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Madagascar : "la route des œufs" devrait conduire à la prospérité (REPORTAGE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-09-04 à 15:25

ANTANANARIVO, 4 septembre (Xinhua) -- "Encore des œufs cassés, heureusement c'est peu", maugrée Anjaraniainina Randriamananjara, descendu de son camion pour constater les dégâts, avant de reprendre sa route vers Antananarivo, la capitale malgache. "On espère que les travaux de rénovation s'achèveront le plus tôt possible", confie-t-il en parlant de "grande souffrance".

La route poussiéreuse et défoncée qu'emprunte ce jeune aviculteur de Mahazaza, une commune au nord de la capitale, fait partie d'un axe surnommé "la route des œufs". Elle est rénovée depuis août 2018 par la société de BTP chinoise Zhongmei dans le cadre de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) proposée par la Chine. Ce projet a été promis par la Chine lors de la visite en 2017 dans le pays asiatique du président malgache de l'époque, Hery Rajaonarimampianina.

Cette "route des œufs", longue de 19km et constituée d'un axe principal et de cinq embranchements vers les communes rurales de Mahitsy, Ampanotokana et Mahazaza, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest d'Antananarivo, est le seul axe de transport quotidien pour les 30.000 habitants de ces communes, dont 80% vivent de l'aviculture et fournissent 40% des œufs consommés à Madagascar.

Outre l'usure et les dégâts à leur camion, ces aviculteurs citent la casse des œufs et la longue durée du transport comme les deux principaux soucis liés au mauvais état de la route. Conséquence, leurs revenus sont "beaucoup compromis".

On estime que 10% de la production est endommagée en route, les œufs cassés se vendant à moitié prix, disent-ils.

Anjaraniaina Randriamananjara, qui a la chance d'avoir un camion pour transporter les œufs, est obligé de se lever à 1h du matin pour arriver à Antananarivo avant 6h. "On fait le ramassage pendant deux heures, puis le triage et le chargement. La route est très mauvaise et on perd beaucoup de temps en route", se désole-t-il.

Pour certains aviculteurs comme Fabien Randriamalala Solomandimby, le transport est un vrai casse-tête. "Il faut même attendre le taxi-brousse pendant plusieurs heures à cause du mauvais état de la route et la situation est pire pendant la saison des pluies", confie-t-il à Xinhua.

Selon les chiffres officiels, une fois que les travaux seront achevés, la "route des œufs" permettra de transporter environ 150.000 œufs par jour et garantira des échanges fluides pour une quarantaine de gros producteurs locaux. Pour parcourir l'axe principal d'environ sept kilomètres reliant Mahazaza à Mahitsy, il ne faudra alors qu'un quart d'heure, contre une heure et demie d'aujourd'hui.

Avec l'aide de la population locale, les travaux se déroulent très bien depuis mars, soit la fin de la saison des pluies, et "on finira 70% des travaux de terrassement et de construction de ponts d'ici fin de l'année", assure le chef de projet Lei Dongsheng.

De tels investissements dans les infrastructures aident à créer et à préserver des emplois. Zhongmei, qui s'est engagé à recruter environ 300 employés locaux, a déjà apporté des changements visibles à la vie quotidienne des habitants.

"Ma vie a changé depuis que je travaille dans cette entreprise, et les frais de scolarité de mes enfants sont payés à temps. Nous avons de l'épargne à la maison, pas comme autrefois", dit à Xinhua Michel Randrianasolo, chef de chantier chez Zhongmei.

En outre, le commerce et les services situés le long du trajet ont connu un nouvel élan, tels qu'une poissonnerie, des hôtels, des opérateurs téléphoniques et un prestataire de TV par satellite. "Tout cela a fait de la commune un endroit attractif et prometteur", se félicite Louis Firmin Rakotonomenjanahary, le maire de Mahazaza.

