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Taxe Gafa : qui sortira gagnant, les géants numériques américains ou le vin français?

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-07-27 à 20:13

Par Liu Yang

BEIJING, 27 juillet (Xinhua) -- La tension est montée cette semaine entre Paris et Washington après que le président américain Donald Trump a dénoncé vendredi la "stupidité" de son homologue français Emmanuel Macron et menacé de taxer le vin français en représailles à l'imposition d'une taxe française sur les géants numériques américains.

Des médias des deux côtés de l'Atlantique ont rapporté samedi que les dirigeants avaient eu un entretien téléphonique vendredi soir consacré notamment à cette taxe dite Gafa, l'acronyme désignant Google, Amazon, Facebook et Apple. D'après l'Elysée, il s'agit d'une question commune, pas seulement française, et le sommet du G7 fin août à Biarritz sera l'occasion d'avancer sur ce dossier.

Avant cet appel, le locataire de la Maison Blanche n'avait pas caché son agacement face à l'adoption de cette taxe. "La France vient d'imposer une taxe numérique à nos grandes entreprises technologiques américaines. Si quelqu'un devait les taxer, cela devrait être leur pays d'origine, les Etats-Unis", avait-il tweeté.

"Nous annoncerons bientôt une action réciproque substantielle après la stupidité de Macron", avait poursuivi M. Trump, "J'ai toujours préféré les vins américains aux vins français même si je ne bois pas de vin", avait-il renchéri depuis le Bureau ovale.

Selon la Fédération française des exportateurs de vins et de spiritueux, la France a exporté pour 3,2 milliards d'euros de vin en 2018 aux Etats-Unis. Ces derniers constituent le premier marché à l'exportation pour le vin tricolore.

Paris a vite réagi à ce tweet. "La France mettra en oeuvre ses décisions nationales", a assuré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. "La taxation universelle des activités digitales est un défi qui nous concerne tous. Nous souhaitons parvenir à un accord sur ce sujet dans le cadre du G7 et de l'OCDE", a-t-il souligné.

Le 18 juillet, les ministres des Finances des pays membres du G7 ont conclu un accord à Chantilly, au nord de Paris, sur l'importance de taxer les entreprises du secteur numérique, évoquant alors des progrès faits vers un accord mondial sur la taxation du numérique.

Le Parlement français a définitivement adopté le 11 juillet l'instauration d'une taxe sur les géants du numérique, faisant de la France le cavalier seul sur ce sujet, même si d'autres pays tels que le Royaume-Uni et l'Autriche pourraient l'imiter.

En effet, l'UE a toujours voulu moderniser les règles relatives à l'impôt sur les sociétés et la taxation du numérique n'est pas un coup de tête. En fait, à l'exception de l'Irlande, du Luxembourg et de quelques pays d'Europe du Nord, la plupart des pays européens et des responsables de l'UE n'ont pas caché leur soutien à la taxe numérique.

Outre la question des services numériques, les différends commerciaux entre les Etats-Unis et l'Europe n'ont pas été correctement résolus dans plusieurs autres domaines et le risque d'escalade entre les deux parties n'a pas disparu.

 
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Taxe Gafa : qui sortira gagnant, les géants numériques américains ou le vin français?

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-07-27 à 20:13

Par Liu Yang

BEIJING, 27 juillet (Xinhua) -- La tension est montée cette semaine entre Paris et Washington après que le président américain Donald Trump a dénoncé vendredi la "stupidité" de son homologue français Emmanuel Macron et menacé de taxer le vin français en représailles à l'imposition d'une taxe française sur les géants numériques américains.

Des médias des deux côtés de l'Atlantique ont rapporté samedi que les dirigeants avaient eu un entretien téléphonique vendredi soir consacré notamment à cette taxe dite Gafa, l'acronyme désignant Google, Amazon, Facebook et Apple. D'après l'Elysée, il s'agit d'une question commune, pas seulement française, et le sommet du G7 fin août à Biarritz sera l'occasion d'avancer sur ce dossier.

Avant cet appel, le locataire de la Maison Blanche n'avait pas caché son agacement face à l'adoption de cette taxe. "La France vient d'imposer une taxe numérique à nos grandes entreprises technologiques américaines. Si quelqu'un devait les taxer, cela devrait être leur pays d'origine, les Etats-Unis", avait-il tweeté.

"Nous annoncerons bientôt une action réciproque substantielle après la stupidité de Macron", avait poursuivi M. Trump, "J'ai toujours préféré les vins américains aux vins français même si je ne bois pas de vin", avait-il renchéri depuis le Bureau ovale.

Selon la Fédération française des exportateurs de vins et de spiritueux, la France a exporté pour 3,2 milliards d'euros de vin en 2018 aux Etats-Unis. Ces derniers constituent le premier marché à l'exportation pour le vin tricolore.

Paris a vite réagi à ce tweet. "La France mettra en oeuvre ses décisions nationales", a assuré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. "La taxation universelle des activités digitales est un défi qui nous concerne tous. Nous souhaitons parvenir à un accord sur ce sujet dans le cadre du G7 et de l'OCDE", a-t-il souligné.

Le 18 juillet, les ministres des Finances des pays membres du G7 ont conclu un accord à Chantilly, au nord de Paris, sur l'importance de taxer les entreprises du secteur numérique, évoquant alors des progrès faits vers un accord mondial sur la taxation du numérique.

Le Parlement français a définitivement adopté le 11 juillet l'instauration d'une taxe sur les géants du numérique, faisant de la France le cavalier seul sur ce sujet, même si d'autres pays tels que le Royaume-Uni et l'Autriche pourraient l'imiter.

En effet, l'UE a toujours voulu moderniser les règles relatives à l'impôt sur les sociétés et la taxation du numérique n'est pas un coup de tête. En fait, à l'exception de l'Irlande, du Luxembourg et de quelques pays d'Europe du Nord, la plupart des pays européens et des responsables de l'UE n'ont pas caché leur soutien à la taxe numérique.

Outre la question des services numériques, les différends commerciaux entre les Etats-Unis et l'Europe n'ont pas été correctement résolus dans plusieurs autres domaines et le risque d'escalade entre les deux parties n'a pas disparu.

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