MOSCOU, 5 décembre (Xinhua) -- La Russie est hostile à un retrait américain du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), et répondra à ce retrait "de manière appropriée", a indiqué mercredi le président russe Vladimir Poutine.

"Apparemment, nos partenaires américains considèrent que la situation a tellement changé que les Etats-Unis ont maintenant besoin d'avoir de telles armes. Quelle sera notre réponse ? C'est simple : nous en aurons aussi", a annoncé M. Poutine à la presse.

Le Secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a déclaré mardi durant une conférence de presse à Bruxelles que les Etats-Unis cesseraient de souscrire aux obligations du traité FNI dans 60 jours, à moins que la Russie ne revienne à une stricte observance de cet accord.

M. Poutine a souligné que le Congrès américain avait en réalité débloqué des fonds pour financer des missiles interdits par ce traité avant même que Washington n'annonce son retrait du Traité, une mesure prise en toute discrétion dans l'espoir que personne ne s'en rende compte.

Après quoi, Washington a cherché quelqu'un à qui faire porter le blâme, et a choisi la Russie, a-t-il affirmé, ajoutant que les Etats-Unis n'avaient cependant réussi à fournir aucune preuve des prétendues violations russes du traité.

Le président russe a également rappelé qu'au début des années 2000, les Etats-Unis s'étaient déjà retirés unilatéralement du traité ABM, un traité de limitation des missiles balistiques qui constituait une des pierres d'angle de la sécurité internationale.

Une fois de plus, les Etats-Unis prennent à présent une nouvelle "décision irréfléchie", a-t-il ajouté.

Le traité FNI à été signé en 1987 entre l'Union soviétique et les Etats-Unis, en vue d'éliminer les missiles nucléaires à moyenne et courte portée.

Depuis quelques années, Moscou et Washington ne cessent de s'accuser mutuellement d'enfreindre cet accord de contrôle des armements, sur fond de tensions croissantes entre les deux pays.