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L'artisanat nigérien : un moteur potentiel de l'économie nationale (PAPIER GENERAL)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-02-21 à 18:52

NIAMEY, 21 février (Xinhua) -- Le secteur de l'artisanat au Niger, qui contribue à 25% au PIB et est le deuxième pourvoyeur d'emplois après l'agriculture, pourrait jouer un rôle moteur de l'économie nationale si des mesures étaient prises pour le sortir de l'informel, de l'avis du ministère de tutelle et de plusieurs responsables du secteur.

Pour le ministre de l'Artisanat et du Tourisme, Hamed Boto, intervenant le 18 février devant le Conseil économique, social et culturel (CESOC) du Niger à Niamey, l'artisanat procure de nombreux avantages au développement socio-économique du pays dont la création d'emplois, la promotion des activités économiques et un apport important à l'économie nationale.

Aujourd'hui, le nombre des artisans est estimé à environ 1,2 million de personnes réparties sur le territoire, réalisant, selon M. Boto, un chiffre d'affaires global annuel estimé à plus de 100 milliards de francs CFA (plus de 173 millions de dollars).

L'artisanat est présent sur l'ensemble du territoire national pour offrir des occupations diverses à des acteurs de la vie économique appelés artisans, dont les femmes constituent environ 60% de l'effectif, avec comme domaine de prédilection la transformation agroalimentaire, le textile et l'habillement, la maroquinerie et la poterie.

Selon Sahabi Yagi, président de la Fédération nationale des artisans, "l'artisanat est sans conteste une mamelle de l'économie nationale. Il est le deuxième pourvoyeur d'emplois après l'agriculture et l'élevage. C'est donc un secteur qui contribue à la réduction de la pauvreté, de par sa capacité à générer les ressources et sa diversité ainsi que la possibilité d'exercer aussi bien en milieu rural qu'urbain".

Hamed Boto soutient que l'artisanat nigérien a su marquer son empreinte et garder ses chances au plan régional, africain et même international du point de vue compétitivité, "grâce notamment au savoir-faire reconnu à nos artisans d'une part et à l'authenticité et l'originalité de nos produits artisanaux d'autre part ".

Cependant, les activités de l'artisanat représentant la part la plus importante du secteur informel au Niger, la non maîtrise de ce secteur est l'une des causes qui plombe son essor, a reconnu le ministre en ajoutant que "l'informel est improductif et ne permet pas à notre artisanat de se financer sur le marché monétaire et de contribuer à l'accroissement des ressources du budget de l'Etat".

En effet, pour beaucoup de responsables proches du secteur, des efforts doivent être faits pour améliorer la finition et la qualité des produits artisanaux et sortir l'artisanat nigérien de l'informel.

Aussi, pour le président du Conseil régional de Tahoua (sud-ouest), Ilo Adamou, le Niger aurait tout à gagner en organisant le secteur, en le rendant plus compétitif au niveau mondial, et en améliorant la production. L'Etat doit revigorer le tourisme au Niger qui est un grand consommateur de l'artisanat nigérien, a renchéri Rissa Feltou, le maire d'Agadez, une région d'artisans par excellence au Niger.

En outre, nombre sont ceux à condamner cette "évasion financière" à laquelle fait face le pays dans le cadre des cadeaux de fin d'année. A cette occasion, ce sont des centaines de millions de FCFA qui sortent chaque année pour des commandes de produits artisanaux à l'extérieur au détriment des nationaux. Ils estiment qu'un soutien doit être apporté à l'artisanat local pour réduire cette hémorragie financière constatée.

