WASHINGTON, 18 mars (Xinhua) -- Le remdesivir, un antiviral, aurait aidé à guérir des patients américains atteints de COVID-19 et soignés au Japon, mais certains épidémiologistes jugent qu'il est encore trop tôt pour confirmer les effets réels de ce médicament.

"Les tests actuels du remdesivir au Japon et aux Etats-Unis semblent prometteurs. Il est possible d'administrer ce médicament pour un 'usage compassionnel' aux patients infectés par le COVID-19", a déclaré Zhang Zuofeng, professeur d'épidémiologie et doyen associé à la recherche à l'Ecole de santé publique de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA).

"Cependant, en raison du manque de données d'études cliniques randomisées en double aveugle, les effets du médicament ne sont pas scientifiquement convaincants", a-t-il déclaré mercredi à Xinhua.

Bien que certains patients se soient rétablis après avoir pris du remdesivir, il est difficile de dire si c'est ce médicament qui a contribué à améliorer leur état, faute de groupe témoin, a poursuivi le Pr Zhang.

Quatorze Américains ayant contracté le virus sur le bateau de croisière Diamond Princess avant d'être hospitalisés au Japon ont été soignés par cet antiviral expérimental créé par le laboratoire pharmaceutique américain Gilead Sciences, a indiqué Richard Childs, pneumologue et directeur général adjoint de la santé aux Instituts nationaux de santé américains (NIH), cité par le Wall Street Journal.

De nombreux patients, âgés en moyenne de 75 ans, avaient de fortes chances de mourir, mais deux semaines plus tard, aucun d'eux n'est mort et plus de la moitié se sont rétablis, a déclaré ce spécialiste.

Anthony Fauci, directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), a noté qu'il n'y avait pas de données solides montrant que le remdesivir pouvait améliorer les résultats cliniques, même si cet antiviral a été utilisé pour traiter la maladie.

Le NIH avait annoncé fin février qu'un essai clinique pour évaluer le remdesivir chez des patients souffrant du COVID-19 avait débuté à l'Hôpital universitaire du Nebraska à Omaha. Il s'agit de la première étude aux Etats-Unis sur un médicament expérimental utilisé pour traiter le COVID-19.

"J'ai bon espoir qu'à mesure que davantage de données émergeront d'expériences cliniques et d'essais cliniques supplémentaires, le médicament continuera d'apparaître comme utile", a confié Robert Schooley, professeur de médecine à la Division des maladies infectieuses et de la santé publique mondiale de l'Université de Californie à San Diego (UCSD).