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French.xinhuanet.com | Publié le 2019-06-26 à 19:46
Par Alain Georges Lietbouo
YAOUNDE, 26 juin (Xinhua) -- "Tous les enfants de la rue ne sont pas des démons", dit Eric Ndem, 38 ans, sans-domicile fixe et consommateur de drogues.
Celui-ci a été rencontré dans la capitale économique du Cameroun, Douala, également connue comme foyer de stupéfiants du pays. Issu d'une famille pauvre, M. Ndem vit dans la rue depuis qu'il a quitté ses parents. Ici, "on fume (de la drogue) régulièrement parce qu'on en trouve. Il y en a", dit-il.
Ce mercredi marque la Journée internationale contre l'abus et le trafic de drogues. Selon les statistiques de 2018 du Comité national de lutte contre la drogue (CNLD) du Cameroun, environ 21% de la population camerounaise a fait l'expérience de la consommation de drogues.
A la sortie d'une peine de prison pour des infractions commises sous l'emprise de la drogue, M. Ndem s'est dit décidé à mettre fin à son addiction. Il a maintenant à sa disposition de multiples appuis fournis par les autorités.
Depuis 2015, les centres de prévention et de soins en addictologie se mettent en place dans toutes les dix régions du Cameroun.
Noah Owona travaille dans un tel centre de la capitale Yaoundé, dénommé "La Vie". Entre avril et mai dernier, ce centre a reçu en consultation une soixantaine de personnes dépendantes à la drogue venues de différentes villes.
Une des innovations du centre dans la prise en charge des victimes de la drogue est l'accompagnement psycho-social pour faciliter leur réinsertion dans la communauté. Cette méthodologie "permet d'apporter une assistance aux proches du malade ou à son entourage, car ils sont les premiers à affronter ses difficultés au quotidien,'' dit M. Owona.
Pour couper court au trafic de drogue, le gouvernement a également déployé une police sanitaire aux principales portes d'entrée du Cameroun, notamment les aéroports et le port de Douala. Grâce à leur vigilance, entre 2010 et 2014, environ 320kg de cocaïne et 30kg d'héroïne ont été saisis, selon les derniers chiffres du CNLD.
"Le gouvernement est sensible au problème que pose la toxicomanie", dit Joseph Ekoum, chef de brigade de la police sanitaire dans la région du Littoral, dont Douala est le chef-lieu, ajoutant qu'une des actions préventives consiste en des campagnes régulières d'information, d'éducation, et de communication (IEC), surtout dans les établissements scolaires.
Emilienne Dadjio enseigne la philosophie dans un lycée à Yaoundé. Elle est en même temps membre d'une ONG locale dont la mission est de sensibiliser les jeunes Camerounais aux méfaits de la drogue.
"Cette drogue fait des ravages en milieu scolaire. Nous pensons qu'il est opportun de rencontrer les jeunes et de leur dire que quand ils consomment de la drogue, (...) voilà les conséquences qui vont en découler", dit Mme Dadjio.
Sur le terrain, elle demande aux jeunes de ne jamais commencer à prendre de la drogue, car "c'est un chemin sans retour". Fin