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L'Europe ouvre ses portes aux étudiants chinois (PAPIER GENERAL)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-06-20 à 10:46

BRUXELLES, 20 juin (Xinhua) -- Wang, étudiant dans une prestigieuse université chinoise, fera un stage de trois mois dans une université britannique cet été. Son choix n'a rien de spécial, si ce n'est que les récents événements aux Etats-Unis ont forcé Wang et d'autres étudiants à se tourner vers l'Europe comme principale destination d'études.

Qu'est-ce qui explique ce changement ? Les restrictions de visas aux Etats-Unis.

"Beaucoup de Chinois disent que leurs visas américains ont été passés en revue plusieurs fois", a indiqué Wang, qui a refusé de donner son nom complet. "Un étudiant en doctorat que je connais, après avoir passé des vacances en Chine, a été forcé de retarder son retour aux Etats-Unis et ses recherches ont été extrêmement affectées".

Les Etats-Unis ont jusqu'à présent toujours été la première destination à l'étranger pour la plupart des étudiants dans le cercle de Wang. "Maintenant, je suis forcé de créer un plan B pour mon programme de recherche de doctorat", a précisé Wang lors de son interview avec Xinhua.

BON ACCUEIL EN EUROPE

Pour les étudiants chinois à la recherche d'une éducation à l'étranger, les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) restent les destinations préférées.

Un rapport de l'Institut de l'éducation internationale, basé aux Etats-Unis, a montré que les facultés et universités des Etats-Unis ont enregistré plus de 363.000 étudiants chinois au cours de l'année universitaire 2017-2018, soit 33,2% des étudiants internationaux.

La Chine reste donc la plus grande source d'étudiants internationaux depuis neuf années consécutives aux Etats-Unis.

Cela étant dit, en raison des restrictions de visas américains accordés aux étudiants chinois suite à des frictions commerciales entre les deux pays, 3.2% des plus de 10.300 personnes soutenues par des bourses du gouvernement chinois en 2018 ont annulé leurs voyages, selon des statistiques du Conseil des bourses d'études de la Chine. Au cours des trois premiers mois de 2019, ce taux d'annulation a grimpé à 13,5%.

En Europe, le nombre d'étudiants chinois a augmenté ces dernières années en raison d'un environnement plus accueillant.

Selon les statistiques officielles, plus de 303.000 étudiants chinois étudiaient dans l'UE fin 2015, soit 24% de tous les étudiants chinois à l'étranger, une augmentation de 7,5% par rapport à 2014.

En France, par exemple, les étudiants chinois sont aujourd'hui près de 40.000, après une augmentation annuelle de 2 à 3% depuis 2015 selon les données de Campus France, une agence de promotion de l'enseignement supérieur.

A Stockholm, la capitale de la Suède, les étudiants chinois sont devenus le plus grand groupe d'étudiants internationaux, rapporte le Forum académique de Stockholm.

La Fondation Alexander von Humboldt en Allemagne a jusqu'à présent parrainé environ 2.400 Chinois. "En 2018, la Chine s'est classée numéro un en termes du nombre de demandes ou d'approbations de bourses de recherche Humboldt", a déclaré Judith Wellen, responsable de la stratégie et des relations extérieures dans la fondation.

Les étudiants chinois sont attirés par les universités européennes en raison de l'environnement favorable à la recherche académique et à la qualité de vie.

"La beauté naturelle de l'Allemagne et sa culture diversifiée en font un endroit très habitable. Son enseignement supérieur est également une marque internationale. Je me sens très en sécurité ici", a déclaré Liu Yijia, qui se spécialise dans la traduction à l'Université de Bonn.

Zeng Xi, doctorante en recherche sur les appareils électriques, a décrit ses études à l'Université catholique de Louvain (UCL), en Belgique, comme "un choix merveilleux", affirmant que "l'université nous fournit d'excellentes plates-formes expérimentales et ses professeurs se soucient beaucoup des étudiants".

