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Le retrait américain du traité FNI jette une ombre sur la sécurité internationale (PAPIER GENERAL)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-02-02 à 20:12

WASHINGTON, 2 février (Xinhua) -- Les Etats-Unis ont annoncé vendredi leur décision de se retirer du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), un document sur le désarmement nucléaire conclu entre Washington et Moscou il y a plus de trois décennies. Ce geste, qui suscite des inquiétudes quant à une éventuelle course aux armements, a jeté une ombre sur la sécurité internationale.

LE JEU DES REPROCHES

Le traité FNI a été conclu en 1987 entre l'Union soviétique et les Etats-Unis dans le but d'éliminer les missiles à portée intermédiaire et à courte portée.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a fait cette annonce vendredi, évoquant la violation de l'accord par la Russie qui, selon lui, "met les Etats-Unis dans une position désavantageuse sur le plan militaire". Moscou a démenti les accusations américaines à maintes reprises.

Il a déclaré à la presse que les Etats-Unis suspendraient leur conformité au traité à partir de samedi, ce qui déclenchera un compte à rebours de six mois conduisant à une sortie définitive de l'accord.

Le président américain Donald Trump a pour sa part déclaré dans un communiqué que son pays œuvrerait "pour priver la Russie de tout avantage militaire en raison de son comportement illégal".

Les deux pays se sont mutuellement accusés d'avoir violé cet accord historique. Moscou a remis en cause l'intégrité de Washington pour avoir élaboré une telle stratégie de couverture en ce qui concerne le traité FNI.

Selon Darrell West, chercheur principal à la Brookings Institution, le retrait américain du traité nuira davantage aux relations avec la Russie.

"M. Poutine considère qu'il s'agit d'une action unilatérale, et non pas négociée", a-t-il confié à Xinhua.

UNE COURSE AUX ARMEMENTS A VENIR ?

Le traité FNI était le premier pacte de l'histoire conclu entre Washington et Moscou sur le désarmement nucléaire et constituait une étape majeure sur la voie de la réduction de la course aux armements. La récente décision de Washington a suscité des inquiétudes au sujet de la future concurrence possible au niveau des armes conventionnelles et nucléaires entre les pays.

"L'administration Trump risque (de provoquer) une course aux armements et porte atteinte à la sécurité et à la stabilité internationales", a déclaré la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi, dans un communiqué vendredi.

L'administration Trump a "encore une fois décidé que les Etats-Unis devaient agir seuls, en ouvrant cette fois la voie à une course aux armements dangereuse, avec de nouvelles armes coûteuses", a tweeté le sénateur démocrate américain Ed Markey.

"La Guerre froide est passée. Nous n'avons pas besoin d'un débat sur le réarmement, nous avons besoin d'un débat sur le désarmement", a déclaré Heiko Maas, ministre allemand des Affaires étrangères.

"La sécurité européenne ne sera pas améliorée par le déploiement d'un plus grand nombre de missiles nucléaires à moyenne portée. Je pense que ce n'est pas la bonne réponse", a déclaré le diplomate allemand à des journalistes en janvier.

L'administration Trump a commencé la recherche et le développement de missiles après que le Congrès américain avait autorisé un financement de 58 millions de dollars en 2017 en vue de réagir aux "violations" du traité FNI par la Russie. Néanmoins, jusqu'à présent, ce travail est censé être resté dans les limites du traité.

LE DESTIN DU "START" EN DOUTE

Le retrait américain a également fait planer des doutes sur le destin du Traité sur la réduction des armes stratégiques (START), qui expirera en 2021.

Le traité START est un autre accord de désarmement signé par Washington et Moscou en 1991. Après son expiration en 2009, les deux parties l'ont renouvelé en 2010.

Interrogé sur la question de savoir si les Etats-Unis étaient prêts à discuter de l'extension du nouveau traité START, M. Pompeo n'a pas répondu de manière directe, se contentant de dire que Washington était prêt à conclure tout accord "dans le meilleur intérêt des Etats-Unis".

Selon Darrell West, il est encore trop tôt pour savoir comment la sortie américaine pourrait affecter d'autres accords, "mais le manque de consultation ne présage rien de bon".

"Ce type de processus encourage l'unilatéralisme sur d'autres fronts", a-t-il déclaré à Xinhua.

