PARIS, 2 décembre (Xinhua) -- Des "gilets jaunes" manifestent à Paris, en France, le 1er décembre 2018. (Photo : Li Genxing)

PARIS, 2 décembre (Xinhua) -- Rentré dans la nuit du G20 en Argentine, le président français Emmanuel Macron a réuni en urgence ce dimanche matin à Paris le Premier ministre Edouard Philippe et les ministres de l'Intérieur Christophe Castaner, de la Justice Nicole Belloubet et de tous les "services compétents", selon l'Elysée.

Edouard Philippe a annulé sa participation prévue ce dimanche au lancement de la COP24 en Pologne pour y assister. Interrogé la veille, Christophe Castaner n'a pas exclu l'instauration de l'état d'urgence : "je n'ai aucun tabou", a-t-il indiqué.

La réunion prévue à 10h30 (heure locale) fait suite à une troisième journée de mobilisation des "Gilets jaunes" qui a rassemblé 75.000 personnes dans toute la France et qui a dégénéré dans l'ouest de la capitale française avec la présence de près de 1.500 casseurs parmi les manifestants selon les autorités françaises.

Outre les importants dégâts sur le mobilier urbain dans plusieurs rues adjacentes des Champs-Elysées, les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants ont fait 133 blessés dont 23 membres des forces de l'ordre, et un manifestant se trouve dans un état d'urgence absolue après avoir été heurté par la chute d'une des grilles du Jardin des Tuileries pesant plus d'une tonne. Au total, 413 personnes ont été interpellés et 378 personnes placées en garde à vue à Paris.

Dans l'après-midi et le début de soirée samedi, plusieurs voitures ont été incendiées dans des rues proches de l'avenue des Champs-Elysées, des commerces ont été vandalisés et pillés, une banque a été incendiée près de la rue de Rivoli et des grilles du Jardin des Tuileries ont été descellées malgré la présence d'un dispositif policier exceptionnel de 5.000 agents.

D'autres heurts ont eu lieu dans certaines villes de France tandis que la plupart des manifestations se sont déroulées dans le calme. Des "Gilets jaunes" ont incendié la préfecture de Haute-Loire au Puy-en-Velay et d'autres les locaux du peloton de la gendarmerie au péage à Narbonne, qui a été entièrement détruit.