ANKARA, 19 juillet (Xinhua) -- La Turquie a mené jeudi une frappe aérienne dans la région semi-autonome du Kurdistan dans le nord de l'Irak en représailles à la tuerie d'un diplomate turc dans cette région, a annoncé le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar.

"Après l'horrible attaque à Erbil, nous avons lancé l'opération aérienne la plus complète à Qandil et porté un coup dur à l'organisation terroriste", a-t-il affirmé dans un communiqué en référence au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Des entrepôts d'armes et de munitions, des casernes, des abris et des grottes appartenant aux terroristes" ont été détruits, a déclaré M. Akar.

"Notre lutte contre le terrorisme se poursuivra avec une plus grande détermination jusqu'à ce que le dernier terroriste soit neutralisé et le sang de nos martyrs soit vengé", a-t-il ajouté.

Mercredi après-midi, un employé du consulat turc et un civil ont été tués et une autre personne a été blessée lorsque des hommes armés ont ouvert le feu sur un restaurant à Erbil, une ville du nord de l'Irak.

Selon le propriétaire de ce restaurant, un assaillant habillé en civil et portant deux fusils, a visé directement un groupe d'employés du consulat au moment où celui-ci entrait dans le restaurant, a rapporté l'agence Anadolu.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné cet attentat et demandé aux autorités irakiennes de retrouver promptement les assaillants. Le ministre irakien des Affaires étrangères Mohammed al-Hakim s'est par ailleurs entretenu par téléphone de cet incident avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu.

M. Hakim a fait savoir dans un communiqué que cet acte criminel, loin de porter atteinte aux relations irako-turques, allait accroître la détermination des deux pays à resserrer leurs liens.

Pour l'heure, personne n'a revendiqué cette attaque, alors que les forces de sécurité irakiennes ont lancé des recherches pour en retrouver le ou les auteurs. Des experts irakiens ont accusé le PKK qui pourrait, selon eux, être derrière cet attentat, a rapporté l'AFP.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a repris en juillet 2015 sa campagne armée lancée dans les années 1970 pour la création d'un Etat kurde indépendant contre la Turquie, après une brève période de réconciliation.

Un porte-parole de la branche armée du PKK a toutefois démenti l'implication de son groupe dans l'attentat de mercredi, selon la même source.