WASHINGTON, 4 avril (Xinhua) -- La Chambre des Représentants des États-Unis a adopté jeudi une résolution demandant la fin du soutien américain à la coalition menée par l'Arabie saoudite au Yémen, une mesure qui risque fort de se heurter à un veto de la Maison Blanche.

Cette résolution a été adoptée avec 247 voix contre 175, en un vote largement déterminé par les lignes partisanes. Elle a pour objet de demander au président des États-Unis, Donald Trump, de retirer les troupes américaines du Yémen dans les 30 jours et de mettre fin au soutien américain à cette coalition.

La résolution a reçu le feu vert du Sénat le mois dernier. C'est la première fois depuis l'adoption en 1973 de la loi sur les pouvoirs de guerre (War Powers Act) que cette loi est utilisée par le Congrès pour adopter une résolution.

La Maison Blanche a menacé officiellement d'user de son pouvoir de veto pour bloquer cette résolution, qu'elle qualifie de "défectueuse". Il pourrait s'agir dans ce cas du second usage par le président Trump de son droit de veto, qu'il a déjà été contraint d'utiliser pour bloquer une résolution visant à contrer la situation d'urgence nationale qu'il a déclarée pour faire construire un mur à la frontière.

La scission entre l'administration Trump et le Congrès sur la question de l'Arabie saoudite est devenue manifeste suite à l'affaire de l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

M. Khashoggi a été assassiné à l'intérieur du consulat saoudien à Istanbul en Turquie en octobre 2018, et un certain nombre de hauts responsables saoudiens impliqués dans cette affaire ont été arrêtés.

Une coalition militaire arabe dirigée par Ryad est intervenue au Yémen en 2015 pour soutenir le gouvernement du président Abd-Rabbu Mansour Hadi après que les rebelles houthis l'ont contraint à l'exil et se sont emparés d'une grande partie du nord du pays, dont la capitale, Sanaa, et la ville portuaire d'Al Hudaydah.

Cette guerre civile qui dure depuis quatre ans a fait plus de 10 000 morts, principalement des civils, déplacé 3 millions d'autres personnes, et poussé le pays au bord de la famine.