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French.xinhuanet.com | Publié le 2020-01-20 à 22:05
TEHERAN, 20 janvier (Xinhua) -- Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré lundi que la République islamique quitterait le Traité de non-prolifération (TNP) si son dossier nucléaire venait à être envoyé au Conseil de sécurité des Nations Unies.
"Si les Européens continuent leur comportement injustifiable ou envoient le dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l'ONU, l'Iran quittera le TNP", a déclaré M. Zarif, cité par l'agence de presse officielle IRNA.
Le ministre iranien a tenu ces propos après que trois pays européens, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, ont annoncé la semaine dernière qu'ils avaient pris une mesure pour déclencher le mécanisme de règlement des litiges avec l'Iran en réponse au retrait de Téhéran de plusieurs engagements nucléaires au cours des derniers mois.
En novembre 2018, l'Iran avait informé les Européens qu'à la suite de la sortie des Etats-Unis de l'accord sur son dossier nucléaire conclu en 2015, elle avait déclenché le mécanisme de règlement des litiges et l'avait clos, a déclaré M. Zarif.
Par conséquent, "la démarche des Européens (de relancer le mécanisme) n'est en aucun cas légale", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie iranienne a souligné que "si les Européens tentent de prendre une autre mesure, l'Iran envisagera la sortie du TNP".
Dans le cadre de l'accord sur le nucléaire de 2015, également connu sous le nom de Plan d'action global conjoint (JCPOA), l'Iran a accepté de limiter ses activités nucléaires en échange de la levée des sanctions occidentales et de l'ONU. Cependant, le président américain Donald Trump a retiré Washington de l'accord en mai 2018 et a imposé de nouvelles sanctions contre l'Iran en plus de réinstaurer les anciennes.
M. Trump a appelé à un nouvel accord dans le but de fixer plus de limites au programme nucléaire de l'Iran.
Téhéran a rejeté ces appels américains et, depuis mai 2019, a commencé à réduire ses engagements à l'égard de l'accord et a récemment annoncé avoir renoncé à toutes les "mesures pratiques" relatives au JCPOA.
A l'heure actuelle, la République islamique n'est contrainte que par les mesures de surveillance de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) entérinées par le TNP, qu'elle a accepté d'adopter en 2015.
Lundi, M. Zarif a déclaré que l'Iran respecterait de nouveau ses engagements nucléaires si les Européens honoraient leurs propres obligations et aidaient l'Iran à profiter des intérêts économiques que l'accord sur le nucléaire avait garantis.