WASHINGTON, 4 février (Xinhua) -- Roberto Azevêdo, directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a appelé mardi à un leadership politique pour moderniser l'institution multilatérale dont l'Organe d'appel est aujourd'hui plongé dans une impasse persistante.

"Le système commercial multilatéral mérite d'être conservé, mais ça ne signifie pas qu'il faille le garder tel quel. Il y a des domaines où il pourrait et doit être amélioré", a-t-il dit lors d'une conférence organisée par l'Association du commerce international de Washington (WITA).

"En fait, certaines des politiques non conventionnelles et certains des accords bilatéraux qu'on voit aujourd'hui n'auraient peut-être jamais vu le jour si on en avait fait plus pour améliorer le système. L'impasse dans laquelle se trouve le réglement des différends en est un bon exemple", a poursuivi le patron de l'OMC, notant le mécontentement de nombreux pays membres face à certains aspects de l'Organe d'appel.

Ce dernier, cour d'appel de facto de l'OMC, n'a pas été en mesure d'entendre de nouvelles affaires depuis le 11 décembre dernier, car il ne lui reste plus qu'un seul juge en raison du blocage répété des nouvelles nominations par les Etats-Unis.

"J'espère que les membres profiteront de la crise actuelle pour mettre en place une procédure d'appel améliorée en deux étapes", a espéré Roberto Azevêdo.

Pour aller plus loin, "on a besoin d'un leadership et d'une implication politiques. C'est soit ça, soit on se prépare à en payer les conséquences", a-t-il averti, jugeant qu'un manque de prévisibilité en matière de normes commerciales entraînerait un ralentissement de la croissance.

Voulant se montrer optimiste, il a ajouté : "Je suis sûr que les membres de l'OMC sont prêts pour le changement. Ils veulent améliorer le système que nous avons et non le jeter et tenter de repartir à zéro".