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Face aux jeunes, Emmanuel Macron joue la carte de l'écoute, de l'énergie et du volontarisme (PAPIER GÉNÉRAL)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-02-08 à 04:32

PARIS, 7 février (Xinhua) -- Le président français Emmanuel Macron poursuit son marathon dans le cadre de la consultation qu'il a lancée en réponse à la crise des "gilets jaunes" le 15 janvier dernier.

Jeudi, face à un millier de jeunes de Bourgogne, le chef de l'Etat français a tenté de répondre aux interrogations d'une classe d'âge qui jusqu'ici ne s'est pas investie dans le "grand débat national".

Ecouter, convaincre et séduire. Pendant plus de trois heures, le chef de l'Etat français s'est une nouvelle fois évertué à mobiliser autour du "grand débat national". Après les élus locaux, ceux d'outre-mer, ceux des banlieues, le président quadragénaire s'est confronté à la jeunesse de Bourgogne lors d'un long exercice de questions-réponses qu'il affectionne. Le sixième du genre depuis le lancement de la consultation visant à trouver une issue à la crise sociale et politique que traverse le pays depuis près de trois mois.

Emmanuel Macron - dont la cote de popularité remonte dans les sondages - était entouré des ministres de l'Education, Jean-Michel Blanquer, et du Travail, Muriel Pénicaud, ainsi que du secrétaire d'Etat à la jeunesse Gabriel Attal et de celle auprès de la Transition écologique Emmanuelle Wargon.

"Les jeunes venant d'horizons différents sont réunis ici. Je vais commencer par partager une conviction, un message. Personne ici n'a manqué ce qui s'est passé dans notre pays ces derniers temps, on traverse une période difficile. J'attends de vous qu'on puisse débattre de tous les sujets sur lequel j'ai interpellé les Français", a lancé en introduction Emmanuel Macron au millier de jeunes de 15 à 25 ans, réunis dans le gymnase d'Etang-sur-Arroux, une commune d'environ 2000 habitants, près d'Autun, en Saône-et-Loire.

"Quelle éducation ? Ce qu'on veut pour notre économie ? Comment lutter contre les inégalités ? Comment répondre au défi climatique ? Quel type d'Europe ? C'est un devoir que vous avez de prendre ce débat. J'ai besoin de vous entendre sur vos convictions", les a-t-il interpellés.

La jeunesse n'est jusqu'ici pas au rendez-vous du "grand débat national" ; le gouvernement ne cache pas son inquiétude sur ce point.

Le politologue Pascal Perrineau, l'un des cinq garants du débat, l'a déploré la semaine dernière: "On s'aperçoit en effet dans les débats qu'à peu près tout le monde est là mais qu'il y a très peu de jeunes". "Il faudra pour tous ces citoyens entre 16 et 24 ans, qu'ils soient consultés, donc il y aura une conférence citoyenne jeune qui sera organisée à partir d'un échantillon tiré au hasard de jeunes français", a-t-il annoncé.

De façon parfois policée et scolaire, les jeunes de Saône-et-Loire ont d'abord interrogé le président Macron sur les réformes en cours au lycée et à l'université qui suscitent certaines inquiétudes. "On conseille, on oriente de plus en plus tôt, dès la troisième. Ensuite, on créé des systèmes de choix. Il y a un tronc commun puis vous choisissez vous-mêmes votre menu. Enfin, avec le baccalauréat, on prendra en compte le travail de toute l'année, que ce ne soit plus seulement une grand-messe et on fait une réforme du supérieur avec Parcoursup pour poursuivre cet accompagnement.", a-t-il voulu rassurer.

Interpellé par un lycéen sur l'apprentissage, une filière peu valorisée en France, M. Macron a livré un plaidoyer en faveur de ce mode de formation. "Je martèle depuis plus d'un et demi que l'apprentissage est une voie d'excellence et il n'y a pas besoin de faire de hiérarchie. On veut développer l'apprentissage dans toutes les filières", a-t-il déclaré, se félicitant que les vœux exprimés en fin de troisième vers l'apprentissage aient augmenté de "40% l'an dernier".

Lutter contre la désinformation et le cyberharcèlement, le handicap en milieu scolaire, l'agriculture, le nucléaire, la compétitivité industrielle, le service national universel, le terrorisme, le sentiment patriotique, l'accès à la culture, la vie chère, l'école de la deuxième chance, la parité hommes-femmes, l'écologie, le Brexit... De multiples thèmes ont été abordés par les jeunes avant que le débat aborde des thèmes plus politiques et se débride.

Interpellé sur les privilèges des élus, le président Macron a notamment défendu la probité des représentants de la République. "Il y a environ 500.000 élus. Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Une écrasante majorité des élus sont bénévoles", a-t-il répondu.

"Ne croyez pas que les élus soient des profiteurs du système. (...) Il ne faut pas reprocher aux élus les excès d'une minorité, et qui étaient davantage vrais hier", a-t-il lancé.

Questionné sur le désintérêt des jeunes pour la politique, le chef de l'Etat a affirmé : "Il n'y a pas un désintérêt pour la politique, il y a un désintérêt pour la vie politique, pour la manière de la faire donc, pour les gens qui la font". Avant d'asséner : "Vous n'avez pas le droit de dire que vous ne vous intéressez pas à la politique. Ça veut dire : 'Ma vie, celle de mes proches, mes enfants ne m'intéressent pas'."

Selon l'Insee, moins d'un électeur français sur cinq de moins de 29 ans a voté à tous les tours des élections en 2017.