Les universités européennes se distinguent également par leurs différentes caractéristiques académiques. Alors que les étudiants chinois à Rome sont principalement engagés dans les arts, ceux en France couvrent un large éventail de domaines.

"Environ 40 % des étudiants chinois choisissent d'étudier la gestion et la finance en France, suivis par la langue et la littérature qui représentent environ 15% des étudiants", a déclaré Siegfried Fau, responsable du bureau de Shanghai de Campus France. "L'ingénierie et le design sont aussi des choix populaires", selon Mme Zeng.

Les pays d'Europe de l'Est s'assurent de ne pas être laissés pour compte dans la course pour attirer les étudiants chinois. L'université hongroise de Debrecen a signé un partenariat stratégique avec une entreprise chinoise dans le cadre du renforcement des échanges universitaires bilatéraux et des programmes de recherche internationaux, ainsi que de l'augmentation du nombre d'étudiants chinois sur le campus.

Zhang Yinnan, qui étudie à l'Université technique de Prague, remarque l'important volume d'étudiants chinois qu'il y a maintenant dans son entourage. "Quand je suis venu ici en 2016, il n'y avait que cinq étudiants chinois, dont moi. Aujourd'hui, nous sommes plus de 70."

AMELIORATION DES RELATIONS

A cause des procédures prolongées et compliquées, parfois exacerbées par des demandes supplémentaires dont des informations sur les voyages précédents, les membres de la famille et le contenu des médias sociaux, les étudiants chinois sont poussés de plus en plus à se tourner vers l'Europe au lieu des Etats-Unis.

En même temps, les pays européens accueillent davantage d'étudiants chinois en vue d'un rapprochement à long terme et d'une coopération avec la Chine, et ont été très impressionnés par leur excellence académique.

Jusqu'à présent, les étudiants chinois contribuent de manière significative à l'économie européenne. Leurs dépenses annuelles moyennes représentent plus de 30.000 dollars par habitant, contribuant à hauteur de 0,25% du produit intérieur brut (PIB) de l'UE en 2015, selon un rapport réalisé en 2017 par Bruegel, un think tank basé à Bruxelles.

"Nous avons maintenant environ 500 étudiants chinois, derrière seulement les Etats-Unis et la France en nombre brut. Les étudiants chinois sont également parmi les meilleurs étudiants académiques", a déclaré Alexandre Mariani, directeur des affaires internationales à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po), qui reconnaît les résultats de l'examen chinois d'entrée à l'université (gaokao) dans son admission des diplômés du secondaire.

A Louvain-la-Neuve (Belgique), Denis Flandre, professeur d'ingénierie civile à L'UCL, a commenté : "Les doctorants chinois ont d'excellentes bases scientifiques et donnent très rapidement des résultats de recherche de haut niveau. Ils s'intègrent aussi très bien de manière générale".

Donna Samson, pro-rectrice de l'UCL en affaires internationales, a estimé que les étudiants chinois étaient un atout précieux dans la création de partenariats de recherche à long terme avec la Chine. "Ils peuvent ensuite retourner en Chine pour mettre en place leurs propres laboratoires et garder des contacts avec l'UCL, construisant ainsi un réseau international pour que les scientifiques travaillent ensemble pour relever les grands défis."

A l'UCL, Samia Patsalides, agente des relations internationales pour l'Asie, a déclaré : "Nous sommes impatients de recevoir plus d'étudiants chinois, et il s'agit évidemment d'une collaboration très fructueuse pour les deux parties".

Massimiliano Fiorucci, chef du département de l'éducation de l'Université Roma Tre, soutient qu'il est impératif que l'Europe développe des liens avec la Chine, et une façon de le faire est par le biais d'étudiants chinois. "Nous devons développer et améliorer les relations par l'échange d'enseignants et d'élèves à la fois dans l'enseignement et la recherche", a-t-il déclaré.

