OUAGADOUGOU, 20 août (Xinhua) -- La situation sécuritaire s'est dégradée ces derniers jours au Burkina Faso, avec notamment une attaque "d'envergure" lundi contre un détachement militaire dans le nord du pays au cours de laquelle une "dizaine de militaires" ont péri selon un bilan provisoire de l'Armée.

"Plusieurs autres militaires ont été blessés", dans cette attaque mais la riposte leur a permis de "neutraliser de nombreux assaillants", selon la même source.

Ce nouvel attentat a relancé les débats autour de la capacité des forces de défense et de sécurité à lutter contre le phénomène du terrorisme.

Dans un communiqué, l'opposition a annoncé une rencontre mardi, pour discuter de la situation sécuritaire du pays.

Le gouvernement quant à lui, "réaffirme sa détermination de parvenir à une sécurisation des personnes et des biens sur l'ensemble du territoire national" et invite par ailleurs les populations à une "franche collaboration" avec les forces de défense et de sécurité.

Le Burkina Faso est régulièrement la cible d'attaques terroristes depuis 2015, qui ont fait près de 500 morts et des milliers de déplacés.

Dans la nuit de dimanche à lundi, un poste de gendarmerie du sud-ouest du pays a été la cible d'un raid armé qui n'a fait aucune victime.

Au moins trois policiers burkinabè ont été tués jeudi dernier sur l'axe Djibo-Mentao dans le nord du pays, au cours d'une embuscade ayant visé des représentants des forces de l'ordre.

Dans la nuit de mardi à mercredi, quatre militaires burkinabè ont été tués et d'autres blessés dans l'explosion d'un engin explosif improvisé à Toéni dans le nord-ouest du Burkina Faso, où dix gendarmes avaient trouvé la mort en décembre dernier dans une embuscade tendue par des individus armés non identifiés.

Selon le ministère en charge de l'Action humanitaire, le nombre de personnes déplacées internes s'est accru de 87.000 en janvier à 270.776 le 16 août 2019.

Ces déplacés internes se trouvent dans les 13 régions que compte le pays, selon le ministère qui entamé une révision de son plan d'urgence.

Le budget du plan d'urgence révisé est estimé à 187 millions de dollars alors que l'Etat burkinabè et ses partenaires ne disposent à ce jour que de 55,1 millions de dollars.

Plusieurs provinces du Burkina Faso vivent en état d'urgence depuis janvier 2019, tandis que l'armée multiplie les opérations antiterroristes dans l'est et le nord du pays.