 
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Face aux jeunes, Emmanuel Macron joue la carte de l'écoute, de l'énergie et du volontarisme (PAPIER GÉNÉRAL)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-02-08 à 04:32

PARIS, 7 février (Xinhua) -- Le président français Emmanuel Macron poursuit son marathon dans le cadre de la consultation qu'il a lancée en réponse à la crise des "gilets jaunes" le 15 janvier dernier.

Jeudi, face à un millier de jeunes de Bourgogne, le chef de l'Etat français a tenté de répondre aux interrogations d'une classe d'âge qui jusqu'ici ne s'est pas investie dans le "grand débat national".

Ecouter, convaincre et séduire. Pendant plus de trois heures, le chef de l'Etat français s'est une nouvelle fois évertué à mobiliser autour du "grand débat national". Après les élus locaux, ceux d'outre-mer, ceux des banlieues, le président quadragénaire s'est confronté à la jeunesse de Bourgogne lors d'un long exercice de questions-réponses qu'il affectionne. Le sixième du genre depuis le lancement de la consultation visant à trouver une issue à la crise sociale et politique que traverse le pays depuis près de trois mois.

Emmanuel Macron - dont la cote de popularité remonte dans les sondages - était entouré des ministres de l'Education, Jean-Michel Blanquer, et du Travail, Muriel Pénicaud, ainsi que du secrétaire d'Etat à la jeunesse Gabriel Attal et de celle auprès de la Transition écologique Emmanuelle Wargon.

"Les jeunes venant d'horizons différents sont réunis ici. Je vais commencer par partager une conviction, un message. Personne ici n'a manqué ce qui s'est passé dans notre pays ces derniers temps, on traverse une période difficile. J'attends de vous qu'on puisse débattre de tous les sujets sur lequel j'ai interpellé les Français", a lancé en introduction Emmanuel Macron au millier de jeunes de 15 à 25 ans, réunis dans le gymnase d'Etang-sur-Arroux, une commune d'environ 2000 habitants, près d'Autun, en Saône-et-Loire.

"Quelle éducation ? Ce qu'on veut pour notre économie ? Comment lutter contre les inégalités ? Comment répondre au défi climatique ? Quel type d'Europe ? C'est un devoir que vous avez de prendre ce débat. J'ai besoin de vous entendre sur vos convictions", les a-t-il interpellés.

La jeunesse n'est jusqu'ici pas au rendez-vous du "grand débat national" ; le gouvernement ne cache pas son inquiétude sur ce point.

Le politologue Pascal Perrineau, l'un des cinq garants du débat, l'a déploré la semaine dernière: "On s'aperçoit en effet dans les débats qu'à peu près tout le monde est là mais qu'il y a très peu de jeunes". "Il faudra pour tous ces citoyens entre 16 et 24 ans, qu'ils soient consultés, donc il y aura une conférence citoyenne jeune qui sera organisée à partir d'un échantillon tiré au hasard de jeunes français", a-t-il annoncé.

De façon parfois policée et scolaire, les jeunes de Saône-et-Loire ont d'abord interrogé le président Macron sur les réformes en cours au lycée et à l'université qui suscitent certaines inquiétudes. "On conseille, on oriente de plus en plus tôt, dès la troisième. Ensuite, on créé des systèmes de choix. Il y a un tronc commun puis vous choisissez vous-mêmes votre menu. Enfin, avec le baccalauréat, on prendra en compte le travail de toute l'année, que ce ne soit plus seulement une grand-messe et on fait une réforme du supérieur avec Parcoursup pour poursuivre cet accompagnement.", a-t-il voulu rassurer.

Interpellé par un lycéen sur l'apprentissage, une filière peu valorisée en France, M. Macron a livré un plaidoyer en faveur de ce mode de formation. "Je martèle depuis plus d'un et demi que l'apprentissage est une voie d'excellence et il n'y a pas besoin de faire de hiérarchie. On veut développer l'apprentissage dans toutes les filières", a-t-il déclaré, se félicitant que les vœux exprimés en fin de troisième vers l'apprentissage aient augmenté de "40% l'an dernier".

Lutter contre la désinformation et le cyberharcèlement, le handicap en milieu scolaire, l'agriculture, le nucléaire, la compétitivité industrielle, le service national universel, le terrorisme, le sentiment patriotique, l'accès à la culture, la vie chère, l'école de la deuxième chance, la parité hommes-femmes, l'écologie, le Brexit... De multiples thèmes ont été abordés par les jeunes avant que le débat aborde des thèmes plus politiques et se débride.

Interpellé sur les privilèges des élus, le président Macron a notamment défendu la probité des représentants de la République. "Il y a environ 500.000 élus. Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Une écrasante majorité des élus sont bénévoles", a-t-il répondu.

"Ne croyez pas que les élus soient des profiteurs du système. (...) Il ne faut pas reprocher aux élus les excès d'une minorité, et qui étaient davantage vrais hier", a-t-il lancé.

Questionné sur le désintérêt des jeunes pour la politique, le chef de l'Etat a affirmé : "Il n'y a pas un désintérêt pour la politique, il y a un désintérêt pour la vie politique, pour la manière de la faire donc, pour les gens qui la font". Avant d'asséner : "Vous n'avez pas le droit de dire que vous ne vous intéressez pas à la politique. Ça veut dire : 'Ma vie, celle de mes proches, mes enfants ne m'intéressent pas'."

Selon l'Insee, moins d'un électeur français sur cinq de moins de 29 ans a voté à tous les tours des élections en 2017.

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