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L'obésité et la sous-nutrition, double fardeau de plus d'un tiers des pays à revenu faible ou moyen (OMS)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-12-17 à 09:23

GENEVE, 16 décembre (Xinhua) -- Il faut définir une nouvelle approche pour faire reculer la sous-nutrition et l'obésité car ces problèmes sont de plus en plus interconnectés du fait des changements rapides qui se produisent au niveau des systèmes alimentaires des pays, particulièrement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, a déclaré lundi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), citant un nouveau rapport publié dans The Lancet, une revue scientifique médicale britannique.

"Dans plus d'un tiers de ces pays (45 pays sur 123 dans les années 1990 et 48 pays sur 126 dans les années 2010), on constate la présence simultanée de plusieurs formes de malnutrition, en particulier en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et dans la région de l'Asie de l'Est et du Pacifique", a précisé l'OMS dans un communiqué.

Selon les estimations, près de 2,3 milliards d'enfants et d'adultes sont en surpoids dans le monde, et plus de 150 millions d'enfants présentent un retard de croissance. Cependant, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ces problèmes émergents coexistent chez une même personne ou au sein d'une famille, d'une communauté ou d'un pays.

Le nouveau rapport examine les tendances menant à cette juxtaposition - qu'on appelle le double fardeau de la malnutrition - ainsi que les changements sociétaux et du système alimentaire pouvant être à son origine, ses causes et ses effets biologiques, et les mesures à prendre pour combattre la malnutrition sous toutes ses formes.

Les auteurs se sont fondés sur des données d'enquêtes menées dans les pays à revenu faible ou intermédiaire dans les années 1990 et 2010 pour estimer quels pays font face au double fardeau de la malnutrition (plus de 15% de la population souffrant d'émaciation, plus de 30% présentant un retard de croissance, plus de 20% des femmes étant trop maigres et plus de 20% des personnes étant en surpoids).

La sous-nutrition et l'obésité peuvent avoir des conséquences sur plusieurs générations. Tant la sous-nutrition que l'obésité maternelles sont associées à des problèmes de santé chez les enfants.

En outre, en raison de la rapidité de l'évolution des systèmes alimentaires, de plus en plus de personnes sont exposées aux deux formes de malnutrition à divers stades de leur vie, ce qui aggrave encore les effets néfastes sur la santé.

Selon l'OMS, nous sommes en présence d'une nouvelle réalité en matière de nutrition.

"Nous ne pouvons plus classer les pays en deux catégories, ceux à faible revenu et touchés par la sous-nutrition et ceux à revenu élevé et uniquement concernés par l'obésité. Toutes les formes de malnutrition ont un dénominateur commun, à savoir des systèmes alimentaires qui ne fournissent pas aux personnes une alimentation saine, sûre, durable et à un prix abordable", a expliqué le directeur du Département nutrition pour la santé et le développement de l'OMS, Dr Francesco Branca.

"Pour changer les choses, il faudra prendre des mesures à divers niveaux des systèmes alimentaires - de la production et du traitement à la consommation et au gaspillage, en passant par la vente, la distribution, la définition des prix, le marketing et l'étiquetage", a-t-il affirmé, appelant à "radicalement réexaminer" toutes les politiques et tous les investissements en la matière.

Afin de créer les changements systémiques nécessaires pour mettre fin à la malnutrition sous toutes ses formes, les auteurs du rapport appellent les gouvernements, les Nations Unies, la société civile, les universitaires, les médias, les donateurs, le secteur privé et les structures économiques à lutter contre le double fardeau de la malnutrition.

Ils invitent également d'autres acteurs, comme les organismes communautaires, les exploitants agricoles et leurs associations, les dirigeants religieux, les défenseurs de la santé mondiale, les innovateurs et les investisseurs qui financent les entreprises soucieuses de l'équité et de l'environnement, les maires et les associations de consommateurs à y participer.

"Sans une profonde transformation des systèmes alimentaires, les coûts économiques, sociaux et environnementaux de l'inaction empêcheront la croissance et le développement des personnes et des sociétés pendant des décennies", dit le Dr Branca.

