SEOUL, 19 juillet (Xinhua) -- Un Sud-Coréen de 78 ans a trouvé la mort tôt vendredi après avoir mis le feu à son propre véhicule près de l'ambassade du Japon à Séoul, selon des médias locaux.

Cet homme, identifié uniquement par son nom de famille, Kim, a garé sa camionnette sur le trottoir devant l'entrée du siège de l'ambassade. A 3h24 heure locale, il a incendié l'intérieur du véhicule, où une vingtaine de petites bouteilles de gaz butane et 40 litres d'essence ont été retrouvés.

L'incendie a été éteint environ dix minutes plus tard et le septuagénaire a été hospitalisé. En dépit des soins prodigués, il a succombé dans la journée à une insuffisance respiratoire et à de graves brûlures.

Selon la police, cet homme avait confié au téléphone à une de ses connaissances jointe avant le drame qu'il allait s'immoler, ressentant "une hostilité envers le Japon".

Sa famille a déclaré à la police que le beau-père de M. Kim avait fait partie de ces Coréens réduits au travail forcé lors de la colonisation japonaise de la péninsule entre 1910 et 1945.

Ce drame survient sur fond de tensions commerciales croissantes entre les deux pays asiatiques. Début juillet, le Japon a imposé des contrôles plus stricts sur ses exportations vers la Corée du Sud de matériaux vitaux pour la production de semi-conducteurs et d'écrans, lesquels constituent un pilier du secteur sud-coréen des technologies.

Ces restrictions ont été décidées après que la Cour suprême sud-coréenne a ordonné à certaines entreprises japonaises, notamment Nippon Steel et Mitsubishi Heavy Industries, d'indemniser les victimes du travail forcé au siècle dernier.

Le sentiment anti-nippon s'est ainsi accru au sein de l'opinion, comme en témoigne le mouvement "Boycott Japon" qui encourage les gens à ne pas voyager dans l'archipel ou à ne pas acheter de produits japonais qui sont d'ordinaire très répandus en Corée du Sud.