M. Boto a annoncé que son ministère faisait d'importants efforts pour renforcer les capacités professionnelles des artisans afin d'améliorer la finition. Il estime que la Chambre des métiers de l'artisanat du Niger, de son coté, peut permettre aux artisans d'accéder à certains marchés, "ce qui sortira nos artisans de la sous-traitance". Fin

 
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L'artisanat nigérien : un moteur potentiel de l'économie nationale (PAPIER GENERAL)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-02-21 à 18:52

NIAMEY, 21 février (Xinhua) -- Le secteur de l'artisanat au Niger, qui contribue à 25% au PIB et est le deuxième pourvoyeur d'emplois après l'agriculture, pourrait jouer un rôle moteur de l'économie nationale si des mesures étaient prises pour le sortir de l'informel, de l'avis du ministère de tutelle et de plusieurs responsables du secteur.

Pour le ministre de l'Artisanat et du Tourisme, Hamed Boto, intervenant le 18 février devant le Conseil économique, social et culturel (CESOC) du Niger à Niamey, l'artisanat procure de nombreux avantages au développement socio-économique du pays dont la création d'emplois, la promotion des activités économiques et un apport important à l'économie nationale.

Aujourd'hui, le nombre des artisans est estimé à environ 1,2 million de personnes réparties sur le territoire, réalisant, selon M. Boto, un chiffre d'affaires global annuel estimé à plus de 100 milliards de francs CFA (plus de 173 millions de dollars).

L'artisanat est présent sur l'ensemble du territoire national pour offrir des occupations diverses à des acteurs de la vie économique appelés artisans, dont les femmes constituent environ 60% de l'effectif, avec comme domaine de prédilection la transformation agroalimentaire, le textile et l'habillement, la maroquinerie et la poterie.

Selon Sahabi Yagi, président de la Fédération nationale des artisans, "l'artisanat est sans conteste une mamelle de l'économie nationale. Il est le deuxième pourvoyeur d'emplois après l'agriculture et l'élevage. C'est donc un secteur qui contribue à la réduction de la pauvreté, de par sa capacité à générer les ressources et sa diversité ainsi que la possibilité d'exercer aussi bien en milieu rural qu'urbain".

Hamed Boto soutient que l'artisanat nigérien a su marquer son empreinte et garder ses chances au plan régional, africain et même international du point de vue compétitivité, "grâce notamment au savoir-faire reconnu à nos artisans d'une part et à l'authenticité et l'originalité de nos produits artisanaux d'autre part ".

Cependant, les activités de l'artisanat représentant la part la plus importante du secteur informel au Niger, la non maîtrise de ce secteur est l'une des causes qui plombe son essor, a reconnu le ministre en ajoutant que "l'informel est improductif et ne permet pas à notre artisanat de se financer sur le marché monétaire et de contribuer à l'accroissement des ressources du budget de l'Etat".

En effet, pour beaucoup de responsables proches du secteur, des efforts doivent être faits pour améliorer la finition et la qualité des produits artisanaux et sortir l'artisanat nigérien de l'informel.

Aussi, pour le président du Conseil régional de Tahoua (sud-ouest), Ilo Adamou, le Niger aurait tout à gagner en organisant le secteur, en le rendant plus compétitif au niveau mondial, et en améliorant la production. L'Etat doit revigorer le tourisme au Niger qui est un grand consommateur de l'artisanat nigérien, a renchéri Rissa Feltou, le maire d'Agadez, une région d'artisans par excellence au Niger.

En outre, nombre sont ceux à condamner cette "évasion financière" à laquelle fait face le pays dans le cadre des cadeaux de fin d'année. A cette occasion, ce sont des centaines de millions de FCFA qui sortent chaque année pour des commandes de produits artisanaux à l'extérieur au détriment des nationaux. Ils estiment qu'un soutien doit être apporté à l'artisanat local pour réduire cette hémorragie financière constatée.

M. Boto a annoncé que son ministère faisait d'importants efforts pour renforcer les capacités professionnelles des artisans afin d'améliorer la finition. Il estime que la Chambre des métiers de l'artisanat du Niger, de son coté, peut permettre aux artisans d'accéder à certains marchés, "ce qui sortira nos artisans de la sous-traitance". Fin

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