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(2019-nCoV) Un virologue belge appelle à s'unir pour venir à bout du coronavirus (INTERVIEW)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2020-02-06 à 23:05

BRUXELLES, 6 février (Xinhua) -- Les mesures prises par le gouvernement chinois contre le nouveau coronavirus méritent d'être saluées et les scientifiques du monde entier devraient travailler main dans la main pour en venir à bout, a souligné le professeur belge Johan Neyts, virologue à l'Institut Rega de recherche médicale à l'université de Louvain, lors d'une interview accordée à l'agence Xinhua.

La Belgique a fait face à son premier cas de coronavirus confirmé par la ministre de la Santé, Maggie De Block, ce mardi à Bruxelles. M. Neyts a expliqué les mesures adoptées par le gouvernement belge.

"Les mesures prises par le gouvernement belge pour protéger la population sont à la fois de diagnostiquer la maladie, d'isoler le malade et de lui donner les soins adéquats dans l'un des deux centres belges de référence", nous a confié M. Neyts.

C'est grâce à la connaissance des symptômes et de la manifestation de la maladie dans les premières semaines dans la ville chinoise de Wuhan (centre) que les équipes médicales belges ont pu se préparer à prendre en charge les Belges et étrangers en provenance de Chine, a reconnu le professeur.

Les symptômes de la pneumonie virale qu'est le coronavirus sont identiques à ceux de la grippe, notamment une fièvre accompagnée d'une toux et des douleurs respiratoires.

La contamination se fait au contact du malade. Selon M. Neyts, le système de protection contre la maladie n'a pas changé depuis sa découverte.

Il est conseillé de porter un masque si on est dans une zone à risque. Cependant, le port du masque dans une zone aérée loin du foyer d'infection, que se soit à Wuhan, en Belgique ou dans un pays européen, n'est pas nécessaire, a rassuré le professeur.

En cas de suspicion de la maladie, M. Neyts recommande de tousser dans le pli du coude avec un mouchoir, de jeter ce mouchoir, de se laver les mains au savon, de rester isolé et de consulter son médecin traitant.

Si les personnes placées en quarantaine n'ont pas développé la maladie après plusieurs tests et la fin d'une période de 14 jours, ils ne la développeront pas. "Elles peuvent rentrer chez elles", a affirmé le virologue.

M. Neyts a salué les efforts scientifiques des médecins et chercheurs chinois, qui ont reconnu en décembre qu'un certain nombre de patients souffraient d'une infection inconnue. Ils ont pu identifier rapidement le nouvel agent pathogène et ont publié l'intégralité du code du génome du nouveau coronavirus 2019 dès le 12 janvier.

"La bonne nouvelle, c'est qu'en connaissant le génome du virus, une méthode pourrait être développée et utilisée dans le monde entier pour tester les patients suspects", a-t-il indiqué.

Il s'agit d'un pas en avant très important dans la gestion de l'épidémie. Sans la connaissance de ce code génétique, il n'était pas possible d'effectuer de tels tests avant, selon M. Neyts.

Les mesures prises par le gouvernement chinois, notamment la construction en 10 jours d'un hôpital à Wuhan pour traiter les malades, la mise en quarantaine de mégalopoles ou encore la limitation des déplacements internes, méritent d'être saluées. "Ces mesures sont aussi utiles au reste du monde", a-t-il souligné.

M. Neyts est spécialisé dans le développement des vaccins et des médicaments contre les virus. Pour lui, "les équipes académiques comme la nôtre et les entreprises spécialisées dans les technologies vaccinales, en Chine et dans le monde, doivent travailler main dans la main pour lutter contre l'ennemi de l'espèce humaine".

Tout en reconnaissant qu'une seule technologie vaccinale ne suffira pas à produire un milliard de vaccins pour des pays tel que la Chine, l'Inde, ou même les Amériques, M. Neyts a préconisé l'utilisation de diverses plateformes technologiques de vaccination.

"Si vous avez différentes technologies, cela peut aider à produire différents types de vaccins, de sorte qu'il y ait une capacité suffisante de vaccins".

A plus long terme, M. Neyts prévoit la nécessité de créer une union mondiale pour développer des mesures médicales préventives en cas d'épidémies potentielles de nouveaux virus.

Au cours des 40 dernières années, la société humaine a été témoin de nombreux virus comme Ebola, le SIDA, le SRAS, le MERS ou la grippe pandémique Zika et, dans les prochaines décennies, il y aura certainement de nouveaux virus.

"Nous devons, en tant qu'habitants de cette planète, nous protéger contre les nouveaux agents pathogènes", a déclaré M. Neyts, qui préside également la Société internationale pour la recherche antivirale.

Puisque tous les virus connus aujourd'hui appartiennent à un nombre limité de familles, il pense que des chercheurs de différents pays pourraient unir leurs forces pour mettre au point des médicaments antiviraux efficaces contre les familles de virus qui risquent le plus de produire un nouveau virus.

A l'avenir, ces médicaments antiviraux devraient permettre d'endiguer une épidémie dès son début. Cela donnerait à d'autres le temps de mettre au point un vaccin.

