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French.xinhuanet.com | Publié le 2019-06-07 à 22:06
PARIS, 7 juin (Xinhua) -- Près de 780 tonnes de fausse viande ont été vendues à des associations caritatives françaises, a annoncé vendredi la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans un communiqué.
Au total, sept millions de steaks hachés ont été écoulés depuis juillet 2018 à travers le réseau de distribution de plusieurs associations caritatives dont la Croix-Rouge, les Restos du Coeur, le Secours populaire et la Fédération française des banques alimentaires.
Il s'agirait d'un achat groupé qui représente 5,2 millions d'euros. Les associations caritatives ont donné l'alerte aux autorités sanitaires en mars dernier après avoir constaté un goût, une texture et une couleur inhabituelle.
Selon les premiers éléments de l'enquête, la viande était composée de gras et de peau, et non de muscle comme c'est habituellement le cas. La distribution de cette viande "a été immédiatement stoppée", a indiqué la DGCCRF.
"Alertés fin mars par des associations distribuant de l'aide alimentaire sur des problèmes de qualité des steaks hachés qui leur étaient livrés dans le cadre d'un marché financé par le Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD), les services de l'Etat ont initié des investigations sur des soupçons de tromperie sur la qualité de ces produits. Dans le même temps, leur distribution par les associations a été immédiatement stoppée", a-t-elle expliqué en précisant que ces steaks ne comportaient toutefois pas de risque pour la santé des consommateurs.
Selon les investigations menées en avril et mai par la DGCCRF, "l'entreprise française ayant fourni ces produits s'approvisionnait auprès d'un industriel polonais. Une autre entreprise française semble avoir servi d'intermédiaire. Les dirigeants de ces deux entreprises françaises ont été entendus par les enquêteurs et les autorités françaises ont par ailleurs saisi le 5 juin les autorités polonaises via le réseau 'food fraud' pour prolonger l'enquête en Pologne", a fait savoir la DGCCRF.
Au niveau national, les conclusions de l'enquête seront transmises à la justice, une fois finalisées. Les faits mis en évidence sont en effet susceptibles d'être qualifiés de tromperie en bande organisée, ce qui constitue un délit pénal, a précisé la DGCCRF.
Par ailleurs, les investigations sont élargies aux autres clients de cette entreprise polonaise. Les responsables de cette fraude risquent deux ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende.