PARIS, 14 décembre (Xinhua) -- Chérif Chekkat, l'auteur présumé de l'attaque de Strasbourg, a été abattu jeudi soir par la police lors de son interpellation après 48h de cavale. Un soulagement pour les Strasbourgeois et les autorités locales qui ont déployé un dispositif important pour retrouver le suspect.

"A 21h (...) trois fonctionnaires de la police nationale ont aperçu un individu qui déambulait sur la voie publique. Cet individu correspond au signalement de la personne recherchée depuis mardi soir. Ils l'ont interpellé et au moment de cette interpellation, l'individu s'est retourné en tirant sur les policiers, qui ont immédiatement riposté et ont neutralisé l'assaillant", a expliqué jeudi soir le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner.

Un important dispositif de surveillance a été mis en place sur l'ensemble de l'agglomération strasbourgeoise "pour appuyer les 289 enquêteurs de la police judicaire chargés de localiser et d'interpeler le suspect". Des moyens particuliers, notamment l'usage d'un hélicoptère, avaient aussi été mobilisés jeudi en début de soirée pour traquer le terroriste présumé, a indiqué le ministre.

Cette fin de cavale est donc une délivrance à la fois pour les Strasbourgeois, les hommes politiques et les autorités, inquiets de savoir que le principal suspect de la fusillade du marché de Noël était toujours en liberté. "Je suis très soulagé pour Strasbourg et la France. Plus cela durait et plus c'était une menace qui pesait comme une épée de Damoclès sur les gens", a déclaré jeudi à la presse le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries.

"C'est vraiment un soulagement immense de savoir qu'il ne va pas pouvoir continuer comme il l'a fait, à assassiner des personnes innocentes", a réagi sur Franceinfo Fabienne Keller, sénatrice du département du Bas-Rhin. "Nous dormirons tous mieux ce soir", a déclaré avec satisfaction sur son compte Twitter la présidente du Rassemblement national (extrême droite), Marine Le Pen.

Le même sentiment de délivrance a été exprimé par le gouvernement qui a rendu hommage aux forces de l'ordre. "Merci à l'ensemble des services mobilisés, policiers, gendarmes et militaires. Notre engagement contre le terrorisme est total", a tweeté le président français Emmanuel Macron. "Félicitations à nos forces de l'ordre qui ont neutralisé l'auteur de l'attentat terroriste de Strasbourg", a quant à lui écrit le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

L'enquête est désormais étendue pour "tentatives de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique" après les échanges de tirs entre l'assaillant et les policiers, a annoncé le parquet de Paris. L'attaque a été revendiquée jeudi soir par l'Etat islamique, selon plusieurs médias français qui citent les agences de propagande de Daech ayant annoncé la nouvelle peu après la mort de l'assaillant.

Plus de 700 membres des forces de l'ordre avaient été mobilisés depuis mardi sur Strasbourg dans la traque de Chérif Chekka. En réaction à cette menace, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé mercredi un dispositif de 1.800 militaires qui seront déployés pour sécuriser les lieux publics à travers le pays, notamment les marchés de Noël.

"Le président accroît la mobilisation des militaires, 500 militaires sont venus compléter le dispositif de l'opération Sentinelle en vue de garantir la sécurité des Français et 1.300 de plus doivent bientôt les rejoindre sur le terrain. La détermination du gouvernement est totale", a indiqué M. Philippe lors de sa visite mercredi soir à la cellule de crise place Beauvau.

La fusillade perpétrée mardi à Strasbourg a fait trois morts, "une quatrième personne est en état de mort cérébrale", et douze blessés selon le dernier bilan officiel. Cinq personnes sont placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête et une perquisition a eu lieu jeudi près de Paris, au domicile de la sœur de Chérif Chekkat.

Fiché S, ce dernier était un Strasbourgeois de 29 ans déjà incarcéré à de multiples reprises et était connu de l'administration pénitentiaire pour sa "radicalisation et son attitude prosélyte en détention en 2015". Son casier judiciaire comporte 27 condamnations pour des faits de droit commun commis en France, en Allemagne et en Suisse. Les autorités ont décidé de rouvrir ce vendredi le marché de Noël de Strasbourg "avec un dispositif de sécurité adapté".