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G7 à Biarritz : taxe GAFA, Brexit, Iran ... des sujets sensibles au cœur des débats (SYNTHESE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-08-24 à 01:05

FRANCE-BIARRITZ-G7-SUMMIT
(Xinhua/Gao Jing)

BIARRITZ (France), 23 août (Xinhua) -- Les chefs d'Etat et de gouvernement des sept pays les plus industrialisés (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) se réuniront du 24 au 26 août à Biarritz, dans le sud-ouest de France, sous le thème de la "lutte contre les inégalités". Mais cette 45e édition du sommet du G7 se tient dans un contexte particulier, qui est marqué par des désaccords profonds entre les alliés sur des sujets sensibles qui seront abordés lors des réunions informelles.

Parmi ces sujets de désaccords figure la taxation des géants du numérique communément appelés GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple etc), qui oppose la France aux Etats-Unis. En effet la décision du gouvernement français de taxer les GAFA afin de "réduire l'injustice fiscale" sur les entreprises, avait fait réagir violemment. En fin juillet, le président américain Donald Trump a dénoncé la "stupidité" de son homologue français Emmanuel Macron.

Pour laver l'affront, M. Trump a décidé à son tour de taxer le vin français en représailles de la taxe française sur les GAFA. Mais malgré la menace de rétorsion du président américain, la France a maintenu sa position, et a promis de retirer sa taxe "dès qu'il y aura un consensus au niveau de l'OCDE".

Cette taxation des GAFA vient ainsi compliquer les relations déjà tendues ces derniers temps entre les présidents français et américain qui semblent pourtant entretenir, il y a peu, une entente cordiale. Il est à rappeler que M. Trump a été invité d'honneur du 14 juillet 2017.

Mais cette "entente parfaite" n'a pas duré longtemps, et elle est sans doute victime des commentaires peu diplomatiques du président américain sur les affaires internes de la France, par exemple le cas sur le mouvement des gilets jaunes.

A cette divergence franco-américaine s'ajoute un désaccord profond entre les Etats-Unis et ses alliés sur de grands sujets stratégiques et sécuritaires, comme l'accord sur le nucléaire iranien signé en 2015.

Cet accord a été remis en cause en mai 2018 par M. Trump qui a retiré les Etats-Unis de ce plan d'action global conjoint et a rétablit les sanctions économiques contre l'Iran, malgré l'opposition des autres signataires de l'accord, notamment ses alliés du G7. Cette décision américaine a reprise des tensions entre Téhéran et Washington.

Intransigeant sur le sujet, le président américain a posté en début août un tweet peu amical à l'attention de la France qui tente depuis de sauver l'accord sur le nucléaire iranien en rapprochant les deux parties. "L'Iran a de graves problèmes financiers. Ils veulent désespérément parler aux Etats-unis, mais reçoivent des signaux contradictoires de la part de tous ceux qui prétendent nous représenter, notamment le président français Macron (...) personne ne s'exprime au nom des Etats-Unis à part les Etats-Unis eux-mêmes", a écrit M. Trump.

La réponse du ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, n'a pas tardé : "Sur l'Iran, la France (...) s'engage pour permettre une désescalade des tensions et elle n'a besoin d'aucune autorisation pour le faire", a-t-il répliqué.

Ces échanges épistolaires renseignent sur l'ampleur des désaccords entre alliés du G7 sur ces sujets évoqués, tout comme sur le Brexit qui tarde à se concrétiser faute d'accord entre le Royaume-Uni et l'Union européenne (UE). Boris Johnson, le successeur de Theresa May qui sera présent au sommet de Biarritz, pourra-t-il convaincre les dirigeants de l'UE de la nécessité de "renégocier" les modalités de sortie du Royaume-Uni du bloc ? Un autre sujet qui divise les alliés.

A deux jours de l'ouverture du sommet, M. Macron, a donné le ton, en rappelant les positions de la France, qu'il compte défendre lors des réunions informelles du G7 sur ces sujets qui fâchent. Ainsi sur le Brexit, M. Macron a rappelé mercredi devant la presse que la renégociation n'est "pas une option qui existe". Concernant la taxe GAFA, il a estimé que les "acteurs mondiaux du numérique ne contribuent pas fiscalement au financement du bien commun, ce n'est pas soutenable". Pour le dossier iranien, il a souligné la nécessité d'organiser une discussion au sommet, car "on a de vrais désaccords au sein du G7", a-t-il reconnu.

En attendant ces débats qui s'annoncent tendus, la France, pays hôte de la rencontre, a mobilisé quelque 13 200 policiers et gendarmes, pour assurer la sécurité des participants du G7.

