PARIS, 8 décembre (Xinhua) -- "La situation est maîtrisée à Paris et en province même si certains points de tension demeurent dans plusieurs villes", a déclaré ce samedi en début de soirée le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre Edouard Philippe.

"Des incidents se poursuivent encore à Toulouse, Marseille, Lyon, Bordeaux (...) ils sont traités méthodiquement et avec efficacité", a-t-il ajouté, alors que la situation à Paris est à nouveau calme malgré quelques petits groupes de manifestants en cours de dispersion notamment sur la place de la République.

L'exécutif français redoutait des violences encore plus importantes que la journée chaotique du 1er décembre, la modification du dispositif de sécurité et la méthode d'interpellations préventives semblent avoir permis de limiter l'ampleur des dégâts et des dégradations du mobilier urbain.

Christophe Castaner a également indiqué que les autres manifestations qui ont eu lieu ce samedi, parallèlement à celles des "gilets jaunes", se sont déroulées "sans incident comme la marche pour le Climat à Paris, parce qu'elle avait été déclarée, organisée et encadrée."

Le ministre français de l'Intérieur a évoqué le dernier bilan chiffré des manifestations de "gilets jaunes" : "Nous avons comptabilisés 125 000 manifestants dont 10 000 à Paris, il y a 118 blessés liés à des accidents pour l'essentiel sur les réseaux routiers et 17 parmi les forces de l'ordre, je tiens à vous rappeler que samedi dernier, il y avait 284 blessés au sein de nos forces de sécurité", a-t-il affirmé.

"Il y eu 1 385 interpellations, 974 gardes à vue, et ces chiffres vont encore progresser", a-t-il précisé, soulignant qu'un "point d'arrêt a été mis à la violence, elle reste toutefois à un niveau certes contenu mais totalement inacceptable."

Le Premier ministre français Edouard Philippe s'est ensuite exprimé, saluant "la bonne préparation des forces de l'ordre et du dispositif mis en place (...) axé sur la mobilité permanente des forces de l'ordre et l'interpellation immédiate de participants pouvant causer des violences.", a-t-il expliqué.

"Comme nous l'avait demandé le président de la République, nous avons changé le maintien de l'ordre avec un dispositif fondé sur la réactivé, la mobilité et l'intervention immédiate empêchant les casseurs de s'organiser (...) Des masques à gaz, des projectiles, des bâtons et des artifices ont été saisis tôt ce matin sur plusieurs centaines de "gilets jaunes", a-t-il ajouté, précisant toutefois que "la vigilance et la mobilisation restent de mise car à Paris et dans certaines villes de province des casseurs sont toujours à l'œuvre."

Edouard Philippe a tenu à remercier "ceux qui ont appelé au calme et à ne pas se mélanger à ceux qui viennent casser. Les responsables politiques, associatifs, des syndicats s'honorent et je veux les remercier."

"Le temps du dialogue il est là", a-t-il ensuite déclaré. "Il faut retisser cette unité nationale par le dialogue et le travail. Le président français s'exprimera en début de semaine", a-t-il indiqué.