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France/grand débat : Emmanuel Macron affronte les citoyens de Bourg-de-Péage (SYNTHESE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-01-25 à 13:07

PARIS, 24 janvier (Xinhua) -- Après plusieurs rencontres avec des maires, Emmanuel Macron a franchi un nouveau pas jeudi en participant pour la première fois à un débat citoyen organisé par la mairie de Bourg-de-Péage (Drôme) dans le sud-est de la France.

Cet échange entre le président français et de simples citoyens, qui s'inscrit dans le cadre du grand débat national, a été tendu. Il a notamment été interpellé sur les sujets relatifs à l'emploi, au train de vie de l'Etat, mais aussi et surtout sur la fiscalité, notamment l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), et la tenue d'un Référendum d'initiative citoyen (RIC), au cœur des revendications des "gilets jaunes".

M. Macron a tenté pendant plusieurs heures de convaincre ses interlocuteurs issus de secteurs différents et qui revenaient régulièrement à la charge (chefs d'entreprise, chômeurs, commerçants, etc). Ainsi sur le RIC, il s'est dit prêt à faire évoluer "le référendum dans la Constitution". Mais, a-t-il prévenu, "je ne pense pas que ce soit la panacée. Il ne permet pas de traiter tous les sujets".

Selon le chef de l'Etat, les décisions difficiles ne se prennent jamais par référendum. "La citoyenneté immédiate, permanente, ne permet pas d'éclairer les débats. Parfois elle nous déchire profondément. On ne peut pas diriger un pays à coup de référendum, ça ne marche pas", a-t-il plaidé.

A un intervenant qui qualifiait les politiques de corrompus en faisant allusion à la rémunération élevées des élus, M. Macron a répondu d'un ton ferme : "Il faut faire attention à ce qu'on dit. Les mots ont un sens, vous ne pouvez pas dire tout et n'importe quoi. Ce que vous avez dit est juste faux! S'indigner des rémunérations qui sont élevées, ce n'est pas de la corruption, mais des choix de justice", a-t-il corrigé.

Le président français s'est également défendu sur la suppression de l'ISF, qualifié par certains intervenants de "symbole de l'inégalité fiscale". "Je n'ai pas supprimé l'ISF pour faire des cadeaux à certains, c'est pour qu'ils réinvestissent dans le pays", a-t-il dit.

"Est-ce qu'il y a deux ans, quand il y avait l'ISF, on vivait mieux et il y avait moins de SDF? Non (...) On écrase tous nos débats en France sur la fiscalité. On pense qu'on règle tout par la fiscalité. On ne règle pas par la fiscalité les vrais inégalités de départ. J'ai supprimé l'ISF pour réindustrialiser le pays, créer de l'emploi", a insisté M. Macron, tout en précisant que la "principale inégalité, c'est le chômage".

Et sur le chômage, Emmanuel Macron a indiqué vouloir aller vers un système de "bonus/malus" qui est plus "vertueux". "Branche par branche, nous avons mis sur la table la proposition du bonus/malus. Les entreprises qui ont moins recours à des intérimaires auront un bonus, celles qui en utilisent beaucoup auront un malus".

Il a toutefois reconnu que Pôle emploi "ne marche pas formidablement bien". "On est en train de changer Pôle emploi, on développe massivement des formations". Et le président a dit vouloir " former au moins deux millions de personnes" avec un "effort budgétaire de 15 milliards d'euros".

Le président a également rassuré ses interlocuteurs sur les rumeurs d'abandon de la suppression de la taxe d'habitation : "Plus personne ne la paiera. On la supprime en trois bouts, l'Etat le finance sur ses économies", a-t-il promis.

La possible suppression ou non du glyphosate qui fait débat en France a également été soulevée par les intervenants. Sur ce sujet, M. Macron a estimé que la France ne parviendra pas à se passer à 100% de cet herbicide dans les trois ans à venir.

"Je sais qu'il y en a qui voudraient qu'on interdise tout du jour au lendemain. Je vous le dis : un, pas faisable et ça tuerait notre agriculture. Et même en trois ans, on ne fera pas 100%, on n'y arrivera pas. Il y a des secteurs où il y a des alternatives. Il faut au maximum avoir des alternatives non chimiques et en s'organisant autrement", a-t-il proposé.

M. Macron a donné le coup d'envoi du grand débat national le 15 janvier dernier devant 600 maires normands. Il a rencontré le 19 janvier 600 autres maires d'Occitanie à Souillac (Lot) et une soixantaine de maires jeudi à Valence (Drôme) avant de participer à ce débat citoyen qui a été retransmis en direct par des chaînes de télévision.

