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Chine : pour les grues de Sibérie, le lac Poyang est leur vie, leur foyer

 
French.xinhuanet.com | Publié le 2019-01-11 à 11:05

NANCHANG, 11 janvier (Xinhua) -- "Quand je suis arrivé en 1985, nous ne comptions qu'environ 1.400 grues de Sibérie. Il y en a aujourd'hui plus de 4.000." De retour dans la province chinoise du Jiangxi (est), 34 ans plus tard, George Archibald est heureux de constater les efforts du gouvernement local et des habitants pour protéger cette espèce menacée.

"Malgré le mauvais temps, nous avons eu la plus merveilleuse expérience en nous tenant sur la colline et en observant 1.700 grues et cygnes dans le même bassin et très proches de nous. Quand je vois cette scène extraordinaire, je suis plus impressionné que quand je vois des choses faites par l'homme, comme la Grande Muraille et la Cité interdite. C'est le plus grand trésor de la Chine", déclare M. Archibald.

George Archibald, cofondateur de la Fondation internationale de la grue, constate qu'à mesure que s'accroît la population des grues de Sibérie, de plus en plus de grues apparaissent au Japon, en République de Corée et même à Taiwan.

La Fondation internationale de la grue, une organisation à but non lucratif qui œuvre à protéger les grues et leurs écosystèmes, les bassins versants et les itinéraires de migration dont elles dépendent, a été fondée en 1973, et M. Archibald en a été le directeur de 1973 à 2000. La fondation possède une base régionale à Beijing.

"Nous avons des programmes dans 42 pays. Il existe quinze espèces de grues, et onze d'entre elles sont en voie de disparition. Nous avons donc beaucoup de travail, car il y a tellement de conflits partout dans le monde, en raison du changement climatique et de la croissance continue de la population humaine, qu'il subsiste de moins en moins d'espace pour les animaux sauvages", indique M. Archibald.

Selon la fondation, il existait trois itinéraires de migration pour les grues de Sibérie, à savoir les itinéraires occidental, central et oriental. Les itinéraires occidental et central avaient le même point d'origine dans les zones de reproduction en Sibérie. Le premier s'étendait vers le sud à travers la Russie pour atteindre l'Iran, et le deuxième avait pour destination l'Inde. Les grues de la région du lac Poyang suivent pour leur part l'itinéraire oriental.

Au cours des décennies, les grues du centre et de l'ouest ont pratiquement disparu, et celles que l'on trouve actuellement sont des rassemblements de l'est.

"Lors de la création de la fondation, nous avons observé un groupe de grues arrivant en Iran, mais constitué seulement de douze oiseaux, dont trois ou quatre couples. Ils hivernaient dans une région où la population locale piégeait des canards et des oies. Sous l'effet de la chasse, ce groupe n'a jamais pu croître", explique M. Archibald.

Selon lui, dans les années 1990, ce groupe a commencé à diminuer. Les grues se sont arrêtées pendant leur migration pour se reposer dans des zones humides de l'Azerbaïdjan, un pays au nord-ouest de l'Iran qui souffrait de pénuries alimentaires à cette époque. Le gouvernement a autorisé la chasse au printemps, alors que de nombreux oiseaux arrivaient, et les grues ont été abattues.

En ce qui concerne le groupe hivernant en Inde, il y avait environ 200 oiseaux. La guerre se poursuivait en Afghanistan et menait à la prolifération des armes à feu. "Nous avons installé des dispositifs de suivi par satellite sur les grues dans leurs zones de reproduction en Russie, et tous les signaux ont disparu en Afghanistan. Nous sommes donc presque certains que ce groupe a été abattu. En cas de guerre, les efforts de conservation ne peuvent rien. La dernière grue a été aperçue en Inde en 2003."

"Si vous demandez ce que le lac Poyang signifie pour les grues de Sibérie, je pense que c'est leur vie, leur foyer", déclare M. Archibald.

"Les Russes et mes collègues en Inde et en Iran rêvent de rétablir ces groupes de grues après la paix. Nous avons les technologies pour les ramener, tout ce dont nous avons besoin, c'est de la paix et de la sécurité."

La guerre et la famine sont directement responsables de la disparition de ces deux groupes. Cela illustre la fragilité de cette espèce et à quel point l'homme doit être prudent.

Ces dernières années, les grues ont bénéficié du développement de l'agriculture, car elles ont beaucoup de céréales à leur disposition. Alors que le nombre d'animaux sauvages augmente, ils se déplacent vers de nouvelles zones, par exemple les terres agricoles autour du lac Poyang.

En 2017, Zhou Haiyan, passionnée de photographie, ainsi que de nombreux férus d'ornithologie, ont lancé l'initiative "Conserver les grues", afin de créer la première zone de protection de la grue en Chine financée par des fonds privés. Cette démarche associe la recherche scientifique, l'éducation et la photographie.

En janvier, le bureau des forêts du Jiangxi a adopté une politique visant à indemniser les agriculteurs ayant perdu leurs récoltes en raison des oiseaux migrateurs en quête de nourriture.

Le lac Poyang, dans la province chinoise du Jiangxi, est le plus grand lac d'eau douce du pays. Des centaines de milliers d'oiseaux arrivent ici chaque année pour passer l'hiver avant de s'envoler vers des régions plus chaudes.