 
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L'Europe ouvre ses portes aux étudiants chinois (PAPIER GENERAL)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-06-20 à 10:46

BRUXELLES, 20 juin (Xinhua) -- Wang, étudiant dans une prestigieuse université chinoise, fera un stage de trois mois dans une université britannique cet été. Son choix n'a rien de spécial, si ce n'est que les récents événements aux Etats-Unis ont forcé Wang et d'autres étudiants à se tourner vers l'Europe comme principale destination d'études.

Qu'est-ce qui explique ce changement ? Les restrictions de visas aux Etats-Unis.

"Beaucoup de Chinois disent que leurs visas américains ont été passés en revue plusieurs fois", a indiqué Wang, qui a refusé de donner son nom complet. "Un étudiant en doctorat que je connais, après avoir passé des vacances en Chine, a été forcé de retarder son retour aux Etats-Unis et ses recherches ont été extrêmement affectées".

Les Etats-Unis ont jusqu'à présent toujours été la première destination à l'étranger pour la plupart des étudiants dans le cercle de Wang. "Maintenant, je suis forcé de créer un plan B pour mon programme de recherche de doctorat", a précisé Wang lors de son interview avec Xinhua.

BON ACCUEIL EN EUROPE

Pour les étudiants chinois à la recherche d'une éducation à l'étranger, les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) restent les destinations préférées.

Un rapport de l'Institut de l'éducation internationale, basé aux Etats-Unis, a montré que les facultés et universités des Etats-Unis ont enregistré plus de 363.000 étudiants chinois au cours de l'année universitaire 2017-2018, soit 33,2% des étudiants internationaux.

La Chine reste donc la plus grande source d'étudiants internationaux depuis neuf années consécutives aux Etats-Unis.

Cela étant dit, en raison des restrictions de visas américains accordés aux étudiants chinois suite à des frictions commerciales entre les deux pays, 3.2% des plus de 10.300 personnes soutenues par des bourses du gouvernement chinois en 2018 ont annulé leurs voyages, selon des statistiques du Conseil des bourses d'études de la Chine. Au cours des trois premiers mois de 2019, ce taux d'annulation a grimpé à 13,5%.

En Europe, le nombre d'étudiants chinois a augmenté ces dernières années en raison d'un environnement plus accueillant.

Selon les statistiques officielles, plus de 303.000 étudiants chinois étudiaient dans l'UE fin 2015, soit 24% de tous les étudiants chinois à l'étranger, une augmentation de 7,5% par rapport à 2014.

En France, par exemple, les étudiants chinois sont aujourd'hui près de 40.000, après une augmentation annuelle de 2 à 3% depuis 2015 selon les données de Campus France, une agence de promotion de l'enseignement supérieur.

A Stockholm, la capitale de la Suède, les étudiants chinois sont devenus le plus grand groupe d'étudiants internationaux, rapporte le Forum académique de Stockholm.

La Fondation Alexander von Humboldt en Allemagne a jusqu'à présent parrainé environ 2.400 Chinois. "En 2018, la Chine s'est classée numéro un en termes du nombre de demandes ou d'approbations de bourses de recherche Humboldt", a déclaré Judith Wellen, responsable de la stratégie et des relations extérieures dans la fondation.

Les étudiants chinois sont attirés par les universités européennes en raison de l'environnement favorable à la recherche académique et à la qualité de vie.

"La beauté naturelle de l'Allemagne et sa culture diversifiée en font un endroit très habitable. Son enseignement supérieur est également une marque internationale. Je me sens très en sécurité ici", a déclaré Liu Yijia, qui se spécialise dans la traduction à l'Université de Bonn.

Zeng Xi, doctorante en recherche sur les appareils électriques, a décrit ses études à l'Université catholique de Louvain (UCL), en Belgique, comme "un choix merveilleux", affirmant que "l'université nous fournit d'excellentes plates-formes expérimentales et ses professeurs se soucient beaucoup des étudiants".

