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France : le bras de fer sur les retraites entre gouvernement et syndicats se durcit à l'approche de Noël (PAPIER GENERAL)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-12-17 à 01:03

PARIS, 16 décembre (Xinhua) -- A la veille d'une nouvelle manifestation nationale, aucun compromis ne s'est dessiné lundi sur la réforme des retraites tandis que le gouvernement et les syndicats français continuent de se renvoyer la responsabilité des conséquences de la poursuite de la grève dans les transports à quelques jours des fêtes de Noël.

Le haut-commissaire français chargé de la réforme de retraites, Jean-Paul Delevoye, au cœur d'une polémique relative à des activités annexes à sa fonction, a par ailleurs remis sa démission.

La France continue de vivre au rythme de la contestation contre la réforme des retraites. Le bras de fer entamé dans la rue le 5 décembre dernier se poursuit en se cristallisant désormais sur une question qui est sur toutes les lèvres: Y aura-t-il une trêve de la grève dans les transports pour Noël ?

A quelques jours des premiers départs en vacances, le trafic est resté très perturbé lundi: 1 TGV sur 3, 1 Transilien sur 4 et 4 TER sur 10. A Paris, on comptait en moyenne 1 train sur 2 sur le RER A et 1 sur 3 pour le RER B. Par ailleurs 8 lignes de métro étaient fermées.

Une grève d'une journée des routiers, à l'appel de quatre syndicats de leur branche pour réclamer de meilleures conditions de travail et de salaires, a encore compliqué la situation sur les routes.

D'autre part, en raison des perturbations dans les transports et de blocages étudiants, plusieurs universités ont décidé de reporter les examens qui devaient commencer lundi.

Le gouvernement et les syndicats se rejettent la responsabilité d'une éventuelle paralysie du pays pendant les fêtes avec l'espoir de remporter la bataille de l'opinion.

Dès la semaine dernière, la CGT avait clairement annoncé qu'elle poursuivrait le mouvement, même pendant Noël, tant que le gouvernement ne retirerait pas son projet de réforme. "Les fédérations CGT des Cheminots, des Transports, des Mines et de l'Energie et des Industries chimiques affirment que le gouvernement dispose d'une semaine pour annoncer le retrait de son projet", ont répété dimanche les fédérations de la CGT dans un tract diffusé sur les réseaux sociaux.

"Si le Premier ministre s'acharne à affirmer que 'le pays est perturbé mais pas bloqué', les salariés du public et du privé en tireront la conclusion qu'ils doivent redoubler la mobilisation", ont-elles ajouté.

De son côté, le gouvernement accuse le syndicat de chantage et lui reproche de prendre en otage les Français. "Noël, c'est un moment important. Et il faudra que chacun prenne ses responsabilités. Je ne crois pas que les Français accepteraient que certains puissent les priver de ce moment", a notamment déclaré dimanche le Premier ministre, Édouard Philippe, dans le quotidien Le Parisien.

Lundi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire est à son tour monté au créneau. "Je dis à chaque cheminot qui m'écoute : ce n'est pas à la hauteur de votre histoire", a-t-il lancé sur BFM-TV. Il a d'autre part estimé que la grève avait des "conséquences lourdes pour les familles, les commerçants, les restaurateurs, les spectacles de théâtre...". L'inquiétude croît en effet chez les commerçants dont l'activité a déjà été impactée l'an dernier par le mouvement des "gilets jaunes".

Le secrétaire général du syndicat réformiste CFDT Laurent Berger a choisi d'appeler sur franceinfo à une trêve de Noël. Bien que favorable à un système de retraites universel par points, la CFDT sera néanmoins dans la rue ce mardi pour protester contre l'"âge d'équilibre" de 64 ans prévu dans la réforme.

L'exécutif doit d'autre part faire face aux conséquences de l'annonce, lundi, de la démission du haut-commissaire français chargé de la réforme de retraites, Jean-Paul Delevoye, au cœur d'une polémique relative à des activités annexes à sa fonction qu'il avait omises de déclarer à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). "En instrumentalisant mon procès, en réalité, on veut porter atteinte au projet. Ce projet est essentiel pour la France. En me maintenant, je le fragilise", a-t-il écrit sur Twitter.

Jean-Paul Delevoye est également accusé d'avoir enfreint les règles relatives aux conflits d'intérêts. Cette affaire parasite inévitablement une réforme dont la lisibilité reste encore obscure pour nombre de Français dans un contexte social très anxiogène.

Trouver un successeur à Jean-Paul Delevoye ne sera pas une mince affaire pour le gouvernement contraint par ailleurs de scruter l'ampleur de la manifestation ce mardi en analysant les soubresauts des enquêtes d'opinion.

