WASHINGTON, 11 octobre (Xinhua) -- Le secrétaire américain à la Défense Mark Esper a déclaré à son homologue turc que l'opération turque dans le nord-est de la Syrie risquait d'avoir de graves conséquences pour Ankara, a annoncé vendredi le Pentagone dans un communiqué.

Lors d'une conversation téléphonique jeudi avec le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, M. Esper a souligné que Washington s'opposait aux opérations militaires en Syrie car elles risquent de mettre en cause "les progrès réalisés par la coalition Vaincre l'EI" (Etat islamique), selon ce communiqué.

M. Esper a également affirmé que l'offensive turque risquait d'avoir des conséquences graves pour la Turquie, mais sans donner davantage de détails.

"Le secrétaire Esper a vivement encouragé la Turquie à cesser toute action dans le nord-est de la Syrie afin de laisser la possibilité aux États-Unis, à la Turquie et à nos partenaires de parvenir à trouver ensemble un moyen de désescalade avant que la situation ne devienne irréparable", indique ce communiqué.

Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi qu'il espérait assurer la médiation entre la Turquie et les Kurdes de Syrie, et menacé de punir la Turquie si son offensive dans le nord-est de la Syrie dépasse les limites.

Un haut responsable du département d'État a réaffirmé la mise en garde adressée par M. Trump à la Turquie lors d'une visioconférence plus tard dans la journée, indiquant que les États-Unis comptaient infliger à la Turquie des coûts importants "si la Turquie agit d'une manière disproportionnée, inhumaine, ou si elle dépasse de toute autre manière les frontières tracées par le président dans son esprit".

Les députés américains des deux partis ont annoncé un cadre de sanctions à l'encontre de la Turquie, comprenant, entre autres, des sanctions à l'encontre de hauts responsables gouvernementaux et une interdiction de toutes les affaires et transactions militaires avec la Turquie.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a répondu jeudi que la Turquie adopterait des représailles si les États-Unis entreprend des sanctions à la suite de son offensive dans le nord-est de la Syrie, selon des reportages.

La Turquie considère les Forces démocratiques syriennes (SDF), mouvement à majorité kurde, comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un mouvement qui est considéré comme un groupe terroriste par la Turquie, tandis que les États-Unis considèrent les SDF comme un allié dans la lutte contre l'EI.

Mercredi, la Turquie a lancé des opérations militaires visant les forces kurdes dans plusieurs régions du nord-est de la Syrie suite au retrait entamé par les États-Unis de ses forces à la suite d'une décision récente.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné l'offensive turque sur les positions kurdes dans le nord et le nord-est de la Syrie, affirmant la détermination du gouvernement syrien de lutter "contre cette agression turque par tous les moyens".