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Economie chinoise : il est temps d'abandonner le fétichisme du taux de croissance (COMMENTAIRE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-03-05 à 17:32

BEIJING, 5 mars (Xinhua) -- Depuis nombre d'années, le taux de croissance est le sujet dont on parle le plus lorsqu'il s'agit de l'économie chinoise.

Probablement en raison du "miracle" que le géant asiatique a accompli avec une croissance moyenne du produit intérieur brut (PIB) de 9,5% au cours des 40 dernières années, dépassant de loin la croissance de 2,9% de l'économie mondiale au cours de la même période.

Cependant, il ne faut pas faire de la croissance un fétiche. De plus, un ralentissement économique n'est pas forcément un sujet d'alarme, sans même parler de frein à la croissance mondiale.

Pour 2019, la Chine a fixé son objectif de croissance entre 6% et 6,5%, a annoncé mardi le Premier ministre Li Keqiang en présentant le rapport d'activité du gouvernement à l'ouverture de la deuxième session de la 13e Assemblée populaire nationale (APN), l'organe législatif suprême du pays.

L'économie chinoise a progressé de 6,6% sur un an en 2018, dépassant l'objectif d'"environ 6,5%" fixé par le gouvernement, mais inférieur à la croissance de 6,8% enregistrée en 2017.

Certains craignent que la deuxième plus grande économie du monde ne connaisse un "atterrissage brutal", mais les arbres ne cachent pas la forêt en ce qui concerne la santé de l'économie chinoise.

Malgré un ralentissement, la croissance de la Chine maintient un rythme moyen-élevé, affichant en 2018 un PIB de 90.000 milliards de yuans (13.300 milliards de dollars), une performance impressionnante au vu de la conjoncture économique mondiale.

Ce ralentissement s'explique par le choix du gouvernement chinois de transformer son modèle de croissance, qui était autrefois axé sur l'investissement et les exportations, vers un modèle tirant sa force de la consommation, les services et l'innovation.

C'est la conséquence naturelle de l'auto-ajustement et du choix volontariste de créer une économie forte, saine et durable qui profite à la fois au pays et à sa population.

Ce changement a déjà produit des résultats tangibles avec la croissance stable de nouveaux moteurs économiques. L'an passé, l'industrie tertiaire a représenté 52,2% du PIB chinois et les dépenses de consommation ont contribué à 76,2% à la croissance économique, selon le Bureau national des statistiques de Chine.

Poursuivant des réformes structurelles pour un développement à long terme, la Chine a également mis en œuvre des politiques budgétaires et monétaires anticycliques pour faire face à une pression à la baisse à court terme.

La Banque populaire de Chine, la banque centrale du pays, a réduit le taux de réserves obligatoires quatre fois en 2018 et a annoncé le 4 janvier une nouvelle réduction de ce taux de 100 points de base afin d'élargir les circuits financiers pour les entreprises.

Ces politiques, dont la réduction du taux d'imposition pour le secteur privé et la diminution des lourdeurs bureaucratiques pour les entreprises, stimuleront également l'investissement et favoriseront un climat des affaires plus favorable aux investisseurs.

Par ailleurs, Beijing a suivi une politique monétaire prudente en maintenant une régulation macro-économique appropriée visant à chercher un équilibre entre les multiples objectifs visés.

Le gouvernement garde à l'esprit la nécessité de maintenir un élan économique plutôt que de recourir à une relance économique massive, appelant à stabiliser davantage des secteurs tels que l'emploi, les marchés financiers, le commerce extérieur, les investissements étrangers et domestiques.

Mais l'économie chinoise n'est pas exempte de défis à relever.

Dans son rapport d'activité du gouvernement présenté mardi, Li Keqiang a noté que l'économie chinoise était toujours confrontée à des problèmes tels que le ralentissement de la croissance de la consommation, les difficultés financières pour les micro et petites entreprises ou encore la faiblesse dans certaines technologies clés. Il a toutefois exprimé une confiance inébranlable dans la capacité à gérer ces problèmes.

Cette confiance peut trouver ses origines dans la capacité systémique de la Chine à adapter ses politiques économiques et à gérer les risques financiers, ainsi que dans ses fondamentaux économiques stables et ses attentes.

Maintenant que la Chine s'est fixé un nouvel objectif de croissance avec un engagement renouvelé à poursuivre sa politique de réforme et d'ouverture, une économie chinoise de haute qualité est garantie.