 
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Le retrait américain du traité FNI jette une ombre sur la sécurité internationale (PAPIER GENERAL)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-02-02 à 20:12

WASHINGTON, 2 février (Xinhua) -- Les Etats-Unis ont annoncé vendredi leur décision de se retirer du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), un document sur le désarmement nucléaire conclu entre Washington et Moscou il y a plus de trois décennies. Ce geste, qui suscite des inquiétudes quant à une éventuelle course aux armements, a jeté une ombre sur la sécurité internationale.

LE JEU DES REPROCHES

Le traité FNI a été conclu en 1987 entre l'Union soviétique et les Etats-Unis dans le but d'éliminer les missiles à portée intermédiaire et à courte portée.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a fait cette annonce vendredi, évoquant la violation de l'accord par la Russie qui, selon lui, "met les Etats-Unis dans une position désavantageuse sur le plan militaire". Moscou a démenti les accusations américaines à maintes reprises.

Il a déclaré à la presse que les Etats-Unis suspendraient leur conformité au traité à partir de samedi, ce qui déclenchera un compte à rebours de six mois conduisant à une sortie définitive de l'accord.

Le président américain Donald Trump a pour sa part déclaré dans un communiqué que son pays œuvrerait "pour priver la Russie de tout avantage militaire en raison de son comportement illégal".

Les deux pays se sont mutuellement accusés d'avoir violé cet accord historique. Moscou a remis en cause l'intégrité de Washington pour avoir élaboré une telle stratégie de couverture en ce qui concerne le traité FNI.

Selon Darrell West, chercheur principal à la Brookings Institution, le retrait américain du traité nuira davantage aux relations avec la Russie.

"M. Poutine considère qu'il s'agit d'une action unilatérale, et non pas négociée", a-t-il confié à Xinhua.

UNE COURSE AUX ARMEMENTS A VENIR ?

Le traité FNI était le premier pacte de l'histoire conclu entre Washington et Moscou sur le désarmement nucléaire et constituait une étape majeure sur la voie de la réduction de la course aux armements. La récente décision de Washington a suscité des inquiétudes au sujet de la future concurrence possible au niveau des armes conventionnelles et nucléaires entre les pays.

"L'administration Trump risque (de provoquer) une course aux armements et porte atteinte à la sécurité et à la stabilité internationales", a déclaré la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi, dans un communiqué vendredi.

L'administration Trump a "encore une fois décidé que les Etats-Unis devaient agir seuls, en ouvrant cette fois la voie à une course aux armements dangereuse, avec de nouvelles armes coûteuses", a tweeté le sénateur démocrate américain Ed Markey.

"La Guerre froide est passée. Nous n'avons pas besoin d'un débat sur le réarmement, nous avons besoin d'un débat sur le désarmement", a déclaré Heiko Maas, ministre allemand des Affaires étrangères.

"La sécurité européenne ne sera pas améliorée par le déploiement d'un plus grand nombre de missiles nucléaires à moyenne portée. Je pense que ce n'est pas la bonne réponse", a déclaré le diplomate allemand à des journalistes en janvier.

L'administration Trump a commencé la recherche et le développement de missiles après que le Congrès américain avait autorisé un financement de 58 millions de dollars en 2017 en vue de réagir aux "violations" du traité FNI par la Russie. Néanmoins, jusqu'à présent, ce travail est censé être resté dans les limites du traité.

LE DESTIN DU "START" EN DOUTE

Le retrait américain a également fait planer des doutes sur le destin du Traité sur la réduction des armes stratégiques (START), qui expirera en 2021.

Le traité START est un autre accord de désarmement signé par Washington et Moscou en 1991. Après son expiration en 2009, les deux parties l'ont renouvelé en 2010.

Interrogé sur la question de savoir si les Etats-Unis étaient prêts à discuter de l'extension du nouveau traité START, M. Pompeo n'a pas répondu de manière directe, se contentant de dire que Washington était prêt à conclure tout accord "dans le meilleur intérêt des Etats-Unis".

Selon Darrell West, il est encore trop tôt pour savoir comment la sortie américaine pourrait affecter d'autres accords, "mais le manque de consultation ne présage rien de bon".

"Ce type de processus encourage l'unilatéralisme sur d'autres fronts", a-t-il déclaré à Xinhua.

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