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Donald Trump promet de mettre fin à la propagation du sida d'ici 10 ans, les critiques sont sceptiques

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-02-07 à 04:32

WASHINGTON, 6 février (Xinhua) -- Le président des États-Unis, Donald Trump, a dévoilé un plan ambitieux visant à mettre fin à la propagation du VIH d'ici dix ans aux États-Unis, malgré le défi que représente son absence d'action pour améliorer le système de santé.

Lors de son discours sur l'état de l'Union prononcé mardi soir, M. Trump a appelé l'audience au Congrès à travailler à "éliminer l'épidémie du VIH" dans le pays "d'ici 10 ans".

C'est la seconde fois que M. Trump profite de son discours annuel devant le Congrès pour faire de grandes promesses dans la lutte contre les grands problèmes de santé. L'année dernière, M. Trump a ainsi fait voeu de résoudre la crise des opiacés mais l'argent manque pour étendre largement les programmes de traitement de l'addiction car il a préféré dégager des économies sur les services de santé dans le pays.

Aux États-Unis, plus d'un million de personnes âgées de 13 ans et plus vivent avec le virus VIH, et 15 % d'entre eux n'en sont pas conscients, tandis qu'environ 56 000 nouvelles contaminations ont lieu chaque année, selon les estimations publiées par l'Institut national de la santé (NIH).

Le président base ses promesses ambitieuses sur les "percées scientifiques" réalisées ces dernières années. Il y a bel et bien une certaine base à ces affirmations car la Food and Drug Administration (autorité des aliments et médicaments) a validé en 2018 trois nouveaux médicaments destinés à la lutte contre cette épidémie mondiale, tandis qu'au moins un vaccin contre le VIH a été soumis à un test clinique avec des résultats prometteurs.

Toutefois, cette épidémie affecte de manière disproportionnée les minorités ethniques, les femmes de couleur, et les hommes homosexuels, la campagne de lutte contre la propagation du VIH revêt un aspect plus social que scientifique.

L'organisation à but non lucratif AIDS United a déclaré dans un communiqué être "prudemment encouragée" par la promesse de M. Trump, car "les actions de son administration sont plus éloquentes que ces paroles et nous poussent dans la mauvaise direction".

M. Trump envisage dans sa proposition de budget 2019 de réduire de 43 millions de dollars le programme national contre le VIH, et il s'efforce de réduire les prestations de santé mises en place à l'époque du président Obama.

"Les attaques du président contre l'Affordable Care Act et les coupes envisagées dans les dépenses discrétionnaires hors de la défense menacent de saper nos efforts pour mettre fin à l'épidémie du VIH", estime ce communiqué d'AIDS United.

Cette situation est agravée par la disparité dans l'accès aux protections médicales selon les catégories de population.

Les populations afro-américaines et hispaniques constituent le groupe le plus exposé à la contamination du VIH, alors qu'elles sont peu couvertes par les prestations de santé telles que Medicaid et Medicare.

La prévention de cette épidémie n'a guère été prioritaire dans l'ordre du jour de M. Trump, ce qui soulève des suspicions quant à sa stratégie sur 10 ans. Le Conseil présidentiel consultatif sur le VIH et le sida ne s'est pas réuni du tout en 2018, selon un reportage publié par le Fenway Institute, une organisation de santé liée à la communauté LGBTQ.

M. Trump n'a pas nommé de nouveau directeur au Bureau de politique nationale de la Maison Blanche sur le sida depuis la démission du directeur précédent en janvier 2017. La page de ce bureau sur le site Internet officiel de la Maison Blanche affiche une "erreur 404 : page introuvable".

 
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Donald Trump promet de mettre fin à la propagation du sida d'ici 10 ans, les critiques sont sceptiques

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-02-07 à 04:32

WASHINGTON, 6 février (Xinhua) -- Le président des États-Unis, Donald Trump, a dévoilé un plan ambitieux visant à mettre fin à la propagation du VIH d'ici dix ans aux États-Unis, malgré le défi que représente son absence d'action pour améliorer le système de santé.

Lors de son discours sur l'état de l'Union prononcé mardi soir, M. Trump a appelé l'audience au Congrès à travailler à "éliminer l'épidémie du VIH" dans le pays "d'ici 10 ans".

C'est la seconde fois que M. Trump profite de son discours annuel devant le Congrès pour faire de grandes promesses dans la lutte contre les grands problèmes de santé. L'année dernière, M. Trump a ainsi fait voeu de résoudre la crise des opiacés mais l'argent manque pour étendre largement les programmes de traitement de l'addiction car il a préféré dégager des économies sur les services de santé dans le pays.

Aux États-Unis, plus d'un million de personnes âgées de 13 ans et plus vivent avec le virus VIH, et 15 % d'entre eux n'en sont pas conscients, tandis qu'environ 56 000 nouvelles contaminations ont lieu chaque année, selon les estimations publiées par l'Institut national de la santé (NIH).

Le président base ses promesses ambitieuses sur les "percées scientifiques" réalisées ces dernières années. Il y a bel et bien une certaine base à ces affirmations car la Food and Drug Administration (autorité des aliments et médicaments) a validé en 2018 trois nouveaux médicaments destinés à la lutte contre cette épidémie mondiale, tandis qu'au moins un vaccin contre le VIH a été soumis à un test clinique avec des résultats prometteurs.

Toutefois, cette épidémie affecte de manière disproportionnée les minorités ethniques, les femmes de couleur, et les hommes homosexuels, la campagne de lutte contre la propagation du VIH revêt un aspect plus social que scientifique.

L'organisation à but non lucratif AIDS United a déclaré dans un communiqué être "prudemment encouragée" par la promesse de M. Trump, car "les actions de son administration sont plus éloquentes que ces paroles et nous poussent dans la mauvaise direction".

M. Trump envisage dans sa proposition de budget 2019 de réduire de 43 millions de dollars le programme national contre le VIH, et il s'efforce de réduire les prestations de santé mises en place à l'époque du président Obama.

"Les attaques du président contre l'Affordable Care Act et les coupes envisagées dans les dépenses discrétionnaires hors de la défense menacent de saper nos efforts pour mettre fin à l'épidémie du VIH", estime ce communiqué d'AIDS United.

Cette situation est agravée par la disparité dans l'accès aux protections médicales selon les catégories de population.

Les populations afro-américaines et hispaniques constituent le groupe le plus exposé à la contamination du VIH, alors qu'elles sont peu couvertes par les prestations de santé telles que Medicaid et Medicare.

La prévention de cette épidémie n'a guère été prioritaire dans l'ordre du jour de M. Trump, ce qui soulève des suspicions quant à sa stratégie sur 10 ans. Le Conseil présidentiel consultatif sur le VIH et le sida ne s'est pas réuni du tout en 2018, selon un reportage publié par le Fenway Institute, une organisation de santé liée à la communauté LGBTQ.

M. Trump n'a pas nommé de nouveau directeur au Bureau de politique nationale de la Maison Blanche sur le sida depuis la démission du directeur précédent en janvier 2017. La page de ce bureau sur le site Internet officiel de la Maison Blanche affiche une "erreur 404 : page introuvable".

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