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French.xinhuanet.com | Publié le 2019-06-05 à 16:46
BEIJING, 5 juin (Xinhua) -- Une semaine après son élection au poste de président chinois en 2013, Xi Jinping s'est rendu en Russie pour effectuer sa première visite à l'étranger en tant que chef d'Etat.
Ces six dernières années, M. Xi et son homologue russe Vladimir Poutine se sont rencontrés à près de 30 reprises. Une telle fréquence de rencontres entre deux chefs d'Etat est rare dans la diplomatie internationale.
Mercredi matin, le président Xi a quitté Beijing pour entamer sa huitième visite présidentielle en Russie, qui revêt une importance unique d'autant que les deux pays fêtent le 70ème anniversaire de leurs relations diplomatiques et que le monde se trouve confronté à des niveaux croissants d'incertitude.
Pour sa part, M. Poutine s'est rendu en Chine neuf fois depuis le début du mandat présidentiel de M. Xi. Son dernier voyage en Chine était pour assister au deuxième Forum de la Ceinture et la Route pour la coopération internationale (FCR) à Beijing en avril.
Parmi les moments les plus mémorables, les deux dirigeants ont remis l'un à l'autre les plus prestigieuses décorations de leurs pays, ont assisté à un match de hockey sur glace entre enfants chinois et russes, et ont cuisiné ensemble des crêpes traditionnelles.
Ces nombreuses interactions ont nourri un rapport personnel étroit entre les deux présidents et ont témoigné à la fois de l'intimité et de la solidité du partenariat de coordination stratégique globale entre leurs pays - de bons voisins, de bons partenaires et de bons amis.
"Après sept décennies de développement, le partenariat de coordination stratégique globale Chine-Russie est maintenant à son meilleur niveau historique", a estimé M. Xi dans une interview accordée à l'agence de presse russe TASS et au journal Rossiyskaya Gazeta à la veille de sa visite d'Etat en Russie.
Selon ses propres termes, les relations sino-russes vieilles de 70 ans sont devenues une relation entre grandes puissances caractérisée par un immense degré de confiance mutuelle, un niveau très élevé de coordination et la plus haute valeur stratégique.
La confiance mutuelle est la base solide du développement des liens bilatéraux. Elle est immédiatement visible dans la diplomatie entre chefs d'Etat, fructueuse et haute en couleurs, qui sert de boussole stratégique pour les relations sino-russes.
Par ailleurs, la confiance mutuelle se développe également entre les deux peuples. Ces dernières années, les deux pays ont travaillé ensemble pour stimuler les échanges entre les personnes à travers des programmes tels que la création conjointe d'une université, l'organisation de séminaires médiatiques et de groupes de réflexion, et la co-organisation de l'Année du tourisme.
Ainsi, les deux peuples ont appris à mieux se connaître et leur amitié s'est renforcée, offrant un soutien public plus vigoureux à la coopération bilatérale, notamment dans les secteurs économique et commercial.
Les échanges commerciaux entre les deux pays ont enregistré un record de plus de 100 milliards de dollars en 2018. La coopération en matière de commerce électronique, de technologie, de finance et d'agriculture s'est rapidement développée.
En outre, les deux pays ont vu leurs grands projets stratégiques dans des domaines tels que l'énergie, l'aéronautique et l'interconnectivité progresser constamment, ce qui inclut leur premier pont routier transfrontalier, dont les travaux devraient s'achever en octobre.
Les deux pays mettent en synergie l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) proposée par la Chine et l'Union économique eurasienne (UEE) dirigée par la Russie, et se soutiennent fermement sur les questions relatives à leurs intérêts fondamentaux respectifs.
En tant que grands pays sur la scène mondiale, la Chine et la Russie cherchent à mieux se coordonner dans les domaines se situant au-delà de la dimension bilatérale.
Elles ont fait des efforts concertés pour aider à résoudre les problèmes les plus pressants du monde, tels que le changement climatique, le terrorisme, la question nucléaire iranienne, la question de la péninsule coréenne et la crise syrienne, dans le cadre des plateformes multilatérales comme les Nations Unies, le G20, les BRICS et l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
Alors que le monde connaît de profonds changements jamais vus depuis un siècle, une relation stable entre la Chine et la Russie revêt une haute valeur stratégique pour l'un comme l'autre, et constitue un point d'ancrage pour la stabilité mondiale.
Face au protectionnisme, à l'unilatéralisme et au chauvinisme économique en augmentation, la reprise économique mondiale est gravement compromise, le système commercial multilatéral est remis en question et l'ordre international existant se trouve défié.
Beijing et Moscou sont d'accord et ont uni leurs efforts pour maintenir un système international ayant au cœur les Nations Unies. Ils se sont également engagés à maintenir les normes et les principes largement reconnus par la communauté internationale, et ont juré de construire un monde multipolaire ainsi que de démocratiser les relations internationales.
En outre, la Chine et la Russie s'en tiennent à une politique de non-alignement qui ne cible aucune tierce partie. Une telle approche est différente de l'alliance militaire de style occidental, qui a un besoin inné d'un ennemi – réel ou imaginaire – et tend à mettre le monde entier en ébullition.
Dans le monde d'aujourd'hui, la relation Chine-Russie peut être source d'inspiration pour d'autres grands pays du monde, dans cette nouvelle ère d'interdépendance croissante.