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Les agriculteurs français ne décolèrent pas contre le Ceta (SYNTHESE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-08-09 à 19:31

PARIS, 9 août (Xinhua) -- Les agriculteurs français continuent d'exprimer leur colère contre le Ceta, accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (UE), en multipliant des actions coup de poing devant les permanences de députés de la majorité ayant voté en faveur de ce traité.

Ces actions spectaculaires qui se multiplient depuis la ratification du Ceta le 23 juillet par l'Assemblée nationale consistent à déverser des tonnes de fumier devant l'entrée des permanences, à dégrader la façade par des tags, à briser les vitrines des locaux ou à en murer l'entrée.

Les derniers actes en date ont été commis dans le département de la Vienne (sud-est) au cours de la nuit de mercredi à jeudi. Trois permanences de députés ont été murées ou bâchées à Poitiers, Châtellerault et Loudun, selon les médias locaux. Des dégradations revendiquées par l'antenne locale du syndicat agricole FNSEA, qui a évoqué "une action coordonnée".

Le même syndicat a muré la nuit suivante la permanence de Corinne Vignon à Toulouse et déversé deux tonnes de fumier devant celle de Monique Iborra à Tournefeuille (Haute-Garonne), toutes deux députées LREM ayant voté en faveur du Ceta. En deux semaines, plus d'une quinzaine de permanences ont ainsi été vandalisées.

"On nous demande de faire ici des produits de qualité-bio, viande, lait ou fromage- et on va importer des produits alimentaires qui ne respectent pas les mêmes règles du jeu en ce qui concerne les OGM, le glyphosate, les farines animales ou les hormones. Nos agriculteurs vont en souffrir", a déclaré au quotidien Le Monde, Luc Mesbah, secrétaire général de la FDSEA en Haute-Garonne.

Mais aux yeux des autorités et des députés ciblés, dont la plupart a déposé plainte, cette colère ne saurait justifier les violences. Une vingtaine de députés de la majorité ont dénoncé ces attaques dans une tribune publiée sur Franceinfo. "Nous sommes en train de nous habituer à l'intolérable", écrivent-ils, ajoutant qu'on ne doit "jamais tolérer que la violence et la destruction se substituent au dialogue et à la démocratie".

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a également dénoncé ces attaques, qualifiant l'une d'elles d'"attentat". "Cette dégradation est un attentat, puisque les auteurs ont acheté les bidons d'essence en amont. Ils ont tenté d'attenter à la vie d'un parlementaire qui était présent dans la permanence", avait-il déclaré fin juillet sur LCI, faisant allusion à l'attaque à Perpignan de la permanence du député LREM Romain Grau.

Le Ceta divise jusque dans les rangs de LREM où neuf députés ont voté contre sa ratification et 52 se sont abstenus. L'Assemblée nationale a approuvé sa ratification le 23 juillet dernier avec seulement 266 voix pour et 213 contre.

 
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Les agriculteurs français ne décolèrent pas contre le Ceta (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-08-09 à 19:31

PARIS, 9 août (Xinhua) -- Les agriculteurs français continuent d'exprimer leur colère contre le Ceta, accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (UE), en multipliant des actions coup de poing devant les permanences de députés de la majorité ayant voté en faveur de ce traité.

Ces actions spectaculaires qui se multiplient depuis la ratification du Ceta le 23 juillet par l'Assemblée nationale consistent à déverser des tonnes de fumier devant l'entrée des permanences, à dégrader la façade par des tags, à briser les vitrines des locaux ou à en murer l'entrée.

Les derniers actes en date ont été commis dans le département de la Vienne (sud-est) au cours de la nuit de mercredi à jeudi. Trois permanences de députés ont été murées ou bâchées à Poitiers, Châtellerault et Loudun, selon les médias locaux. Des dégradations revendiquées par l'antenne locale du syndicat agricole FNSEA, qui a évoqué "une action coordonnée".

Le même syndicat a muré la nuit suivante la permanence de Corinne Vignon à Toulouse et déversé deux tonnes de fumier devant celle de Monique Iborra à Tournefeuille (Haute-Garonne), toutes deux députées LREM ayant voté en faveur du Ceta. En deux semaines, plus d'une quinzaine de permanences ont ainsi été vandalisées.

"On nous demande de faire ici des produits de qualité-bio, viande, lait ou fromage- et on va importer des produits alimentaires qui ne respectent pas les mêmes règles du jeu en ce qui concerne les OGM, le glyphosate, les farines animales ou les hormones. Nos agriculteurs vont en souffrir", a déclaré au quotidien Le Monde, Luc Mesbah, secrétaire général de la FDSEA en Haute-Garonne.

Mais aux yeux des autorités et des députés ciblés, dont la plupart a déposé plainte, cette colère ne saurait justifier les violences. Une vingtaine de députés de la majorité ont dénoncé ces attaques dans une tribune publiée sur Franceinfo. "Nous sommes en train de nous habituer à l'intolérable", écrivent-ils, ajoutant qu'on ne doit "jamais tolérer que la violence et la destruction se substituent au dialogue et à la démocratie".

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a également dénoncé ces attaques, qualifiant l'une d'elles d'"attentat". "Cette dégradation est un attentat, puisque les auteurs ont acheté les bidons d'essence en amont. Ils ont tenté d'attenter à la vie d'un parlementaire qui était présent dans la permanence", avait-il déclaré fin juillet sur LCI, faisant allusion à l'attaque à Perpignan de la permanence du député LREM Romain Grau.

Le Ceta divise jusque dans les rangs de LREM où neuf députés ont voté contre sa ratification et 52 se sont abstenus. L'Assemblée nationale a approuvé sa ratification le 23 juillet dernier avec seulement 266 voix pour et 213 contre.

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