Les universités européennes se distinguent également par leurs différentes caractéristiques académiques. Alors que les étudiants chinois à Rome sont principalement engagés dans les arts, ceux en France couvrent un large éventail de domaines.

"Environ 40 % des étudiants chinois choisissent d'étudier la gestion et la finance en France, suivis par la langue et la littérature qui représentent environ 15% des étudiants", a déclaré Siegfried Fau, responsable du bureau de Shanghai de Campus France. "L'ingénierie et le design sont aussi des choix populaires", selon Mme Zeng.

Les pays d'Europe de l'Est s'assurent de ne pas être laissés pour compte dans la course pour attirer les étudiants chinois. L'université hongroise de Debrecen a signé un partenariat stratégique avec une entreprise chinoise dans le cadre du renforcement des échanges universitaires bilatéraux et des programmes de recherche internationaux, ainsi que de l'augmentation du nombre d'étudiants chinois sur le campus.

Zhang Yinnan, qui étudie à l'Université technique de Prague, remarque l'important volume d'étudiants chinois qu'il y a maintenant dans son entourage. "Quand je suis venu ici en 2016, il n'y avait que cinq étudiants chinois, dont moi. Aujourd'hui, nous sommes plus de 70."

AMELIORATION DES RELATIONS

A cause des procédures prolongées et compliquées, parfois exacerbées par des demandes supplémentaires dont des informations sur les voyages précédents, les membres de la famille et le contenu des médias sociaux, les étudiants chinois sont poussés de plus en plus à se tourner vers l'Europe au lieu des Etats-Unis.

En même temps, les pays européens accueillent davantage d'étudiants chinois en vue d'un rapprochement à long terme et d'une coopération avec la Chine, et ont été très impressionnés par leur excellence académique.

Jusqu'à présent, les étudiants chinois contribuent de manière significative à l'économie européenne. Leurs dépenses annuelles moyennes représentent plus de 30.000 dollars par habitant, contribuant à hauteur de 0,25% du produit intérieur brut (PIB) de l'UE en 2015, selon un rapport réalisé en 2017 par Bruegel, un think tank basé à Bruxelles.

"Nous avons maintenant environ 500 étudiants chinois, derrière seulement les Etats-Unis et la France en nombre brut. Les étudiants chinois sont également parmi les meilleurs étudiants académiques", a déclaré Alexandre Mariani, directeur des affaires internationales à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po), qui reconnaît les résultats de l'examen chinois d'entrée à l'université (gaokao) dans son admission des diplômés du secondaire.

A Louvain-la-Neuve (Belgique), Denis Flandre, professeur d'ingénierie civile à L'UCL, a commenté : "Les doctorants chinois ont d'excellentes bases scientifiques et donnent très rapidement des résultats de recherche de haut niveau. Ils s'intègrent aussi très bien de manière générale".

Donna Samson, pro-rectrice de l'UCL en affaires internationales, a estimé que les étudiants chinois étaient un atout précieux dans la création de partenariats de recherche à long terme avec la Chine. "Ils peuvent ensuite retourner en Chine pour mettre en place leurs propres laboratoires et garder des contacts avec l'UCL, construisant ainsi un réseau international pour que les scientifiques travaillent ensemble pour relever les grands défis."

A l'UCL, Samia Patsalides, agente des relations internationales pour l'Asie, a déclaré : "Nous sommes impatients de recevoir plus d'étudiants chinois, et il s'agit évidemment d'une collaboration très fructueuse pour les deux parties".

Massimiliano Fiorucci, chef du département de l'éducation de l'Université Roma Tre, soutient qu'il est impératif que l'Europe développe des liens avec la Chine, et une façon de le faire est par le biais d'étudiants chinois. "Nous devons développer et améliorer les relations par l'échange d'enseignants et d'élèves à la fois dans l'enseignement et la recherche", a-t-il déclaré.

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