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Cyberdéfense: Les armées françaises sont désormais dotées d'une doctrine de lutte informatique offensive (SYNTHESE)

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-01-19 à 00:41

PARIS, 18 janvier (Xinhua) -- La ministre française des Armées Florence Parly et le chef d'état-major des Armées François Lecointre ont présenté à la presse, vendredi, à Paris, les lignes directrices de la nouvelle doctrine de lutte informatique offensive (LIO) qui prévoit notamment le recrutement de 1 000 cyber-combattants pour atteindre un effectif de 4 000 personnes d'ici sept ans.

"La guerre cyber a commencé et la France doit être prête à y combattre", a déclaré la ministre française des Armées Florence Parly lors de la présentation à la presse de la nouvelle doctrine cybermilitaire française.

"Aujourd'hui nous nous dotons d'un cadre clair et nous l'assumons: oui, la France emploie et emploiera l'arme cyber dans ses opérations militaires", a dit la ministre.

Le ministère français des Armées dispose déjà depuis 2017 d'un commandement militaire de cyberdéfense ("Comcyber").

"En cas d'attaque cyber de nos forces, nous nous réservons le droit de riposter" mais "nous serons aussi prêts à employer en opérations extérieures l'arme cyber à des fins offensives, isolément ou en appui de nos moyens conventionnels, pour en démultiplier les effets", dans le plus "strict respect des normes du droit international public", a ajouté Florence Parly.

Avec cette nouvelle doctrine, la France souhaite envoyer "un message ferme à (ses) adversaires", a affirmé la ministre.

Parmi les alliés de la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne sont d'ores et déjà dotés d'une doctrine cyber offensive. Washington dispose depuis 10 ans d'un cybercommandement militaire chargé de réagir aux attaques informatiques et mener des opérations offensives dans le cyberespace.

Florence Parly a indiqué qu'en 2017, 700 incidents de sécurité, dont une centaine d'attaques, ont ciblé les réseaux du ministère de la Défense. En 2018, ce même nombre a été atteint dès septembre.

"Ce sont donc plus de deux incidents de sécurité par jour qui ont touché tout autant notre ministère, nos opérations, nos expertises techniques et même un hôpital d'instruction des Armées", a précisé la ministre.

"Certaines sont le fruit de groupes malveillants. D'autres de hackers isolés. Mais certaines, nous le savons, viennent d'Etats pour le moins indiscrets, pour le moins décomplexés", a-t-elle dénoncé.

Selon Florence Parly, les serveurs du ministère français des Armées ont notamment été la cible d'une cyberattaque entre fin 2017 et avril 2018 au cours de laquelle "un attaquant cherchait à accéder directement au contenu de boîtes mail de 19 cadres du ministère, dont celles de quelques personnalités sensibles".

"Sans notre vigilance, c'est toute notre chaîne d'alimentation en carburant de la Marine nationale qui aurait été exposée", a-t-elle dit.

A l'heure où se multiplient les cyberattaques venant d'États, hackers, groupes terroristes ou criminels, et où les systèmes de combat sont de plus en plus connectés, "les armes cyber apparaissent désormais comme des éléments incontournables de l'action militaire", a souligné de son côté le chef d'état-major des armées, le général François Lecointre.

La loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 prévoit le recrutement par les armées de 1 000 cyber-combattants supplémentaires, pour atteindre un effectif de 4 000 personnes d'ici sept ans.

La LPM prévoit d'investir 1,6 milliard d'euros sur la période dans le cyber.

L'OTAN considère depuis 2016 le cyberespace comme un "domaine opérationnel", et s'autorise désormais le recours à des tactiques de cyberguerre dans les opérations de l'Alliance pour renforcer sa "dissuasion" face à la Russie.

Par conséquent, "une cyberattaque peut déclencher l'article 5" du traité fondateur de l'Alliance, qui prévoit que les pays membres volent au secours d'un allié en cas d'agression.

La France avait affirmé en mai dernier sa disponibilité à contribuer aux opération cyber de l'OTAN, dont les Etats membres sont liés par un "pacte cyber" depuis 2016.