 
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France : le bras de fer sur les retraites entre gouvernement et syndicats se durcit à l'approche de Noël (PAPIER GENERAL)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-12-17 à 01:03

PARIS, 16 décembre (Xinhua) -- A la veille d'une nouvelle manifestation nationale, aucun compromis ne s'est dessiné lundi sur la réforme des retraites tandis que le gouvernement et les syndicats français continuent de se renvoyer la responsabilité des conséquences de la poursuite de la grève dans les transports à quelques jours des fêtes de Noël.

Le haut-commissaire français chargé de la réforme de retraites, Jean-Paul Delevoye, au cœur d'une polémique relative à des activités annexes à sa fonction, a par ailleurs remis sa démission.

La France continue de vivre au rythme de la contestation contre la réforme des retraites. Le bras de fer entamé dans la rue le 5 décembre dernier se poursuit en se cristallisant désormais sur une question qui est sur toutes les lèvres: Y aura-t-il une trêve de la grève dans les transports pour Noël ?

A quelques jours des premiers départs en vacances, le trafic est resté très perturbé lundi: 1 TGV sur 3, 1 Transilien sur 4 et 4 TER sur 10. A Paris, on comptait en moyenne 1 train sur 2 sur le RER A et 1 sur 3 pour le RER B. Par ailleurs 8 lignes de métro étaient fermées.

Une grève d'une journée des routiers, à l'appel de quatre syndicats de leur branche pour réclamer de meilleures conditions de travail et de salaires, a encore compliqué la situation sur les routes.

D'autre part, en raison des perturbations dans les transports et de blocages étudiants, plusieurs universités ont décidé de reporter les examens qui devaient commencer lundi.

Le gouvernement et les syndicats se rejettent la responsabilité d'une éventuelle paralysie du pays pendant les fêtes avec l'espoir de remporter la bataille de l'opinion.

Dès la semaine dernière, la CGT avait clairement annoncé qu'elle poursuivrait le mouvement, même pendant Noël, tant que le gouvernement ne retirerait pas son projet de réforme. "Les fédérations CGT des Cheminots, des Transports, des Mines et de l'Energie et des Industries chimiques affirment que le gouvernement dispose d'une semaine pour annoncer le retrait de son projet", ont répété dimanche les fédérations de la CGT dans un tract diffusé sur les réseaux sociaux.

"Si le Premier ministre s'acharne à affirmer que 'le pays est perturbé mais pas bloqué', les salariés du public et du privé en tireront la conclusion qu'ils doivent redoubler la mobilisation", ont-elles ajouté.

De son côté, le gouvernement accuse le syndicat de chantage et lui reproche de prendre en otage les Français. "Noël, c'est un moment important. Et il faudra que chacun prenne ses responsabilités. Je ne crois pas que les Français accepteraient que certains puissent les priver de ce moment", a notamment déclaré dimanche le Premier ministre, Édouard Philippe, dans le quotidien Le Parisien.

Lundi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire est à son tour monté au créneau. "Je dis à chaque cheminot qui m'écoute : ce n'est pas à la hauteur de votre histoire", a-t-il lancé sur BFM-TV. Il a d'autre part estimé que la grève avait des "conséquences lourdes pour les familles, les commerçants, les restaurateurs, les spectacles de théâtre...". L'inquiétude croît en effet chez les commerçants dont l'activité a déjà été impactée l'an dernier par le mouvement des "gilets jaunes".

Le secrétaire général du syndicat réformiste CFDT Laurent Berger a choisi d'appeler sur franceinfo à une trêve de Noël. Bien que favorable à un système de retraites universel par points, la CFDT sera néanmoins dans la rue ce mardi pour protester contre l'"âge d'équilibre" de 64 ans prévu dans la réforme.

L'exécutif doit d'autre part faire face aux conséquences de l'annonce, lundi, de la démission du haut-commissaire français chargé de la réforme de retraites, Jean-Paul Delevoye, au cœur d'une polémique relative à des activités annexes à sa fonction qu'il avait omises de déclarer à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). "En instrumentalisant mon procès, en réalité, on veut porter atteinte au projet. Ce projet est essentiel pour la France. En me maintenant, je le fragilise", a-t-il écrit sur Twitter.

Jean-Paul Delevoye est également accusé d'avoir enfreint les règles relatives aux conflits d'intérêts. Cette affaire parasite inévitablement une réforme dont la lisibilité reste encore obscure pour nombre de Français dans un contexte social très anxiogène.

Trouver un successeur à Jean-Paul Delevoye ne sera pas une mince affaire pour le gouvernement contraint par ailleurs de scruter l'ampleur de la manifestation ce mardi en analysant les soubresauts des enquêtes d'opinion.

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