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Entre Paris et Rome l'escalade verbale tourne à l'affrontement diplomatique (SYNTHESE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-01-25 à 06:47

PARIS, 24 janvier (Xinhua) -- Alors que se profilent les élections européennes de mai, les affrontements verbaux entre Rome et Paris qui sont encore montés d'un cran ces derniers jours, ne laissent en rien présager une accalmie dans les relations entre les deux voisins, pourtant alliés traditionnels et partenaires commerciaux incontournables.

On ne compte plus les saillies des dirigeants italiens à l'encontre de la France. Dernière attaque frontale mercredi du ministre de l'Intérieur transalpin, Matteo Salvini, chef de file de La Ligue du Nord (extrême droite), contre le chef de l'Etat français Emmanuel Macron.

"Il nous donne des leçons de générosité, de bonté, d'hospitalité, de solidarité, puis il rejette des milliers de migrants à la frontière italienne, à Vintimille et dans le Piémont. J'espère que les Français seront bientôt en mesure de se débarrasser d'un très mauvais président", a-t-il asséné dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, jetant encore de l'huile sur le feu après les propos polémiques, le week end dernier, sur l'attitude de la France envers l'Afrique, son rôle en Libye et sa responsabilité dans le dossier de l'immigration.

Luigi Di Maio, le vice-président du Conseil italien, chef politique du Mouvement 5 Etoiles (anti-système), n'a en effet pas hésité à accuser la France d'appauvrir l'Afrique et de favoriser l'immigration. "Si la France n'avait pas les colonies africaines, parce que c'est bien comme ça qu'il faut les appeler, elle serait la 15e force économique mondiale. Au lieu de cela, elle est parmi les premières grâce à ses combines en Afrique", a-t-il lancé.

"La France, a-t-il dit, est l'un de ces pays qui, en imprimant de l'argent pour 14 pays africains, le franc CFA, entravent leur développement économique et contribuent au départ des réfugiés qui meurent dans la mer ou arrivent sur nos côtes". Des propos jugés "inacceptables" par le Quai d'Orsay, qui a convoqué lundi l'ambassadrice d'Italie à Paris, Teresa Castaldo, pour lui faire entendre la protestation officielle du gouvernement français.

Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a certes tenté d'apaiser les tensions. "Ceci ne remet pas en question notre amitié historique avec la France, pas plus qu'avec le peuple français. Cette relation reste forte et constante en dépit de disputes politiques. Nous continuerons à travailler avec les institutions du gouvernement français, avec les institutions européennes et les autres pays, pour trouver des solutions partagées", a-t-il fait savoir dans un communiqué.

Mais, dans le même temps, il invitait la France à céder à l'Union européenne son siège au Conseil de sécurité des Nations Unies. Une nouvelle provocation.

La France n'a pas l'intention de jouer "au concours de celui qui est le plus bête", a rétorqué mercredi la ministre française chargée des Affaires européennes Nathalie Loiseau, qualifiant les propos des dirigeants italiens "d'insignifiants" et "d'inamicaux". "Nous avons d'autres choses à faire, avec un voisin important qui est l'Italie, nous voulons continuer à pouvoir travailler", a-t-elle dit.

"Est-ce que pour autant le climat permet toutes les visites ministérielles comme si de rien n'était? Je me rendrai en Italie quand le climat sera apaisé", a-t-elle ajouté.

"Ces propos posent des questions : est-ce que ça rend service au peuple italien, est-ce que ça contribue au bien-être du peuple italien ? Je ne le pense pas", a-t-elle commenté lors du compte rendu du conseil des ministres à l'Elysée.

Les relations entre Paris et Rome se sont tendues l'été dernier, quelques semaines après l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite en Italie, lorsque les ports italiens ont été fermés aux migrants, suscitant les critiques françaises.

Début janvier, Luigi Di Maio a appelé les "gilets jaunes" qui manifestent depuis le 17 novembre en France à "ne rien lâcher" tandis que Matteo Salvini, au mépris des usages diplomatiques, affichait ouvertement son soutien aux contestataires qui réclament la démission du président français Macron.

La réponse cinglante de Nathalie Loiseau ne s'était pas fait attendre. La ministre a appelé les dirigeants italiens à "balayer devant leur propre porte", ajoutant que la France se gardait "de donner des leçons à l'Italie".

Derrière la surenchère verbale des uns et des autres, une chose est sûre : la campagne en vue des élections européennes est bel et bien déjà lancée.

