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France : la présence des forces françaises au Sahel en débat (SYNTHESE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-11-28 à 20:37

PARIS, 28 novembre (Xinhua) -- Après l'émotion suscitée en France par la mort de 13 militaires de l'opération Barkhane, place aux interrogations, notamment sur la nécessité ou non du maintien des forces françaises au Sahel.

La question a été posée dès mardi par les députés de La France insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale. Bastien Lachaud, député de LFI, a directement interpellé le Premier ministre Edouard Philippe : "il est impératif de nous dire quels sont les voies et les moyens que vous comptez adopter pour parvenir au retrait de nos forces du Mali".

Selon M. Lachaud, même la population malienne qui avait accueilli les soldats français avec effusion semble aujourd'hui ne plus vouloir de leur présence. Mercredi, Alexis Corbière, député et porte-parole du même parti, a soulevé cette problématique sur la station de radio RMC. "Pourquoi nos militaires meurent au Mali, quel est le sens politique de notre engagement ?", s'interroge le député.

Mais pour la majorité présidentielle ainsi que pour plusieurs responsables de la droite, le retrait des militaires de l'opération Barkhane n'est pas à l'ordre du jour. En réponse à l'interpellation des députés de LFI, M. Philippe a longuement expliqué à l'hémicycle le sens politique de la présence des soldats au Mali, qui est "indispensable".

"Sans une présence militaire, sans une capacité à confronter l'ennemi, à déstabiliser ses routes, ses caches d'armes, nous ne pouvons pas garantir le travail indispensable de stabilisation politique et de développement économique", a déclaré M. Philippe.

Le chef d'état-major des armées françaises, le général François Lecointre, a eu la même réaction face à ces voix qui s'élèvent de plus en plus pour demander le retrait des militaires français du Sahel. "Cette tragédie ne peut pas être une remise en cause de notre engagement", a-t-il affirmé mercredi sur Franceinfo.

Pour le général Lecointre, la présence française au Sahel permet d'éviter "que cette hydre continue de produire un effet de contagion dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest et qu'on arrive à de vrais dangers pour nos pays européens".

L'ancien président François Hollande, qui avait lancé l'opération Serval en 2013, s'est également expliqué sur l'importance de cette mission. "Nous devons faire en sorte que la mission puisse se poursuivre. C'est un enjeu pour notre propre sécurité. C'est aussi notre devoir de nation", a-t-il indiqué.

M. Hollande a rappelé avoir pris cette décision à la demande du président malien et des chefs d'Etat africains. "On ne peut pas nous replier derrière nos frontières en essayant d'oublier ce qui se passe à l'extérieur", a-t-il insisté.

L'opération Barkhane engage 4.500 militaires au Sahel à la traque des djihadistes. Les soldats français ont enregistré une quarantaine de morts depuis le début de cette mission en 2013, dont les 13 militaires tués accidentellement lundi dernier.

La ministre des Armées Florence Parly s'est rendue mercredi sur la base militaire de Gao pour rendre un hommage aux victimes. Une cérémonie d'hommage présidée par le chef de l'Etat français Emmanuel Macron se tiendra aux Invalides à Paris lundi prochain.

 
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France : la présence des forces françaises au Sahel en débat (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-11-28 à 20:37

PARIS, 28 novembre (Xinhua) -- Après l'émotion suscitée en France par la mort de 13 militaires de l'opération Barkhane, place aux interrogations, notamment sur la nécessité ou non du maintien des forces françaises au Sahel.

La question a été posée dès mardi par les députés de La France insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale. Bastien Lachaud, député de LFI, a directement interpellé le Premier ministre Edouard Philippe : "il est impératif de nous dire quels sont les voies et les moyens que vous comptez adopter pour parvenir au retrait de nos forces du Mali".

Selon M. Lachaud, même la population malienne qui avait accueilli les soldats français avec effusion semble aujourd'hui ne plus vouloir de leur présence. Mercredi, Alexis Corbière, député et porte-parole du même parti, a soulevé cette problématique sur la station de radio RMC. "Pourquoi nos militaires meurent au Mali, quel est le sens politique de notre engagement ?", s'interroge le député.

Mais pour la majorité présidentielle ainsi que pour plusieurs responsables de la droite, le retrait des militaires de l'opération Barkhane n'est pas à l'ordre du jour. En réponse à l'interpellation des députés de LFI, M. Philippe a longuement expliqué à l'hémicycle le sens politique de la présence des soldats au Mali, qui est "indispensable".

"Sans une présence militaire, sans une capacité à confronter l'ennemi, à déstabiliser ses routes, ses caches d'armes, nous ne pouvons pas garantir le travail indispensable de stabilisation politique et de développement économique", a déclaré M. Philippe.

Le chef d'état-major des armées françaises, le général François Lecointre, a eu la même réaction face à ces voix qui s'élèvent de plus en plus pour demander le retrait des militaires français du Sahel. "Cette tragédie ne peut pas être une remise en cause de notre engagement", a-t-il affirmé mercredi sur Franceinfo.

Pour le général Lecointre, la présence française au Sahel permet d'éviter "que cette hydre continue de produire un effet de contagion dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest et qu'on arrive à de vrais dangers pour nos pays européens".

L'ancien président François Hollande, qui avait lancé l'opération Serval en 2013, s'est également expliqué sur l'importance de cette mission. "Nous devons faire en sorte que la mission puisse se poursuivre. C'est un enjeu pour notre propre sécurité. C'est aussi notre devoir de nation", a-t-il indiqué.

M. Hollande a rappelé avoir pris cette décision à la demande du président malien et des chefs d'Etat africains. "On ne peut pas nous replier derrière nos frontières en essayant d'oublier ce qui se passe à l'extérieur", a-t-il insisté.

L'opération Barkhane engage 4.500 militaires au Sahel à la traque des djihadistes. Les soldats français ont enregistré une quarantaine de morts depuis le début de cette mission en 2013, dont les 13 militaires tués accidentellement lundi dernier.

La ministre des Armées Florence Parly s'est rendue mercredi sur la base militaire de Gao pour rendre un hommage aux victimes. Une cérémonie d'hommage présidée par le chef de l'Etat français Emmanuel Macron se tiendra aux Invalides à Paris lundi prochain.

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