PARIS, 26 mai (Xinhua) -- Le parti d'extrême-droite français Rassemblement National (RN) est arrivé en tête des élections européennes avec 25,16% suivi du parti La République en Marche (LREM) 21,50% et du parti écologiste Les Verts (EELV) 12,70%, selon les résultats partiels publiés ce dimanche à minuit par le ministère français de l'Intérieur.

Il s'agit des résultats calculés sur la base de 79% des inscrits reçus, faisant état de 50,83% de taux de participation et de 49,17% d'abstentions, les résultats définitifs devant être connus au plus tard lundi 27 mai.

"Nous accueillons ce résultat avec joie puisque le Rassemblement national n'a jamais aussi bien porté son nom (...) Il appartiendra au président de la République d'en tirer les conséquences. Il n'a d'autres choix selon moi que de dissoudre l'Assemblée nationale", a déclaré la leader du RN Marine Le Pen. Jordan Bardella, tête de liste du RN, a pour sa part estimé que les résultats du scrutin était "une leçon d'humilité adressée au Président de la République", par les électeurs.

Le RN devrait obtenir entre 20 et 24 sièges parmi les 74 élus Français au sein du Parlement européen selon les estimations de l'institut de sondage Ipsos pour Franceinfo.

Un proche de l'entourage du chef de l'Etat français a indiqué à plusieurs médias français que le gouvernement "ne changerait pas de cap", souhaitant "intensifier l'acte 2 du quinquennat". L'Elysée a salué "un score honorable pour LREM", porté par Nathalie Loiseau qui s'est félicité d'une "démonstration de solidité" pour la majorité présidentielle.

Le Premier ministre français Edouard Philippe a salué "une participation en forte hausse, excellente nouvelle pour notre démocratie". "Les résultats ce soir reproduisent peu ou prou le score d'avril 2017, confirmant les dynamiques de la présidentielle avec deux forces politiques (...) Les Français ont placé l'extrême droite en tête, ce n'est pas la première fois, c'était le cas en 2014 et 2015 déjà, lors des élections intermédiaires du premier quinquennat", a-t-il ajouté.

Surprise du scrutin, le parti écologiste EELV, porté par Yannick Jadot, est arrivé en troisième position avec 12,70% des voix : "Les Françaises et les Français nous ont envoyé un signal très clair. Ils veulent que l'écologie soit au cœur du jeu politique. Ce message a été lancé dans toute l'Europe", a-t-il déclaré, se félicitant d'une "vague verte européenne", en écho notamment à la forte progression du parti écologiste allemand.

La droite française menée par François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains (LR) n'a en revanche pas atteint la troisième position comme l'avaient estimé les sondages, atteignant son plus faible score lors d'élections européennes avec 8,4%. François-Xavier Bellamy a déclaré "qu'une démocratie ne peut trouver un équilibre durable quand elle n'offre que des élections par défaut" soulignant "la crise profonde que traverse notre démocratie".

Le parti La France Insoumise arrive ensuite avec 6,26%, sa tête de liste Manon Aubry a regretté des "résultats décevants", estimant qu'"alors que l'extrême-droite est l'ennemie mortelle de la démocratie, la majorité présidentielle a décidé de lui donner un rôle central dans cette élection."

Arrivé presque ex-aequo, PS-Place publique, porté par Raphaël Glucksmann, a obtenu 6%: "la gauche n'est pas morte mais doit cherche à se rassembler", a-t-il déclaré.

Concernant le nombre d'élus Français au Parlement européen, le RN obtiendrait 20 à 24 élus, LREM 21 à 23 élus, EELV 12 à 13 élus, LR 8 à 9 élus, PS-Place publique 6 à 7 élus et LFI 6 à 7 élus, selon les dernières estimations.