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French.xinhuanet.com | Publié le 2019-03-17 à 16:52
BEIJING, 17 mars (Xinhua) -- "La croissance économique de la Chine est une véritable révélation pour les pays africains" et ceux-ci doivent saisir les opportunités que présente la Chine, estiment des experts africains qui ont suivi les Deux Sessions qui viennent de prendre fin à Beijing.
Les Deux Sessions désignent la session annuelle de l'Assemblée populaire nationale (APN), organe législatif suprême de la Chine, et celle du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), organe consultatif suprême de la Chine.
"Je pense que sa décision (de la Chine, ndlr) d'amélioration vers une croissance de haute qualité, en particulier dans le secteur manufacturier, changera la donne. Le passage de la quantité à la qualité est louable", a indiqué Suliaman Turay, chercheur en politiques publiques de l'Institut panafricain pour le développement-Afrique de l'Ouest (PAID-WA).
Beijing marque une transition en "douceur" d'une économie fortement industrialisée à une économie de services puisque ce secteur se développe de façon vertigineuse à l'ère des nouvelles technologies, a noté l'économiste marocain Nabil Boubrahimi, professeur habilité à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l'Université Ibn Tofail de Kénitra (Maroc).
Selon le rapport d'activité du gouvernement, la Chine compte réduire d'environ 2.000 milliards de yuans (environ 298 milliards de dollars) les charges fiscales des entreprises et leurs cotisations sociales en 2019, la fabrication et d'autres industries connaîtront une baisse du taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à 13% au lieu de 16% actuellement, et ce taux diminuera à 9% contre 10% aujourd'hui pour les transports et la construction.
M. Turay a apprécié cette démarche qui, selon lui, "devrait avoir un impact direct sur les biens que les Africains achètent de la Chine pour les vendre en Afrique et vice-versa".
"Ces mesures fiscales vont avoir un impact sur les entreprises internationales. Pour nous, en Afrique, nous espérons que cette réduction renforcera davantage la coopération commerciale entre la Chine et les pays africains, et surtout avoir un impact sur l'investissement", a renchéri Elvis Ngolle Ngolle, professeur en sciences politiques de l'Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC).
Il a par ailleurs loué la réforme et l'innovation de la Chine, affirmant que "la Chine continue de tirer davantage de dividendes de sa réforme" et que "l'innovation chinoise contribue à stimuler le développement économique et social d'autres pays et les aide à cultiver leurs propres talents".
En matière d'innovation, "la Chine se concentre maintenant sur l'intelligence artificielle et cette technologie va affecter tous les aspects de la vie dans les dix prochaines années", a évoqué Frederick Ebot Ashu, maître de conférences en sciences de l'éducation et de l'administration à l'Université de Buea (Cameroun).
Il a ensuite appelé l'Afrique à "intensifier sa coopération scientifique et technologique avec la Chine afin d'apprendre de ses expériences et de rejoindre le monde alors qu'elle se dirige vers l'intelligence artificielle".
"Tant que la Chine continuera à améliorer sa structure économique pour une croissance de qualité, tirée par les innovations scientifiques et technologiques, son développement continuera à offrir des possibilités aux pays africains, notamment la création d'emplois, la possibilité de faire et de développer des liens commerciaux et le transfert de connaissances dans tous les secteurs", a fait remarquer M. Turay. Il a également rappelé que "la population africaine bat actuellement son plein pour l'industrialisation, et un grand nombre d'infrastructures sont en construction grâce à la science et à la technologie dans cette nouvelle ère de relations sino-africaines".
La coopération sino-africaine est devenue un arbre gigantesque qu'aucune force ne saurait abattre et la relation de la Chine avec l'Afrique est à son plus haut niveau, a estimé le conseiller d'Etat chinois et ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, le 8 mars lors d'une conférence de presse organisée en marge de la session annuelle de l'APN.
"Nous pouvons construire une communauté de destin sino-africaine plus forte", a-t-il déclaré.