NEW YORK (Nations Unies), 17 décembre (Xinhua) -- Le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a appelé lundi la Serbie et le Kosovo à la retenue.

"La récente évolution de la situation au Kosovo a détérioré les relations entre Belgrade et Pristina, qui sont tendues depuis un certain temps, sans aucun progrès dans le dialogue facilité par l'UE. Nous sommes préoccupés par le risque de tensions sur le terrain, notamment dans le nord du Kosovo", a déclaré M. Lacroix au Conseil de sécurité de l'ONU.

"Il est donc crucial que Belgrade et Pristina s'abstiennent de toute mesure susceptible d'aggraver la situation, et réfléchissent plutôt aux moyens de s'engager dans le dialogue visant la normalisation de leurs relations", a-t-il souligné.

Les dernières tensions ont culminé avec l'adoption vendredi de trois lois par le parlement du Kosovo sur la transformation de la force de sécurité du Kosovo.

Belgrade a qualifié ces lois d'"acte d'agression politique contre la Serbie et de violation de la résolution 1244 du Conseil de sécurité", a indiqué M. Lacroix.

Le Kosovo, dont la majorité de la population est d'origine albanaise, a unilatéralement déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, que Belgrade n'a pas reconnue.

Le 21 novembre, à la suite de l'échec du Kosovo à intégrer INTERPOL, le gouvernement kosovar a annoncé une hausse des droits de douane sur les biens importés depuis la Serbie et la Bosnie-Herzégovine, de 10% à 100%.

En réponse, les maires des quatre municipalités à majorité serbe du Kosovo ont annoncé leurs démissions et la décision de leurs assemblées municipales respectives de cesser toute communication officielle avec Pristina.

En outre, le principal parti politique serbe du Kosovo, la Liste serbe, a organisé des manifestations quotidiennes dans le nord de Mitrovica, qui ont réuni jusqu'à 5.000 personnes, selon M. Lacroix.