Ce projet fait partie des multiples échanges entre la Chine et le Madagascar. Depuis l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays en 1972, ils ont noué une amitié profonde et durable et ont coopéré dans des domaines tels que le commerce, l'aide médicale, les échanges culturels et les infrastructures. Fin

 
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Madagascar : "la route des œufs" devrait conduire à la prospérité (REPORTAGE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-09-04 à 15:25

ANTANANARIVO, 4 septembre (Xinhua) -- "Encore des œufs cassés, heureusement c'est peu", maugrée Anjaraniainina Randriamananjara, descendu de son camion pour constater les dégâts, avant de reprendre sa route vers Antananarivo, la capitale malgache. "On espère que les travaux de rénovation s'achèveront le plus tôt possible", confie-t-il en parlant de "grande souffrance".

La route poussiéreuse et défoncée qu'emprunte ce jeune aviculteur de Mahazaza, une commune au nord de la capitale, fait partie d'un axe surnommé "la route des œufs". Elle est rénovée depuis août 2018 par la société de BTP chinoise Zhongmei dans le cadre de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) proposée par la Chine. Ce projet a été promis par la Chine lors de la visite en 2017 dans le pays asiatique du président malgache de l'époque, Hery Rajaonarimampianina.

Cette "route des œufs", longue de 19km et constituée d'un axe principal et de cinq embranchements vers les communes rurales de Mahitsy, Ampanotokana et Mahazaza, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest d'Antananarivo, est le seul axe de transport quotidien pour les 30.000 habitants de ces communes, dont 80% vivent de l'aviculture et fournissent 40% des œufs consommés à Madagascar.

Outre l'usure et les dégâts à leur camion, ces aviculteurs citent la casse des œufs et la longue durée du transport comme les deux principaux soucis liés au mauvais état de la route. Conséquence, leurs revenus sont "beaucoup compromis".

On estime que 10% de la production est endommagée en route, les œufs cassés se vendant à moitié prix, disent-ils.

Anjaraniaina Randriamananjara, qui a la chance d'avoir un camion pour transporter les œufs, est obligé de se lever à 1h du matin pour arriver à Antananarivo avant 6h. "On fait le ramassage pendant deux heures, puis le triage et le chargement. La route est très mauvaise et on perd beaucoup de temps en route", se désole-t-il.

Pour certains aviculteurs comme Fabien Randriamalala Solomandimby, le transport est un vrai casse-tête. "Il faut même attendre le taxi-brousse pendant plusieurs heures à cause du mauvais état de la route et la situation est pire pendant la saison des pluies", confie-t-il à Xinhua.

Selon les chiffres officiels, une fois que les travaux seront achevés, la "route des œufs" permettra de transporter environ 150.000 œufs par jour et garantira des échanges fluides pour une quarantaine de gros producteurs locaux. Pour parcourir l'axe principal d'environ sept kilomètres reliant Mahazaza à Mahitsy, il ne faudra alors qu'un quart d'heure, contre une heure et demie d'aujourd'hui.

Avec l'aide de la population locale, les travaux se déroulent très bien depuis mars, soit la fin de la saison des pluies, et "on finira 70% des travaux de terrassement et de construction de ponts d'ici fin de l'année", assure le chef de projet Lei Dongsheng.

De tels investissements dans les infrastructures aident à créer et à préserver des emplois. Zhongmei, qui s'est engagé à recruter environ 300 employés locaux, a déjà apporté des changements visibles à la vie quotidienne des habitants.

"Ma vie a changé depuis que je travaille dans cette entreprise, et les frais de scolarité de mes enfants sont payés à temps. Nous avons de l'épargne à la maison, pas comme autrefois", dit à Xinhua Michel Randrianasolo, chef de chantier chez Zhongmei.

En outre, le commerce et les services situés le long du trajet ont connu un nouvel élan, tels qu'une poissonnerie, des hôtels, des opérateurs téléphoniques et un prestataire de TV par satellite. "Tout cela a fait de la commune un endroit attractif et prometteur", se félicite Louis Firmin Rakotonomenjanahary, le maire de Mahazaza.

Ce projet fait partie des multiples échanges entre la Chine et le Madagascar. Depuis l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays en 1972, ils ont noué une amitié profonde et durable et ont coopéré dans des domaines tels que le commerce, l'aide médicale, les échanges culturels et les infrastructures. Fin

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