 
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France/grand débat : Emmanuel Macron affronte les citoyens de Bourg-de-Péage (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-01-25 à 13:07

PARIS, 24 janvier (Xinhua) -- Après plusieurs rencontres avec des maires, Emmanuel Macron a franchi un nouveau pas jeudi en participant pour la première fois à un débat citoyen organisé par la mairie de Bourg-de-Péage (Drôme) dans le sud-est de la France.

Cet échange entre le président français et de simples citoyens, qui s'inscrit dans le cadre du grand débat national, a été tendu. Il a notamment été interpellé sur les sujets relatifs à l'emploi, au train de vie de l'Etat, mais aussi et surtout sur la fiscalité, notamment l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), et la tenue d'un Référendum d'initiative citoyen (RIC), au cœur des revendications des "gilets jaunes".

M. Macron a tenté pendant plusieurs heures de convaincre ses interlocuteurs issus de secteurs différents et qui revenaient régulièrement à la charge (chefs d'entreprise, chômeurs, commerçants, etc). Ainsi sur le RIC, il s'est dit prêt à faire évoluer "le référendum dans la Constitution". Mais, a-t-il prévenu, "je ne pense pas que ce soit la panacée. Il ne permet pas de traiter tous les sujets".

Selon le chef de l'Etat, les décisions difficiles ne se prennent jamais par référendum. "La citoyenneté immédiate, permanente, ne permet pas d'éclairer les débats. Parfois elle nous déchire profondément. On ne peut pas diriger un pays à coup de référendum, ça ne marche pas", a-t-il plaidé.

A un intervenant qui qualifiait les politiques de corrompus en faisant allusion à la rémunération élevées des élus, M. Macron a répondu d'un ton ferme : "Il faut faire attention à ce qu'on dit. Les mots ont un sens, vous ne pouvez pas dire tout et n'importe quoi. Ce que vous avez dit est juste faux! S'indigner des rémunérations qui sont élevées, ce n'est pas de la corruption, mais des choix de justice", a-t-il corrigé.

Le président français s'est également défendu sur la suppression de l'ISF, qualifié par certains intervenants de "symbole de l'inégalité fiscale". "Je n'ai pas supprimé l'ISF pour faire des cadeaux à certains, c'est pour qu'ils réinvestissent dans le pays", a-t-il dit.

"Est-ce qu'il y a deux ans, quand il y avait l'ISF, on vivait mieux et il y avait moins de SDF? Non (...) On écrase tous nos débats en France sur la fiscalité. On pense qu'on règle tout par la fiscalité. On ne règle pas par la fiscalité les vrais inégalités de départ. J'ai supprimé l'ISF pour réindustrialiser le pays, créer de l'emploi", a insisté M. Macron, tout en précisant que la "principale inégalité, c'est le chômage".

Et sur le chômage, Emmanuel Macron a indiqué vouloir aller vers un système de "bonus/malus" qui est plus "vertueux". "Branche par branche, nous avons mis sur la table la proposition du bonus/malus. Les entreprises qui ont moins recours à des intérimaires auront un bonus, celles qui en utilisent beaucoup auront un malus".

Il a toutefois reconnu que Pôle emploi "ne marche pas formidablement bien". "On est en train de changer Pôle emploi, on développe massivement des formations". Et le président a dit vouloir " former au moins deux millions de personnes" avec un "effort budgétaire de 15 milliards d'euros".

Le président a également rassuré ses interlocuteurs sur les rumeurs d'abandon de la suppression de la taxe d'habitation : "Plus personne ne la paiera. On la supprime en trois bouts, l'Etat le finance sur ses économies", a-t-il promis.

La possible suppression ou non du glyphosate qui fait débat en France a également été soulevée par les intervenants. Sur ce sujet, M. Macron a estimé que la France ne parviendra pas à se passer à 100% de cet herbicide dans les trois ans à venir.

"Je sais qu'il y en a qui voudraient qu'on interdise tout du jour au lendemain. Je vous le dis : un, pas faisable et ça tuerait notre agriculture. Et même en trois ans, on ne fera pas 100%, on n'y arrivera pas. Il y a des secteurs où il y a des alternatives. Il faut au maximum avoir des alternatives non chimiques et en s'organisant autrement", a-t-il proposé.

M. Macron a donné le coup d'envoi du grand débat national le 15 janvier dernier devant 600 maires normands. Il a rencontré le 19 janvier 600 autres maires d'Occitanie à Souillac (Lot) et une soixantaine de maires jeudi à Valence (Drôme) avant de participer à ce débat citoyen qui a été retransmis en direct par des chaînes de télévision.

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