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G7 à Biarritz : taxe GAFA, Brexit, Iran ... des sujets sensibles au cœur des débats (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-08-24 à 01:05

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(Xinhua/Gao Jing)

BIARRITZ (France), 23 août (Xinhua) -- Les chefs d'Etat et de gouvernement des sept pays les plus industrialisés (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) se réuniront du 24 au 26 août à Biarritz, dans le sud-ouest de France, sous le thème de la "lutte contre les inégalités". Mais cette 45e édition du sommet du G7 se tient dans un contexte particulier, qui est marqué par des désaccords profonds entre les alliés sur des sujets sensibles qui seront abordés lors des réunions informelles.

Parmi ces sujets de désaccords figure la taxation des géants du numérique communément appelés GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple etc), qui oppose la France aux Etats-Unis. En effet la décision du gouvernement français de taxer les GAFA afin de "réduire l'injustice fiscale" sur les entreprises, avait fait réagir violemment. En fin juillet, le président américain Donald Trump a dénoncé la "stupidité" de son homologue français Emmanuel Macron.

Pour laver l'affront, M. Trump a décidé à son tour de taxer le vin français en représailles de la taxe française sur les GAFA. Mais malgré la menace de rétorsion du président américain, la France a maintenu sa position, et a promis de retirer sa taxe "dès qu'il y aura un consensus au niveau de l'OCDE".

Cette taxation des GAFA vient ainsi compliquer les relations déjà tendues ces derniers temps entre les présidents français et américain qui semblent pourtant entretenir, il y a peu, une entente cordiale. Il est à rappeler que M. Trump a été invité d'honneur du 14 juillet 2017.

Mais cette "entente parfaite" n'a pas duré longtemps, et elle est sans doute victime des commentaires peu diplomatiques du président américain sur les affaires internes de la France, par exemple le cas sur le mouvement des gilets jaunes.

A cette divergence franco-américaine s'ajoute un désaccord profond entre les Etats-Unis et ses alliés sur de grands sujets stratégiques et sécuritaires, comme l'accord sur le nucléaire iranien signé en 2015.

Cet accord a été remis en cause en mai 2018 par M. Trump qui a retiré les Etats-Unis de ce plan d'action global conjoint et a rétablit les sanctions économiques contre l'Iran, malgré l'opposition des autres signataires de l'accord, notamment ses alliés du G7. Cette décision américaine a reprise des tensions entre Téhéran et Washington.

Intransigeant sur le sujet, le président américain a posté en début août un tweet peu amical à l'attention de la France qui tente depuis de sauver l'accord sur le nucléaire iranien en rapprochant les deux parties. "L'Iran a de graves problèmes financiers. Ils veulent désespérément parler aux Etats-unis, mais reçoivent des signaux contradictoires de la part de tous ceux qui prétendent nous représenter, notamment le président français Macron (...) personne ne s'exprime au nom des Etats-Unis à part les Etats-Unis eux-mêmes", a écrit M. Trump.

La réponse du ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, n'a pas tardé : "Sur l'Iran, la France (...) s'engage pour permettre une désescalade des tensions et elle n'a besoin d'aucune autorisation pour le faire", a-t-il répliqué.

Ces échanges épistolaires renseignent sur l'ampleur des désaccords entre alliés du G7 sur ces sujets évoqués, tout comme sur le Brexit qui tarde à se concrétiser faute d'accord entre le Royaume-Uni et l'Union européenne (UE). Boris Johnson, le successeur de Theresa May qui sera présent au sommet de Biarritz, pourra-t-il convaincre les dirigeants de l'UE de la nécessité de "renégocier" les modalités de sortie du Royaume-Uni du bloc ? Un autre sujet qui divise les alliés.

A deux jours de l'ouverture du sommet, M. Macron, a donné le ton, en rappelant les positions de la France, qu'il compte défendre lors des réunions informelles du G7 sur ces sujets qui fâchent. Ainsi sur le Brexit, M. Macron a rappelé mercredi devant la presse que la renégociation n'est "pas une option qui existe". Concernant la taxe GAFA, il a estimé que les "acteurs mondiaux du numérique ne contribuent pas fiscalement au financement du bien commun, ce n'est pas soutenable". Pour le dossier iranien, il a souligné la nécessité d'organiser une discussion au sommet, car "on a de vrais désaccords au sein du G7", a-t-il reconnu.

En attendant ces débats qui s'annoncent tendus, la France, pays hôte de la rencontre, a mobilisé quelque 13 200 policiers et gendarmes, pour assurer la sécurité des participants du G7.

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