 
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Entre Paris et Rome l'escalade verbale tourne à l'affrontement diplomatique (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-01-25 à 06:47

PARIS, 24 janvier (Xinhua) -- Alors que se profilent les élections européennes de mai, les affrontements verbaux entre Rome et Paris qui sont encore montés d'un cran ces derniers jours, ne laissent en rien présager une accalmie dans les relations entre les deux voisins, pourtant alliés traditionnels et partenaires commerciaux incontournables.

On ne compte plus les saillies des dirigeants italiens à l'encontre de la France. Dernière attaque frontale mercredi du ministre de l'Intérieur transalpin, Matteo Salvini, chef de file de La Ligue du Nord (extrême droite), contre le chef de l'Etat français Emmanuel Macron.

"Il nous donne des leçons de générosité, de bonté, d'hospitalité, de solidarité, puis il rejette des milliers de migrants à la frontière italienne, à Vintimille et dans le Piémont. J'espère que les Français seront bientôt en mesure de se débarrasser d'un très mauvais président", a-t-il asséné dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, jetant encore de l'huile sur le feu après les propos polémiques, le week end dernier, sur l'attitude de la France envers l'Afrique, son rôle en Libye et sa responsabilité dans le dossier de l'immigration.

Luigi Di Maio, le vice-président du Conseil italien, chef politique du Mouvement 5 Etoiles (anti-système), n'a en effet pas hésité à accuser la France d'appauvrir l'Afrique et de favoriser l'immigration. "Si la France n'avait pas les colonies africaines, parce que c'est bien comme ça qu'il faut les appeler, elle serait la 15e force économique mondiale. Au lieu de cela, elle est parmi les premières grâce à ses combines en Afrique", a-t-il lancé.

"La France, a-t-il dit, est l'un de ces pays qui, en imprimant de l'argent pour 14 pays africains, le franc CFA, entravent leur développement économique et contribuent au départ des réfugiés qui meurent dans la mer ou arrivent sur nos côtes". Des propos jugés "inacceptables" par le Quai d'Orsay, qui a convoqué lundi l'ambassadrice d'Italie à Paris, Teresa Castaldo, pour lui faire entendre la protestation officielle du gouvernement français.

Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a certes tenté d'apaiser les tensions. "Ceci ne remet pas en question notre amitié historique avec la France, pas plus qu'avec le peuple français. Cette relation reste forte et constante en dépit de disputes politiques. Nous continuerons à travailler avec les institutions du gouvernement français, avec les institutions européennes et les autres pays, pour trouver des solutions partagées", a-t-il fait savoir dans un communiqué.

Mais, dans le même temps, il invitait la France à céder à l'Union européenne son siège au Conseil de sécurité des Nations Unies. Une nouvelle provocation.

La France n'a pas l'intention de jouer "au concours de celui qui est le plus bête", a rétorqué mercredi la ministre française chargée des Affaires européennes Nathalie Loiseau, qualifiant les propos des dirigeants italiens "d'insignifiants" et "d'inamicaux". "Nous avons d'autres choses à faire, avec un voisin important qui est l'Italie, nous voulons continuer à pouvoir travailler", a-t-elle dit.

"Est-ce que pour autant le climat permet toutes les visites ministérielles comme si de rien n'était? Je me rendrai en Italie quand le climat sera apaisé", a-t-elle ajouté.

"Ces propos posent des questions : est-ce que ça rend service au peuple italien, est-ce que ça contribue au bien-être du peuple italien ? Je ne le pense pas", a-t-elle commenté lors du compte rendu du conseil des ministres à l'Elysée.

Les relations entre Paris et Rome se sont tendues l'été dernier, quelques semaines après l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite en Italie, lorsque les ports italiens ont été fermés aux migrants, suscitant les critiques françaises.

Début janvier, Luigi Di Maio a appelé les "gilets jaunes" qui manifestent depuis le 17 novembre en France à "ne rien lâcher" tandis que Matteo Salvini, au mépris des usages diplomatiques, affichait ouvertement son soutien aux contestataires qui réclament la démission du président français Macron.

La réponse cinglante de Nathalie Loiseau ne s'était pas fait attendre. La ministre a appelé les dirigeants italiens à "balayer devant leur propre porte", ajoutant que la France se gardait "de donner des leçons à l'Italie".

Derrière la surenchère verbale des uns et des autres, une chose est sûre : la campagne en vue des élections européennes est bel et bien déjà lancée.

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