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Feux de forêt en Amazonie : le ton monte entre la France et le Brésil (SYNTHESE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-08-24 à 19:45

PARIS, 24 août (Xinhua) -- La tension est montée très vite entre la France et le Brésil au nom d'enjeux environnementaux. Les deux chefs d'Etat, Emmanuel Macron et Jair Bolsonaro, ont eu jeudi, à deux jours de l'ouverture du G7, des échanges via les réseaux sociaux sur les feux de forêt qui ravagent l'Amazonie.

"Notre maison brûle. Littéralement. L'Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C'est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence", a suggéré sur son compte Twitter le président français.

Une proposition à laquelle M. Bolsonaro a répondu par des piques : "La suggestion du président français selon laquelle les affaires amazoniennes soient discutées au sommet du G7 sans la participation de la région évoque une mentalité colonialiste dépassée au XXIe siècle", a-t-il tweeté, accusant son homologue français de se servir des feux de forêt en Amazonie pour faire de la politique intérieure.

En 24 heures, la tension est montée d'un cran entre les deux pays. L'Elysée a annoncé vendredi soir dans un communiqué la décision d'Emmanuel Macron de s'opposer au traité controversé de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Il a accusé dans le communiqué M. Bolsonaro de lui avoir "menti" lors du sommet du G20 en juin à Osaka en décidant de "ne pas respecter ses engagements climatiques".

Une allusion aux engagements prévus dans cet accord et relatifs au respect des normes environnementales et du développement durable que la France avait posé comme condition pour le signer. L'ALE doit permettre l'ouverture du grand marché européen aux produits agricoles des pays membres du Mercosur, dont le Brésil.

Luis Fernando Serra, ambassadeur du Brésil en France, a dit regretter la décision d'Emmanuel Macron. "On a négocié cet accord commercial pendant 20 ans. Tout le monde y perd si le traité n'est pas ratifié", a-t-il averti vendredi sur la chaîne BFMTV.

Il a également rappelé que l'engagement de M. Bolsonaro à Osaka était une confirmation de ce qu'il avait déjà dit avant d'être élu président, à savoir que "le Brésil restera dans l'Accord de Paris" sur le changement climatique, tout en indiquant que ces feux en Amazonie étaient un phénomène naturel, causé par la sécheresse.

La décision de M. Macron a été saluée en France par les associations de défense de l'environnement et les écologistes, qui se sont toujours opposés avec les agriculteurs à propos de cet accord, redoutant notamment des importations massives de bœuf brésilien, en plus de la déforestation.

C'est "une première étape essentielle. Elle doit être suivie de sanctions commerciales", a tweeté vendredi l'ancien ministre de l'Ecologie Nicolas Hulot. Yannick Jadot, le leader d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), a exprimé le même vœu : "On ne peut pas dire que Bolsonaro a menti parce qu'il fait exactement ce qu'il avait promis. Il n'a jamais rien caché", a-t-il estimé.

 
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Feux de forêt en Amazonie : le ton monte entre la France et le Brésil (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-08-24 à 19:45

PARIS, 24 août (Xinhua) -- La tension est montée très vite entre la France et le Brésil au nom d'enjeux environnementaux. Les deux chefs d'Etat, Emmanuel Macron et Jair Bolsonaro, ont eu jeudi, à deux jours de l'ouverture du G7, des échanges via les réseaux sociaux sur les feux de forêt qui ravagent l'Amazonie.

"Notre maison brûle. Littéralement. L'Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C'est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence", a suggéré sur son compte Twitter le président français.

Une proposition à laquelle M. Bolsonaro a répondu par des piques : "La suggestion du président français selon laquelle les affaires amazoniennes soient discutées au sommet du G7 sans la participation de la région évoque une mentalité colonialiste dépassée au XXIe siècle", a-t-il tweeté, accusant son homologue français de se servir des feux de forêt en Amazonie pour faire de la politique intérieure.

En 24 heures, la tension est montée d'un cran entre les deux pays. L'Elysée a annoncé vendredi soir dans un communiqué la décision d'Emmanuel Macron de s'opposer au traité controversé de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Il a accusé dans le communiqué M. Bolsonaro de lui avoir "menti" lors du sommet du G20 en juin à Osaka en décidant de "ne pas respecter ses engagements climatiques".

Une allusion aux engagements prévus dans cet accord et relatifs au respect des normes environnementales et du développement durable que la France avait posé comme condition pour le signer. L'ALE doit permettre l'ouverture du grand marché européen aux produits agricoles des pays membres du Mercosur, dont le Brésil.

Luis Fernando Serra, ambassadeur du Brésil en France, a dit regretter la décision d'Emmanuel Macron. "On a négocié cet accord commercial pendant 20 ans. Tout le monde y perd si le traité n'est pas ratifié", a-t-il averti vendredi sur la chaîne BFMTV.

Il a également rappelé que l'engagement de M. Bolsonaro à Osaka était une confirmation de ce qu'il avait déjà dit avant d'être élu président, à savoir que "le Brésil restera dans l'Accord de Paris" sur le changement climatique, tout en indiquant que ces feux en Amazonie étaient un phénomène naturel, causé par la sécheresse.

La décision de M. Macron a été saluée en France par les associations de défense de l'environnement et les écologistes, qui se sont toujours opposés avec les agriculteurs à propos de cet accord, redoutant notamment des importations massives de bœuf brésilien, en plus de la déforestation.

C'est "une première étape essentielle. Elle doit être suivie de sanctions commerciales", a tweeté vendredi l'ancien ministre de l'Ecologie Nicolas Hulot. Yannick Jadot, le leader d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), a exprimé le même vœu : "On ne peut pas dire que Bolsonaro a menti parce qu'il fait exactement ce qu'il avait promis. Il n'a jamais rien caché", a-t-il estimé.

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