 
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(2019-nCoV) Un virologue belge appelle à s'unir pour venir à bout du coronavirus (INTERVIEW)

French.xinhuanet.com | Publié le 2020-02-06 à 23:05

BRUXELLES, 6 février (Xinhua) -- Les mesures prises par le gouvernement chinois contre le nouveau coronavirus méritent d'être saluées et les scientifiques du monde entier devraient travailler main dans la main pour en venir à bout, a souligné le professeur belge Johan Neyts, virologue à l'Institut Rega de recherche médicale à l'université de Louvain, lors d'une interview accordée à l'agence Xinhua.

La Belgique a fait face à son premier cas de coronavirus confirmé par la ministre de la Santé, Maggie De Block, ce mardi à Bruxelles. M. Neyts a expliqué les mesures adoptées par le gouvernement belge.

"Les mesures prises par le gouvernement belge pour protéger la population sont à la fois de diagnostiquer la maladie, d'isoler le malade et de lui donner les soins adéquats dans l'un des deux centres belges de référence", nous a confié M. Neyts.

C'est grâce à la connaissance des symptômes et de la manifestation de la maladie dans les premières semaines dans la ville chinoise de Wuhan (centre) que les équipes médicales belges ont pu se préparer à prendre en charge les Belges et étrangers en provenance de Chine, a reconnu le professeur.

Les symptômes de la pneumonie virale qu'est le coronavirus sont identiques à ceux de la grippe, notamment une fièvre accompagnée d'une toux et des douleurs respiratoires.

La contamination se fait au contact du malade. Selon M. Neyts, le système de protection contre la maladie n'a pas changé depuis sa découverte.

Il est conseillé de porter un masque si on est dans une zone à risque. Cependant, le port du masque dans une zone aérée loin du foyer d'infection, que se soit à Wuhan, en Belgique ou dans un pays européen, n'est pas nécessaire, a rassuré le professeur.

En cas de suspicion de la maladie, M. Neyts recommande de tousser dans le pli du coude avec un mouchoir, de jeter ce mouchoir, de se laver les mains au savon, de rester isolé et de consulter son médecin traitant.

Si les personnes placées en quarantaine n'ont pas développé la maladie après plusieurs tests et la fin d'une période de 14 jours, ils ne la développeront pas. "Elles peuvent rentrer chez elles", a affirmé le virologue.

M. Neyts a salué les efforts scientifiques des médecins et chercheurs chinois, qui ont reconnu en décembre qu'un certain nombre de patients souffraient d'une infection inconnue. Ils ont pu identifier rapidement le nouvel agent pathogène et ont publié l'intégralité du code du génome du nouveau coronavirus 2019 dès le 12 janvier.

"La bonne nouvelle, c'est qu'en connaissant le génome du virus, une méthode pourrait être développée et utilisée dans le monde entier pour tester les patients suspects", a-t-il indiqué.

Il s'agit d'un pas en avant très important dans la gestion de l'épidémie. Sans la connaissance de ce code génétique, il n'était pas possible d'effectuer de tels tests avant, selon M. Neyts.

Les mesures prises par le gouvernement chinois, notamment la construction en 10 jours d'un hôpital à Wuhan pour traiter les malades, la mise en quarantaine de mégalopoles ou encore la limitation des déplacements internes, méritent d'être saluées. "Ces mesures sont aussi utiles au reste du monde", a-t-il souligné.

M. Neyts est spécialisé dans le développement des vaccins et des médicaments contre les virus. Pour lui, "les équipes académiques comme la nôtre et les entreprises spécialisées dans les technologies vaccinales, en Chine et dans le monde, doivent travailler main dans la main pour lutter contre l'ennemi de l'espèce humaine".

Tout en reconnaissant qu'une seule technologie vaccinale ne suffira pas à produire un milliard de vaccins pour des pays tel que la Chine, l'Inde, ou même les Amériques, M. Neyts a préconisé l'utilisation de diverses plateformes technologiques de vaccination.

"Si vous avez différentes technologies, cela peut aider à produire différents types de vaccins, de sorte qu'il y ait une capacité suffisante de vaccins".

A plus long terme, M. Neyts prévoit la nécessité de créer une union mondiale pour développer des mesures médicales préventives en cas d'épidémies potentielles de nouveaux virus.

Au cours des 40 dernières années, la société humaine a été témoin de nombreux virus comme Ebola, le SIDA, le SRAS, le MERS ou la grippe pandémique Zika et, dans les prochaines décennies, il y aura certainement de nouveaux virus.

"Nous devons, en tant qu'habitants de cette planète, nous protéger contre les nouveaux agents pathogènes", a déclaré M. Neyts, qui préside également la Société internationale pour la recherche antivirale.

Puisque tous les virus connus aujourd'hui appartiennent à un nombre limité de familles, il pense que des chercheurs de différents pays pourraient unir leurs forces pour mettre au point des médicaments antiviraux efficaces contre les familles de virus qui risquent le plus de produire un nouveau virus.

A l'avenir, ces médicaments antiviraux devraient permettre d'endiguer une épidémie dès son début. Cela donnerait à d'autres le temps de mettre au point un vaccin.

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