PARIS, 22 septembre (Xinhua) -- Poubelles en flammes dans un nuage de lacrymogène, vitrines de commerces brisées et mobilier urbain dégradé : les rues de Paris ont une nouvelle fois été le théâtre de violences samedi, alors qu'une marche contre le changement climatique a coïncidé avec l'acte 45 des gilets jaunes.

Ces heurts ont éclaté dans l'après-midi, au tout début du défilé contre le réchauffement climatique. Des manifestants cagoulés ayant infiltré le cortège ont pris pour cible des commerces, des agences bancaires et du mobilier urbain. L'intervention des forces de l'ordre à l'avant du cortège a permis d'interpeller plusieurs manifestants violents.

Plus tôt dans la journée, des affrontements avaient éclaté sur les Champs-Elysées. Une centaine de personnes avaient tenté d'ériger des barricades sur cette avenue interdite aux manifestants, avant d'être dispersées par les forces de l'ordre à coup de grenades lacrymogènes. De nouvelles tensions y ont eu lieu en soirée quand des "casseurs" ont incendié des immondices, dégradé du mobilier urbain et se sont affrontés aux forces de l'ordre pendant plusieurs heures.

Selon la préfecture de police de Paris, plus de 1.000 individus à risque dits "ultra" avaient infiltré la marche pour le climat qui a mobilisé 16.000 manifestants dans la capitale. La police a fait état samedi à 18h de 163 interpellations et 120 gardes à vue. Plus de 1.000 personnes ont été contrôlées et 395 ont été verbalisées, a ajouté la préfecture de police.

Pour leur part, les militants écologistes ont déployé des banderoles à la fin de leur marche sur le pont de Tolbiac, non loin du parc de Bercy, pour appeler les gouvernants à plus de responsabilité dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Un rassemblement à l'appel du syndicat Force ouvrière contre la réforme des retraites a par ailleurs mobilisé 6.000 personnes à Paris, selon la préfecture de police. Des militants vêtus d'un gilet rouge ont dénoncé dans une ambiance festive cette réforme qui envisage entre autres la suppression des régimes spéciaux et l'allongement de l'âge du départ à la retraite.

Au total, 7.500 membres des forces de l'ordre avaient été déployés à Paris pour sécuriser les manifestations et éviter les pillages. Parmi elles, des brigades d'action rapide sont intervenues à moto en plusieurs endroits de la capitale pour disperser les regroupements de manifestants violents.