 
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Cyberdéfense: Les armées françaises sont désormais dotées d'une doctrine de lutte informatique offensive (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-01-19 à 00:41

PARIS, 18 janvier (Xinhua) -- La ministre française des Armées Florence Parly et le chef d'état-major des Armées François Lecointre ont présenté à la presse, vendredi, à Paris, les lignes directrices de la nouvelle doctrine de lutte informatique offensive (LIO) qui prévoit notamment le recrutement de 1 000 cyber-combattants pour atteindre un effectif de 4 000 personnes d'ici sept ans.

"La guerre cyber a commencé et la France doit être prête à y combattre", a déclaré la ministre française des Armées Florence Parly lors de la présentation à la presse de la nouvelle doctrine cybermilitaire française.

"Aujourd'hui nous nous dotons d'un cadre clair et nous l'assumons: oui, la France emploie et emploiera l'arme cyber dans ses opérations militaires", a dit la ministre.

Le ministère français des Armées dispose déjà depuis 2017 d'un commandement militaire de cyberdéfense ("Comcyber").

"En cas d'attaque cyber de nos forces, nous nous réservons le droit de riposter" mais "nous serons aussi prêts à employer en opérations extérieures l'arme cyber à des fins offensives, isolément ou en appui de nos moyens conventionnels, pour en démultiplier les effets", dans le plus "strict respect des normes du droit international public", a ajouté Florence Parly.

Avec cette nouvelle doctrine, la France souhaite envoyer "un message ferme à (ses) adversaires", a affirmé la ministre.

Parmi les alliés de la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne sont d'ores et déjà dotés d'une doctrine cyber offensive. Washington dispose depuis 10 ans d'un cybercommandement militaire chargé de réagir aux attaques informatiques et mener des opérations offensives dans le cyberespace.

Florence Parly a indiqué qu'en 2017, 700 incidents de sécurité, dont une centaine d'attaques, ont ciblé les réseaux du ministère de la Défense. En 2018, ce même nombre a été atteint dès septembre.

"Ce sont donc plus de deux incidents de sécurité par jour qui ont touché tout autant notre ministère, nos opérations, nos expertises techniques et même un hôpital d'instruction des Armées", a précisé la ministre.

"Certaines sont le fruit de groupes malveillants. D'autres de hackers isolés. Mais certaines, nous le savons, viennent d'Etats pour le moins indiscrets, pour le moins décomplexés", a-t-elle dénoncé.

Selon Florence Parly, les serveurs du ministère français des Armées ont notamment été la cible d'une cyberattaque entre fin 2017 et avril 2018 au cours de laquelle "un attaquant cherchait à accéder directement au contenu de boîtes mail de 19 cadres du ministère, dont celles de quelques personnalités sensibles".

"Sans notre vigilance, c'est toute notre chaîne d'alimentation en carburant de la Marine nationale qui aurait été exposée", a-t-elle dit.

A l'heure où se multiplient les cyberattaques venant d'États, hackers, groupes terroristes ou criminels, et où les systèmes de combat sont de plus en plus connectés, "les armes cyber apparaissent désormais comme des éléments incontournables de l'action militaire", a souligné de son côté le chef d'état-major des armées, le général François Lecointre.

La loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 prévoit le recrutement par les armées de 1 000 cyber-combattants supplémentaires, pour atteindre un effectif de 4 000 personnes d'ici sept ans.

La LPM prévoit d'investir 1,6 milliard d'euros sur la période dans le cyber.

L'OTAN considère depuis 2016 le cyberespace comme un "domaine opérationnel", et s'autorise désormais le recours à des tactiques de cyberguerre dans les opérations de l'Alliance pour renforcer sa "dissuasion" face à la Russie.

Par conséquent, "une cyberattaque peut déclencher l'article 5" du traité fondateur de l'Alliance, qui prévoit que les pays membres volent au secours d'un allié en cas d'agression.

La France avait affirmé en mai dernier sa disponibilité à contribuer aux opération cyber de l'OTAN, dont les Etats membres sont liés par un "pacte cyber" depuis 2016.

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