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French.xinhuanet.com | Publié le 2020-02-09 à 04:05
NEW YORK (Nations Unies), 8 février (Xinhua) -- La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a salué la condamnation par un tribunal de Bangui de 28 membres d'une milice à des peines de prison pour leurs crimes violents, dont le meurtre de civils et de 10 Casques bleus.
Le verdict de la Cour d'appel de Bangui a été rendu vendredi lors du procès de 32 combattants de la milice anti-Balaka, majoritairement chrétienne, accusés de crimes commis en mai 2017 à Bangassou et dans d'autres communautés du sud-est du pays. Selon les informations, des dizaines de musulmans ont été tués dans la ville lors de ce massacre.
Les peines de prison vont de 10 à 15 ans, deux des commandants ainsi que trois autres hauts responsables étant condamnés à la prison à vie. Ce verdict a été salué comme une avancée majeure dans la lutte contre l'impunité en RCA.
Outre le meurtre de civils et de Casques bleus, les membres de la milice ont attaqué le bureau de la MINUSCA à Bangassou, en utilisant des armes lourdes, et ont forcé des milliers de civils à fuir leurs maisons, a déclaré la mission.
Dans un communiqué, le chef de la MINUSCA Mankeur Ndiaye a déclaré que le verdict démontre "la volonté de l'État centrafricain de lutter contre l'impunité par le truchement de son système judiciaire".
Cette étape, a-t-il ajouté, "est essentielle pour que le pays puisse avancer vers une réconciliation effective".
Le ministre centrafricain de la Justice a déclaré que c'était la première fois qu'un tribunal du pays rendait une sentence pour des crimes contre l'humanité, tels que définis par le système judiciaire centrafricain.
La RCA a été en proie à des violences intercommunautaires en 2013, menées par la milice anti-Balaka et une coalition rebelle principalement musulmane, connue sous le nom de Seleka.
Les groupes armés contrôlent toujours une grande partie de ce pays riche en minerais, mais un accord de paix signé il y a un an entre le gouvernement et 14 milices rebelles a permis de mettre en place une paix fragile, sous la direction du président Faustin Archange Touadera, qui aurait appelé jeudi les partenaires internationaux à aider à réprimer les groupes qui violent les termes de l'accord.