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French.xinhuanet.com | Publié le 2019-07-10 à 01:10
PARIS, 9 juillet (Xinhua) -- Le gouvernement français va instaurer une écotaxe sur les billets d'avion à partir de 2020, a annoncé la ministre française des Transports, Elisabeth Borne, à l'issue du deuxième Conseil de défense écologique ce mardi.
Cette mesure, qui devrait rapporter 182 millions d'euros, s'inscrit dans le cadre du plan visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à augmenter les fonds dédiés à l'investissement dans les infrastructures plus écologiques, notamment dans le transport ferroviaire.
"Nous avons décidé, comme l'ont fait d'autres pays, de mettre en œuvre une éco-contribution sur le transport aérien, sur tous les vols au départ de la France. Elle sera progressive et représentera une contribution de 1,50 euros par billet sur un vol intérieur ou intra-européen en classe économique et pourra aller jusqu'à 18 euros sur un vol hors Union européenne en classe affaire", a déclaré la ministre des Transports.
"Nous devons offrir à nos citoyens la possibilité de se déplacer facilement et avec des transports plus propre", a-t-elle ajouté, précisant que cette éco-contribution ne s'appliquera pas aux vols en correspondances, ni aux vols intérieurs au départ ou vers la Corse, ni vers l'Outre-Mer ou aux liaisons d'aménagement du territoire.
Présent aux côtés d'Elisabeth Borne, le ministre français de la Transition écologique et solidaire François De Rugy a déclaré que la France souhaitait ainsi poursuivre "la bataille à l'échelle européenne et mondiale" pour "que le transport aérien contribue davantage aux efforts de lutte contre l'effet de serre".
La compagnie aérienne Air France a rapidement réagi dans un communiqué, se disant "opposée" à l'instauration de cette écotaxe et exprimant son "incompréhension" face à une taxe "extrêmement pénalisante" qui représenterait "un surcoût de plus de 60 millions d'euros par an pour le groupe."
Selon Air France, la mesure serait d'autant plus pénalisante que 50% de l'activité de la compagnie est réalisée au départ de l'Hexagone, et notamment pour son réseau domestique dont les pertes ont atteint plus de 180 millions d'euros en 2018. "Une telle transition aurait pu être favorisée par le soutien à la mise en place de filières biocarburants durables ou d'innovations de rupture", a regretté Air France.