 
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Chine : pour les grues de Sibérie, le lac Poyang est leur vie, leur foyer

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-01-11 à 11:05

NANCHANG, 11 janvier (Xinhua) -- "Quand je suis arrivé en 1985, nous ne comptions qu'environ 1.400 grues de Sibérie. Il y en a aujourd'hui plus de 4.000." De retour dans la province chinoise du Jiangxi (est), 34 ans plus tard, George Archibald est heureux de constater les efforts du gouvernement local et des habitants pour protéger cette espèce menacée.

"Malgré le mauvais temps, nous avons eu la plus merveilleuse expérience en nous tenant sur la colline et en observant 1.700 grues et cygnes dans le même bassin et très proches de nous. Quand je vois cette scène extraordinaire, je suis plus impressionné que quand je vois des choses faites par l'homme, comme la Grande Muraille et la Cité interdite. C'est le plus grand trésor de la Chine", déclare M. Archibald.

George Archibald, cofondateur de la Fondation internationale de la grue, constate qu'à mesure que s'accroît la population des grues de Sibérie, de plus en plus de grues apparaissent au Japon, en République de Corée et même à Taiwan.

La Fondation internationale de la grue, une organisation à but non lucratif qui œuvre à protéger les grues et leurs écosystèmes, les bassins versants et les itinéraires de migration dont elles dépendent, a été fondée en 1973, et M. Archibald en a été le directeur de 1973 à 2000. La fondation possède une base régionale à Beijing.

"Nous avons des programmes dans 42 pays. Il existe quinze espèces de grues, et onze d'entre elles sont en voie de disparition. Nous avons donc beaucoup de travail, car il y a tellement de conflits partout dans le monde, en raison du changement climatique et de la croissance continue de la population humaine, qu'il subsiste de moins en moins d'espace pour les animaux sauvages", indique M. Archibald.

Selon la fondation, il existait trois itinéraires de migration pour les grues de Sibérie, à savoir les itinéraires occidental, central et oriental. Les itinéraires occidental et central avaient le même point d'origine dans les zones de reproduction en Sibérie. Le premier s'étendait vers le sud à travers la Russie pour atteindre l'Iran, et le deuxième avait pour destination l'Inde. Les grues de la région du lac Poyang suivent pour leur part l'itinéraire oriental.

Au cours des décennies, les grues du centre et de l'ouest ont pratiquement disparu, et celles que l'on trouve actuellement sont des rassemblements de l'est.

"Lors de la création de la fondation, nous avons observé un groupe de grues arrivant en Iran, mais constitué seulement de douze oiseaux, dont trois ou quatre couples. Ils hivernaient dans une région où la population locale piégeait des canards et des oies. Sous l'effet de la chasse, ce groupe n'a jamais pu croître", explique M. Archibald.

Selon lui, dans les années 1990, ce groupe a commencé à diminuer. Les grues se sont arrêtées pendant leur migration pour se reposer dans des zones humides de l'Azerbaïdjan, un pays au nord-ouest de l'Iran qui souffrait de pénuries alimentaires à cette époque. Le gouvernement a autorisé la chasse au printemps, alors que de nombreux oiseaux arrivaient, et les grues ont été abattues.

En ce qui concerne le groupe hivernant en Inde, il y avait environ 200 oiseaux. La guerre se poursuivait en Afghanistan et menait à la prolifération des armes à feu. "Nous avons installé des dispositifs de suivi par satellite sur les grues dans leurs zones de reproduction en Russie, et tous les signaux ont disparu en Afghanistan. Nous sommes donc presque certains que ce groupe a été abattu. En cas de guerre, les efforts de conservation ne peuvent rien. La dernière grue a été aperçue en Inde en 2003."

"Si vous demandez ce que le lac Poyang signifie pour les grues de Sibérie, je pense que c'est leur vie, leur foyer", déclare M. Archibald.

"Les Russes et mes collègues en Inde et en Iran rêvent de rétablir ces groupes de grues après la paix. Nous avons les technologies pour les ramener, tout ce dont nous avons besoin, c'est de la paix et de la sécurité."

La guerre et la famine sont directement responsables de la disparition de ces deux groupes. Cela illustre la fragilité de cette espèce et à quel point l'homme doit être prudent.

Ces dernières années, les grues ont bénéficié du développement de l'agriculture, car elles ont beaucoup de céréales à leur disposition. Alors que le nombre d'animaux sauvages augmente, ils se déplacent vers de nouvelles zones, par exemple les terres agricoles autour du lac Poyang.

En 2017, Zhou Haiyan, passionnée de photographie, ainsi que de nombreux férus d'ornithologie, ont lancé l'initiative "Conserver les grues", afin de créer la première zone de protection de la grue en Chine financée par des fonds privés. Cette démarche associe la recherche scientifique, l'éducation et la photographie.

En janvier, le bureau des forêts du Jiangxi a adopté une politique visant à indemniser les agriculteurs ayant perdu leurs récoltes en raison des oiseaux migrateurs en quête de nourriture.

Le lac Poyang, dans la province chinoise du Jiangxi, est le plus grand lac d'eau douce du pays. Des centaines de milliers d'oiseaux arrivent ici chaque année pour passer l'hiver avant de s'envoler vers des régions plus chaudes.

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