 
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L'obésité et la sous-nutrition, double fardeau de plus d'un tiers des pays à revenu faible ou moyen (OMS)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-12-17 à 09:23

GENEVE, 16 décembre (Xinhua) -- Il faut définir une nouvelle approche pour faire reculer la sous-nutrition et l'obésité car ces problèmes sont de plus en plus interconnectés du fait des changements rapides qui se produisent au niveau des systèmes alimentaires des pays, particulièrement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, a déclaré lundi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), citant un nouveau rapport publié dans The Lancet, une revue scientifique médicale britannique.

"Dans plus d'un tiers de ces pays (45 pays sur 123 dans les années 1990 et 48 pays sur 126 dans les années 2010), on constate la présence simultanée de plusieurs formes de malnutrition, en particulier en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et dans la région de l'Asie de l'Est et du Pacifique", a précisé l'OMS dans un communiqué.

Selon les estimations, près de 2,3 milliards d'enfants et d'adultes sont en surpoids dans le monde, et plus de 150 millions d'enfants présentent un retard de croissance. Cependant, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ces problèmes émergents coexistent chez une même personne ou au sein d'une famille, d'une communauté ou d'un pays.

Le nouveau rapport examine les tendances menant à cette juxtaposition - qu'on appelle le double fardeau de la malnutrition - ainsi que les changements sociétaux et du système alimentaire pouvant être à son origine, ses causes et ses effets biologiques, et les mesures à prendre pour combattre la malnutrition sous toutes ses formes.

Les auteurs se sont fondés sur des données d'enquêtes menées dans les pays à revenu faible ou intermédiaire dans les années 1990 et 2010 pour estimer quels pays font face au double fardeau de la malnutrition (plus de 15% de la population souffrant d'émaciation, plus de 30% présentant un retard de croissance, plus de 20% des femmes étant trop maigres et plus de 20% des personnes étant en surpoids).

La sous-nutrition et l'obésité peuvent avoir des conséquences sur plusieurs générations. Tant la sous-nutrition que l'obésité maternelles sont associées à des problèmes de santé chez les enfants.

En outre, en raison de la rapidité de l'évolution des systèmes alimentaires, de plus en plus de personnes sont exposées aux deux formes de malnutrition à divers stades de leur vie, ce qui aggrave encore les effets néfastes sur la santé.

Selon l'OMS, nous sommes en présence d'une nouvelle réalité en matière de nutrition.

"Nous ne pouvons plus classer les pays en deux catégories, ceux à faible revenu et touchés par la sous-nutrition et ceux à revenu élevé et uniquement concernés par l'obésité. Toutes les formes de malnutrition ont un dénominateur commun, à savoir des systèmes alimentaires qui ne fournissent pas aux personnes une alimentation saine, sûre, durable et à un prix abordable", a expliqué le directeur du Département nutrition pour la santé et le développement de l'OMS, Dr Francesco Branca.

"Pour changer les choses, il faudra prendre des mesures à divers niveaux des systèmes alimentaires - de la production et du traitement à la consommation et au gaspillage, en passant par la vente, la distribution, la définition des prix, le marketing et l'étiquetage", a-t-il affirmé, appelant à "radicalement réexaminer" toutes les politiques et tous les investissements en la matière.

Afin de créer les changements systémiques nécessaires pour mettre fin à la malnutrition sous toutes ses formes, les auteurs du rapport appellent les gouvernements, les Nations Unies, la société civile, les universitaires, les médias, les donateurs, le secteur privé et les structures économiques à lutter contre le double fardeau de la malnutrition.

Ils invitent également d'autres acteurs, comme les organismes communautaires, les exploitants agricoles et leurs associations, les dirigeants religieux, les défenseurs de la santé mondiale, les innovateurs et les investisseurs qui financent les entreprises soucieuses de l'équité et de l'environnement, les maires et les associations de consommateurs à y participer.

"Sans une profonde transformation des systèmes alimentaires, les coûts économiques, sociaux et environnementaux de l'inaction empêcheront la croissance et le développement des personnes et des sociétés pendant des décennies", dit le Dr Branca.

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