 
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Economie chinoise : il est temps d'abandonner le fétichisme du taux de croissance (COMMENTAIRE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-03-05 à 17:32

BEIJING, 5 mars (Xinhua) -- Depuis nombre d'années, le taux de croissance est le sujet dont on parle le plus lorsqu'il s'agit de l'économie chinoise.

Probablement en raison du "miracle" que le géant asiatique a accompli avec une croissance moyenne du produit intérieur brut (PIB) de 9,5% au cours des 40 dernières années, dépassant de loin la croissance de 2,9% de l'économie mondiale au cours de la même période.

Cependant, il ne faut pas faire de la croissance un fétiche. De plus, un ralentissement économique n'est pas forcément un sujet d'alarme, sans même parler de frein à la croissance mondiale.

Pour 2019, la Chine a fixé son objectif de croissance entre 6% et 6,5%, a annoncé mardi le Premier ministre Li Keqiang en présentant le rapport d'activité du gouvernement à l'ouverture de la deuxième session de la 13e Assemblée populaire nationale (APN), l'organe législatif suprême du pays.

L'économie chinoise a progressé de 6,6% sur un an en 2018, dépassant l'objectif d'"environ 6,5%" fixé par le gouvernement, mais inférieur à la croissance de 6,8% enregistrée en 2017.

Certains craignent que la deuxième plus grande économie du monde ne connaisse un "atterrissage brutal", mais les arbres ne cachent pas la forêt en ce qui concerne la santé de l'économie chinoise.

Malgré un ralentissement, la croissance de la Chine maintient un rythme moyen-élevé, affichant en 2018 un PIB de 90.000 milliards de yuans (13.300 milliards de dollars), une performance impressionnante au vu de la conjoncture économique mondiale.

Ce ralentissement s'explique par le choix du gouvernement chinois de transformer son modèle de croissance, qui était autrefois axé sur l'investissement et les exportations, vers un modèle tirant sa force de la consommation, les services et l'innovation.

C'est la conséquence naturelle de l'auto-ajustement et du choix volontariste de créer une économie forte, saine et durable qui profite à la fois au pays et à sa population.

Ce changement a déjà produit des résultats tangibles avec la croissance stable de nouveaux moteurs économiques. L'an passé, l'industrie tertiaire a représenté 52,2% du PIB chinois et les dépenses de consommation ont contribué à 76,2% à la croissance économique, selon le Bureau national des statistiques de Chine.

Poursuivant des réformes structurelles pour un développement à long terme, la Chine a également mis en œuvre des politiques budgétaires et monétaires anticycliques pour faire face à une pression à la baisse à court terme.

La Banque populaire de Chine, la banque centrale du pays, a réduit le taux de réserves obligatoires quatre fois en 2018 et a annoncé le 4 janvier une nouvelle réduction de ce taux de 100 points de base afin d'élargir les circuits financiers pour les entreprises.

Ces politiques, dont la réduction du taux d'imposition pour le secteur privé et la diminution des lourdeurs bureaucratiques pour les entreprises, stimuleront également l'investissement et favoriseront un climat des affaires plus favorable aux investisseurs.

Par ailleurs, Beijing a suivi une politique monétaire prudente en maintenant une régulation macro-économique appropriée visant à chercher un équilibre entre les multiples objectifs visés.

Le gouvernement garde à l'esprit la nécessité de maintenir un élan économique plutôt que de recourir à une relance économique massive, appelant à stabiliser davantage des secteurs tels que l'emploi, les marchés financiers, le commerce extérieur, les investissements étrangers et domestiques.

Mais l'économie chinoise n'est pas exempte de défis à relever.

Dans son rapport d'activité du gouvernement présenté mardi, Li Keqiang a noté que l'économie chinoise était toujours confrontée à des problèmes tels que le ralentissement de la croissance de la consommation, les difficultés financières pour les micro et petites entreprises ou encore la faiblesse dans certaines technologies clés. Il a toutefois exprimé une confiance inébranlable dans la capacité à gérer ces problèmes.

Cette confiance peut trouver ses origines dans la capacité systémique de la Chine à adapter ses politiques économiques et à gérer les risques financiers, ainsi que dans ses fondamentaux économiques stables et ses attentes.

Maintenant que la Chine s'est fixé un nouvel objectif de croissance avec un engagement renouvelé à poursuivre sa politique de réforme et d'ouverture, une économie chinoise de haute qualité est garantie.

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