays africains.

 
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(COVID-19) La France annonce une aide importante en faveur de l'Afrique et appelle à l'annulation de la dette (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2020-04-17 à 20:56

PARIS, 17 avril (Xinhua) -- Alors que l'Europe est devenue l'épicentre de l'épidémie du COVID-19, avec des milliers de morts, les appels à soutenir les pays africains, aux systèmes de santé et aux économies fragiles, se multiplient.

"Nous devons aussi savoir aider nos voisins d'Afrique à lutter contre ce virus plus efficacement, à les aider aussi sur le plan économique en annulant massivement leurs dettes. Oui, nous ne gagnerons jamais seuls", a déclaré le président français Emmanuel Macron le 13 avril dans son discours télévisé.

La France a annoncé une aide de plus d'un milliard d'euros pour lutter contre la propagation du COVID-19 en Afrique. "Au niveau bilatéral, nous prendrons part à cet effort en réorientant une partie substantielle de notre aide au développement sur les enjeux de santé et les enjeux alimentaires pour près de 1,2 milliard d'euros", a expliqué le 8 avril dernier, le ministre français des Affaire étrangères, Jean-Yves Le Drian, devant la Commission des Affaires étrangères.

Cette contribution française lancée dans le cadre de "l'initiative COVID-19 santé en commun pour soutenir les pays d'Afrique", pilotée par l'Agence française de développement (AFD) est une première réponse face à la crise selon les autorités. 150 millions d'euros seront ainsi remis "sous forme de dons" et un milliard "sous forme de prêts", a précisé l'AFD dans un communiqué publié sur son site.

Cet apport de la France à la lutte contre le COVID-19 en Afrique est pourtant jugé "insuffisant" par les associations et ONG expertes en santé qui déplorent dans la foulée "un détournement des budgets d'aide existants" et l'absence "d'aide additionnelle".

"En tant que 6e économie mondiale, la France est très loin d'être au rendez-vous avec cette initiative qui ignore l'ampleur des enjeux de cette pandémie. Nous attendons donc urgemment de la part du gouvernement français qu'il débloque des financements supplémentaires conséquents sous forme de dons", a réagi dans un communiqué la directrice du plaidoyer d'Action Santé Mondiale, Elise Rodriguez.

"Il n'est pas cohérent de répondre avec des prêts alors que l'ONU et les gouvernements africains appellent en urgence à des annulations de dette. La part de subventions consentie paraît dérisoire au regard des enjeux sanitaires et sociaux", a indiqué Najat Vallaud-Belkacem, directrice France de l'ONG One fondé par le chanteur Bono.

Outre les associations et ONG, plusieurs leaders africains ont plaidé en faveur d'une annulation de la dette pour permettre au continent africain de faire face aux conséquences économiques, sociales et sanitaires de la pandémie.

Parmi eux, le président sénégalais Macky Sall : "l'Afrique, à l'image du monde, est gravement atteinte par la pandémie du COVID-19 qui va durablement impacter son économie. Je demande à nos partenaires bilatéraux et multilatéraux d'accompagner la résilience du continent africain en annulant sa dette", a écrit en fin mars sur son compte Twitter le chef de l'Etat sénégalais.

Le président français s'est à nouveau déclaré favorable à long terme à cette initiative d'annulation de la dette africaine à hauteur de 365 milliards de dollars, dans une interview accordée à RFI, et publiée mercredi. "Chaque année, un tiers de ce que l'Afrique exporte sur le plan commercial sert à servir sa dette. Je souhaite qu'on apporte une réponse la plus forte possible sur ce sujet", a-t-il expliqué.

Face à l'urgence, le G20 a accordé mercredi 15 avril un moratoire d'un an sur le service de la dette africaine. Ce moratoire va apporter aux États africains, au moins dans un premier temps, les moyens d'agir rapidement et efficacement, contre la pandémie, a déclaré Tidjane Thiam, l'un des négociateurs mandaté par l'Union africaine.

Sans ce moratoire sur le remboursement des intérêts, l'Afrique aurait dû payer cette année autour de 44 milliards de dollars d'intérêts. "Avant que le coronavirus n'augmente, on était à un ratio de dette sur PIB d'environ 108%. Avec le coronavirus, les recettes baissent, donc on va arriver rapidement à 150%", a expliqué M. Thiam. Une rapide augmentation de la dette qui pourrait avoir un fort impact sur l'économie de certains pays africains.

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